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Full text of "Chirurgie de Guillaume de Salicet achevée en 1275. Traduction et commentaire par Paul Pifteau"

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CHIRURGIE 

GUILLAUME  DE  SALICET 


Achevée  en  1275 

TRADUCTION  ET  COMMENTAIRE 


5  *>861 


A  la  Société  médicale 
de  Saint-Luc,  Saint-Côme  et  Saint-Damien, 

Reconstituée  au  Mans  en  l’année  1884. 

PI  ETE  A  U 

(1268-1884) 

i  ■ 


Lettre  du  professeur  NICAISE 

AU  D'  PIFTEAU 


Paris,  : 


;  avril  1896. 


Mon  cher  confrère. 

Si  la  chirurgie  actuelle  est  bien  remarquable,  l’étude  de 
l’histoire  est  toujours  attrayante  et,  premièrement,  elle  est  utile, 
malgré  le  dire  des  indifférents,  et  elle  donne  bien  des  satisfac- 

La  chirurgie  actuelle  a  sa  renaissance  au  treizième  siècle, 
avant  Mondeville,  et  nous  connaissons  peu  as  auteurs.  Le 
plus  grand  chirurgien  de  ce  siècle  c’est  Guillaume  de  Salicet. 
/ ai  lu  son  livre  et  j’avais  eu  le  projet  d’en  faire  une  nouvelle 
traduction,  car  il  a  déjà  été  traduit  comme  vous  savez,  — 
Védrènes  m’avait  fortement  engagé  à  Jaire  ce  travail.  —  Je 
n’y  ai  pas  renoncé,  mais  si  vous  voulez  le  faire,  je  vous 
abandonnerai  volontiers  l’idée  et,  si  vous  vouliez ,  je  ferais  une 
Préface  ou  une  Introduction, 

Si  vous  trouvez  Salicet  tentant  ne  craignez  donc  pas  de 
vous  y  mettre.  H  n’est  pas  connu,  pour  ainsi  dire,  pas  lu.  Ses 
éditions  sont  rares,  l’ édition  française  introuvable. 

Voyez  et  ayez  la  bonté  de  m’écrire.  Je  vous  ai  parlé  libre¬ 
ment  ;  répondez^moi  de  même  et  croyez,  mon  cher  confrère,  à 
mes  sentiments  dévoués. 


INTRODUCTION 


siècle,  nous  trouvons  des  maîtres  en  chirurgie  plus  ins¬ 
truits  que  les  docteurs  en  médecine  (%).  > 

Lanfranc,  appelé  à  Paris  à  la  fin  du  treizième  siècle 
pour  y  faire  des  leçons  de  chirurgie,  les  premières  qui 
aient  été  faites  chez  nous  (3),  nous  apporta  une  chirurgie 
nouvelle,  celle  que  prof essait  l’Ecole  italienne ,  spécialement 
l’Ecole  de  Bologne,  et  qu’il  tenait  de  son  i naître ,  Guillaume 
de  Salicet,  dont  il  fut  le  disciple  le  plus  célébré.  Il  exerçait, 
maître,  et  la  médecine  et  la  chirurgie.  Les 
politiques  qui  troublaient  l’Italie  l'obligèrent  à 
rance,  ou  il  se  fixa  quelque  temps  à  Lyon  et  ÿ 
Chifurgia  Parva.  Il  alla,  en  1295,  s’établir  à 


de  Salicet.  Il  doit  être  placé  immédiatement  après  Guy  de 
Chauliac,  au-dessus  des  chirurgiens  qui  Vont  précédé  (4).  » 

Lanfranc,  dans  le  traitement  des  plaies,  conseille  la 
réunion  par  première  intention,  à  moins  que  lés  plaies 
contiennent  quelque  virus,  auquel  cas  il  veut  qu'on  applique 
d’abord  des  ventouses  et  que  Von  cautérise  ensuite.  Il  est 
opposé  à  la  méthode  générale  de  traitement  des  plaies  qui 
était  suivie,  de  son  temps ,  au  moyen  des  tentes  (pi il  juge 
dangereuses.  Il  indique  la  compression  digitale  sur  les 
plaies  artérielles  contre  les  hémorragies,  qvêil  enseigne  à 
différencier  des  hémorragies  veineuses  et,  en  Cas  d’in¬ 
succès  par  la  compression,  ïl  conseille,  après  lavoir  prati¬ 
quée  lui-même,  la  ligature  de  V ar  tère.  Il  décrit  très  bien 
la  colique  néphrétique  et  les  calculs  vésicaux,  mais  il 
n’admet  pas  la  lithotomie,  parce  que,  dit-il,  cette  opéra¬ 
tion  a  pour  conséquence  Impuissance  génitale.  U  con¬ 
damne  également  la  trépanation  du  crâne  et  même  la 
paracenthèse.  Lanfranc  ne  parle  jamais  dune  maladie 
sans  donner  la  description  anatomique  de  la  partie 
atteinte  (fl). 

Par  les  leçons  de  Lanfranc,  renseignement  chirurgical 
des  écoles  de  la  haute  Italie  prit  place  chez  nous  à  côte 
des  préceptes  d’Bippocrate,  de  Galien  et  cCOribase,  les 
seuls  suivis  jusqu’alors. 

D'autre  part,  c’est  un  Espagnol,  un  Catalan,  Théodoric, 
qui  a  été  le  maître  de  Henri  de  Mondeville,  «  le  plus  an¬ 
cien  auteur  français  qui  ait  écrit  un  traité  dé  chirurgie 
et  qui  pourrait  être  appelé  à  bon  droit  lé  père  de  la  chi¬ 
rurgie  française  (S)  ».  Théodoric  professait  en  même 
temps  que  Guillaume  de  Salicet.  Il  a  écrit  sa  Chirurgie 


nécessité  de  son  union  avec  V anatomie  et  la  médecine ;  c'est 
ainsi  qu'ont  agi ,  entre  autres ,  Guillaume  de  Salicet,  Hugues 
“ de  Lucques,  Théodoric  et  Lanfranc.  Ceux  qui  voulaient 
connaître  la  chirurgie  allaient  donc  Vèiudier  en  Italie. 
Mais  si  la  France  était  en  retard  sur  V Italie,  (f  est  elle  qui 


Salerne  jetait  un  vif  éclat  avec 
giero,  Roland  ou  Rolando ,  et  les  quatre 
de  Bologne,  dont  Hugues  de  Lucques  fu 
laume'de  Salicet  le  maître  le  pl 
nus,  Thèodoric  et  Villustre  Lanf 
Tous  ont  laissé  leur  Chirurgie 
produit  des  larges  emprunts  fa 


liste  en  signalant  les  auteurs 


Mesué  (4)  (Mesué  est  cité  par  Salicet,  qui  ne  dit  pas  s’il 
s’agit  de  Mesué  T  Ancien  ou  du  Jeune),  Rasés  (1),  Isaac  (8), 
Albucasis,  Ali-ben-el-Abbas  fi),  Avicenne  (S),  Canamu s- 
sali  (6),  Jesu  Bali  (7),  Avenzoar  (8),  Ali-beru-Rodhouan  (9), 
Rabbi-Moïse  (40),  Averroes  (7/j. 

Je  signale  tous  ces  auteurs,  quoique  la  traduction  de 


Nous  ne  savons  sûrement  que  bien  peu  de  chose  sur 
Guillaume  dit  de  Saliceto  ou  Placentinus,  qui  naquit  au 
commencement  du  treizième  siècle,  en  Lombardie,  au  vil¬ 
lage  de  Saliceto,  maintenant  commune  de  Cadeo,  à  quel¬ 
ques  milles  de  Plaisance,  capitale  de  la  province  cF Emilie 
avant  Bologne. «  la  Docte  ».  On  ne  sait  plus  précisément  en 
quelle  année;  on  ignore  absolument  quels  étaient  le  nom  et 
la  condition  de  ses  parents,  et  on  ne  connaît  aucun  descen¬ 
dant  de  cette  famille. 

Guillaume  de  Salicet  exerça  au  enseigna  la, médecine  et 
la  chirurgie  à  Bologne,  la  plus  fameuse  des  Ecoles  d’ Italie 
avec  celle  de  Salei  ne,  à  Pavic,  à  Vérone,  où  pendant 
quatre  an*  il  professa  la  physique  et  la  médecine,  à  Milan, 
à  Plaisance.  Il  était  prêtre,  comme  beaucoup  fie  médecins 
A"  son  fe„tps.  Il  ici  vit  deux  ouvrages  de  ■; médecine  : 
Somma  conservationis  et  eurationis...  et  Practiea  medica, 
appelée  «  Gulielmina  ».  Celte  Practiea  eut  pendant  long¬ 
temps  une  grande  vogue.  Il  acheva  sa  Chirurgia  en  A -27 S  (l) 
et  mourut  bientôt  après,  en  1277  (D’  Raphaël  Gemmi)  ou 
en  1280  (Michaud-Biographie),  à  Vérone  ou  à  Plaisance. 
Il  fut  inhumé  dans  cette  dernière  ville,  dans  le  premier 
cloître  de  San-Giovanni  in  Canali,  dit  de  la  Porterie.  Il  y 
reposa  sans  aucune  marque  d! honneur  jusqu' en  1500.  C’est 
alors  que  le  collège  des  médecins  de  Plaisance,  à  V occasion 
de  l'embellissement  et  de  la  restauration  de  ce  cloître, 
érigea  sur  la  grande  dSUe  de  pierre  qui  couvrait  les  restes 
de  Guillaume  de  Salicet  un  mausolée  en  marbre  blanc.  Un 
bas-relief  représente  Guillaume  assis  dans  sa  chaire,  en¬ 
seignant  ses  disciples. 

Il  faut  borner  sa  biographie  à  ces  quelques  lignes,  siTon 


chirurgien  du  treizième  siècle  (fy.  »  Portai  dit  que  Salicel 
fut  Tun  des  premiers  qui  avança  que  les  nerfs  qui  tirent 
leur  origine  du  cerveau  et  de  la  nuque  sont  destinés  aux 
mouvements  volontaires,  et  les  autres  aux  mouvements 
naturels  involontaires.  Friend  et  Portai  font  de  lui  de 
grands  éloges  et  le  préfèrent  à  ses  contemporains  Thaddée 
et  Théodoric.  Il  fut  le,  maître  de  Lan  franc,  de  tous  ses  dis¬ 
ciples  celui  qui  s’illustra  le  plus.  Malgaigne  dit  que  Salicet 
est  plus  habile  que  Guy  de  Ghauliac,  mais  moins  instruit. 
Guy  de  Chauliac,  dans  sa  Grande  Chirurgie,  le  cite 
soixante-huit  fois.  Il  dit,  au  Chapitre  singulier  de  F  Histoire 
de  la  chirurgie  :  «  Guillaume  de  Salicet  fut  un  homme  de 
valeur  (valens  homo),  qui  composa  deux  sommaires,  Tun 
en  physique  et  Vautre  en  chirurgie;  et  à  mon  iugement. 


care).  Pour  cela,  dit-il ,  il  faut  deux  choses  :  premièrement, 
que  les  chirurgiens  s’efforcent  d'acquérir  la  science  qui 
leur  manque  et  s’adonnent  à  la  pratique  des  opérations 
manuelles;  secondement,  qu’ils  ne  s’écartent  jamais,  en 
quoi  que  ce  soit,  des  principes  de  VkonnMelé  profession¬ 
nelle.  Avec  le  savoir  et  Thonnêteté,  le  tut  de  la  chirurgie 
sera  atteint  dune  manière  «  plus  parfaite  et  plus  digne  ». 
Ce  court  préambule  est  plein  de  sages  conseils  qui  sont  une 
preuve  de  T  expérience  du  maître. 

La  Chirurgie,  de  Salicet,  comprend  cinq  livres  dont  je 
vais  signaler  très  sommairement  les  principaux  chapi¬ 
tres.  Le  premier  lier,:  trente  des  maladies  qui,  provenant 
dune  cause  interne,  se  manifestent  à  V extérieur  du  corps, 
et  il  comprend  dans  cette  catégorie  les  apostèmes,  les  affec¬ 
tions  de  la  peau  et  du  cuir  chevelu,  celles  des  yeux  avec 
de  bons  chapitres  sur  la  cataracte,  les  hernies,  etc. 

Dans  ce  premier  livre,  au  chapitre  i”,  Fauteur,  à  pro¬ 
pos  du  traitement  de  l’hydrocéphalie,  recommande  l’éva¬ 
cuation  du  liquide,  non  point  au  moyen  dune  incision, 
mais  au  moyen  du  cautère  actuel,  après  application  de 
topiques  et  lorsqu’il  devient  manifeste  que,  par  le  fait  de 
leur  action,  l’épanchement  commence  à  tarir.  Son  évacua¬ 
tion  doit  être  faite  petit  à  petit  et  jamais  brusquement, 
en  une  seule  fois.  Salicet  rapporte  l’observation  dune  jeune 
fille  guérie  ainsi  en  moins  de  six  mois. 

Chap.  II.  —  Salicet  est,  dit-on,  le  premier  qui  ait  donné 
une  bonne' description  des  croûtes  laiteuses,  sous  le  nom  de 
iactumen,  et  qui  ait  avancé  qu’on  pouvait  les  guérir  sans 
danger.  Son  traitement  consiste  simplement  en  onctions 
avec  des  corps  gras. 

Chap.  III.  —  Le  traitement  de  la  teigne,  selon  la  mé¬ 
thode  employée  par  Salicet,  consistait  â  raser  la  tête,  à 
scarifier  profondément  le  cuir  chevelu  et  à  le  frictionner 
avec  une  solution  dalun  de  lie  de  vin  (alumen  fœcis  vini) 
additionnée  de  vinaigre,  aussitôt  qu’on  jugeaif  que  l'hémor¬ 
ragie  avait  été  assez  abondante.  Cette  friction  était  renou¬ 
velée  tous  les  quatre  jours;  quant  à.  la  scarification,  si  on  la 
pratiquait  de  nouveau,  c’était  beaucoup  plus  légèrement. 


Chap.  IV.  —  Les  affections  squammeuses  du  cuir  chevelu 
étaient  traitées  par  Salicet  mécaniquement,  au  moyen  de 
frictions  avec  me  poudre  composée  depoussièreimpalpable 
de  verre  mêlée  à  V écume  de  mer.  (  Voir  au  glossaire  toutes 
ces  vieilles  expressions.) 

Chap.  Vin.  —  Le  nodus  des  paupières  était  ènudéê  par 
notre  auteur  soit  en  incisant  la  face  externe  de  la  pau¬ 
pière,  soit  en  renversant  celie-ci  et  en  incisant  la  face 

Chap.  IX.  —  Quant  aux  opérations  ayant  pour  but  la 
guérison-  du  staphylôme  et  des  taies  de  la  cornée,  Salicet 
ne  les  conseille  pas  à  ses  élèves,  parce  que  çcs  opérations 
réussissent,  dit-il,  trop  rarement.  Les  opérations  de  ce 
genre  ne  doivent  pas  être  tentées  après  tes  avoir  seulement 
étudiées  dans  les  livres,  mais  après  les  avoir  vues  souvent 
pratiquer  par  des  maîtres  habiles.  Il  décrit  les  procédés 
qu'il  a  employés  lui-même  et  ceux  qu'employaient  d’autres 
chirurgiens.  Quelques-uns  des  instruments  en  usage  pour 
les  opérations  sur  les  yeux  étaient  en  argent. 

Chap.  X.  —  Salicet  y  décrit  l'opération  de  la  cataracte. 
Il  veut  qu'au  moyen  de  T  aiguille  à  cataracte,  en  argent,  le 
cristallin  soit  maintenu  abaissé  pendant  «  le  tiers  dune 
heure  »,  et  qu  alors  seulement  le  chirurgien  retire  l’ai¬ 
guille  fl). 

Chap.  XI.  —  Dans  les  blépharites,  blépharo-conjmcti- 
vites  chroniques  et  dans  Vectropion ,  le  petit  cautère  actuel, 
spécialement  réservé  pour  les  yeux  et  que  l'auteur  décrit 

à  la  fin  de  l’ouvrage,  était  fréquemment  employé.  La  cauté¬ 

risation  était  faite  aussi  pour  produire ,  par  le  fait  de 
la  rétraction  cicatricielle,  le  redressement  de  la  paupière 

Chap.  XIII.  —  La  fistule  lacrymale  est  traitée  par  la 
dilatation,  laquelle  étant  obtenue,  on  remplit  le  pertuis  de 


poudre  irritante ,  ou  bien  Von  panse  avec  une  pommade 
légèrement  caustique.  On  emploie  aussi  le  cautère  actuel. 

Chap.  XVII.  —  Salicet  traitait  les  polypes  des  fosses 
nasales  soit  par  f  arrachement,  soit  par  l'étranglement  au 
moyen  dune  ligature  portée  sur  leur  pédicule  après  dila¬ 
tation  de  la  narine  avec  Vépomge  préparée.  Les  polypes 
étaient  traités  aussi  au  moyen  d'applications  locales. 

Chap.  XX.  —  Il  traitait  la  grenouillette  par  Te occision  . 
suivie  d  application  de  sulfate  de  ftr. 

Chap.  XXI. — Il  indique,  pour  la  cautérisation  de  la  luette, 
un  procédé  consistant  à  Tisoler  en  l’introduisant  dam  un 
tube  de  roseau  ou  de  sureau  dans  lequel  on  conduira  le 
cautère.  U  faisait  aussi  I  amputation  de  la  luette. 

Chap.  XXIV.  — Ce  chapitre  est  consacré  au  goitre  et  à 
T  extirpation  de  la  glande  thyroïde,  d’après  T  enseignement 
dAlbucasis. 

Chap.  XXVII.  —  Salicet  rapporte  deux  observations 
d’abcès  profonds  d’un  diagnostic  difficile,  Tun  au  bras, 

T  autre  à  la  hanche. 

Chap.  XXIX.  —  tes  hygromas  chroniques  du  poignet, 
que  Salicet  désigne  sous  le  nom  de  nodus  à  la  jointure  de 
la  main,  étaient  traitées  par  lui  au  moyen  de  la  compres¬ 
sion  avec  un  disque  de  plomb  d’une  surface  proportionnée 
au  développement  de  la  tumeur  et  appliqué  sur  celle-ci 
par-dessus  des  rondelles  d’ètoupes  agglutinées  par  du  blanc 
d’œuf. 

Chap.  XXXIV.  —  Le  cancer  de  la  mamelle  était  traité 
tantôt  médicalement,  au  moyen  de  topiques  et  du  régime, 
if  est  la  cure  douce  ;  tantôt  chirurgicalement,  par  T  ampu¬ 
tation  suivie  de  la  cautérisation  au  fer  rouge,  c’est  la  cure 
parfaite,  procédé  que  n’approuve  point  Salicet.  C’est  pour¬ 
quoi,  attendu  que  la  cure  douce  ne  donne  pas  de  résultat, 
il  conseille  aux  chirurgiais  de  décliner  toute  demande  de 
traitement  de  la  maladie  en  question. 

Chap.  XXXVIII.  —  La  hernie  ombüicale  était  traitée 


>ù  la  fistule  était 


vrès  à  la  manière  (Hune  scie ,  dans  les  cas  < 
complète. 

Chap.  XLV1I.  —  Traite  de  la  pierre  dans  la  vessie.  Il 
est  regrettable  que  Salicet  n’ait  pas  décrit  avec  plus  de 
détails  la  lithotomie,  pour  laquelle  il  excellait;  mais  il 
expose  beaucoup  moins  incomplètement  les  symptômes  et  le 
procédé  pour  reconnaître  la  présence  du  calcul.  Les  pré¬ 
parations  officinales  de  l’auteur,  dans  les  cas  de  calculs 
urinaires,  étaient  très  réputées  à  son  époque. 

Chap.  L. — Salicet  recommande  d’inciser  de  bonne  heure 
Tapostème  des  testicules  «  un  peu  cru  »,  pour  éviter,  en 
attendant  trop  longtemps,  d’avoir  à  enlever  le  testicule. 

Chap.  LI.  —  Traite  des  hernies  venteuse,  aqueuse  et 
charnue.  Il  faut  savoir  qu’il  s’agit  ici  de  ce  que  Franco  et 
Paré  appelèrent,  plus  tard,  hernies  par  similitude  ou  simi- 
litudinaires  et  non  point  de  ce  que  'nous  entendons  aujour- 
Æhui  par  hernie.  (Voir  Hernia  au  Glossaire.)  Salicet  dit 
que  V  ablation  du  sarcocèle  est  très  dangereuse  ;  il  enlevait 
la  tumeur  en  masse,  avec  le  testicule,  s’il  estimait  que 
celui-ci  n’était  pas  sain.  L’hydrocèle  était  traitée  par  la 
ponction  avec  le  phlébotome  et  le  liquide  n’était  évacué 
que  peu  à  peu.  La  cure  de  T emphysème  scrolal,  ou  physo- 
cèle  de  Paré,  consistait  dans  l'application  d'emplâtres. 

Chap.  LUI.  —  L’auteur  donne  des  formules  pour  la 
préparation  de  divers  sparadraps  destinés  aux  différentes 
plaies  des  jambes. 

Chap.  LVI.  —  Contient,  par  le  fait  dune  erreur  de 
typographie,  une  partie  qui  doit  appartenir  au  chapi¬ 
tre  LIV,  traitant  des  varices  aux  jambes.  Ce  passage  est 
des  plus  intéressants  pour  l’étude  de  la  chirurgie  pratiquée 
par  Salicet.  Il  est  question  du  traitement  des  varices  des 
veines  de  la  jambe  par  la  ligature  et  la  résection  dune 
.  part,  par  V excision  avec  cautérisatim  d autre  part. 

Chap.  LVIII.  —  Salicet  dit  que  Therpesthiomène  doit 
être  cautérisé  largement  au  fer  rouge.  Parlant  ensuite  de 
la  tumeur  blanche  suppurêe  et  présentant  des  trajets  fistu- 
leuæ.  Fauteur  ne  conseille  pas  den  tenter  la  cure.  Néan- 


moins,  si  le  chirurgien  est  assez  hardi,  qu’il  dilate  la 
fistule  et  qu'il  enlève  la  portion  d’os  malade  qu’il  pourra 
atteindre,  et  cautérise  ce  qu'il  ne  pourra  pas  enlever. 
L’auteur  conseille  de  pratiquer  des  contre-ouvertures  qui 
favoriseront  la  cicatrisation  des  trajets. 

Chap.  L1X.  —  L’anthrax  était  profondément  scarifié; 
on  faisait  saigner  abondamment  et  puis  Von  faisait  couler 
sur  le  point  opéré  de  la  cire  fondue  bouillante,  ou  bien  on 
appliquait  fortement  le  cautère  actuel,  ou  bien  enfin  on 
faisait  une  application  de  poudres  caustiques. 

Chap.  LXVII.  —  /,’ emphysème  sous-cutané  était  circons¬ 
crit  entre  deux  ligatures  et  incisé. 


Le  deuxième  livre  est  consacré  aux  plaies,  et  il  est  parti¬ 
culièrement  intéressant  parce  que  V  auteur  traite  des  plaies 
faites  avec  les  flèches  dont  il  décrit  les  procédés  d extrac¬ 
tion.  Il  rapporte  des  observations.  H  est  question  aussi 
dans  ce  livre  des  piqûres  des  nerfs  et  de  leur  suture,  des 
plaies  et  de  la  suture  des  intestins,  de  la  suture  double 
des  parois  abdominales  dans  les  plaies  pénétrantes,  de  la 
morsure  des  chiens  enragés  et  du  traitement  de  ceux  qui 
ont  subi  quelque  torture  comme  la  flagellation,  la  suspen¬ 
sion  et  le  tiraillement  par  les  jambes  et  les  hanches.  Enfin, 
ce  livre  contient  un  chapitre  sur  les  causes  qui  empêchent 
la  guérison  des  plaies. 

Le  traitement  des  plaies  conprenait  des  prescriptions , 
locales  et  des  prescriptions  générales.  Le  traitement  local 
comportait  plusieurs  temps  :  arrêter  l’hémorragie,  suturer 
selon  le  cas,  calmer  la  douleur,  mollifier,  mondificr,  incar¬ 
ner  et  consolider,  plus  défendre  les  parties  voisines  fi). 
Le  formulaire  employé  par  Salicet,  pour  remplir  ces  di¬ 
verses  indications,  est  donné  dans  l’ouvrage  avec  une  ex¬ 
trême  abondance.  Voici  un  exemple  de  pansement  :  les 
plaies  étaient  ordinairement  bourrées  intérieurement  avec 


(1)  Voir  au  ( 


tionnés  dun  peu  de  safran.  Quand  on  suturait  la  plaie 
on  laissait  une  ouverture  par  laquelle  les  matières  pou¬ 
vaient  découler  au  dehors  et,  pour  favoriser  T  écoule¬ 
ment.  cm  mettait  dans  cet  orifice  un  luwu/m  -  ;  -,  , 

mèche  d  étoupe  imprégnée  aussi  de  jaune  d’œuf,  dt huile 
rosat  et  de  safran.  (Pétait  le  drainage  chirurgical  de 
Vépoque.  Sur  la  ligne  de  suture,  on  mettait  la  poudre  pré¬ 
servatrice  de  la  suture  «  pulvis  sutnræ  conservativus  », 
comme  on  met  aujourd'hui  la  poudre  diodoforme  sur  la  sur¬ 
face  suturée.  Cette  poudre  préservatrice  de  la  suture  était 
faite  de  hol  d  Arménie,  de  sang-dragoca,  de  terre  sigillée, 
daloès,  de  myrte,  de  gypse,  de  gomme  arabique,  de  gomme 
adragant,  de  corail  blanc  et  rouge ,  de  mastic  et  de  momie. 
Tout  autour  de  la  plaie,  sur  toute  la  partie  atteinte  par  le 
Orne  Ici  j  n  le 

charpie  bien  imprégnés  de  la  préparation  de  jaune  d’œuf, 
h-aile  rosat  et  safran.  Sri  c  r  reronrnanàe  ,  '  c 

préparation  les  astringents  qu’il  appelle  ici  «  défensifs- 
répercussifs  »  :  bol  d  Arménie,  vinaigre,  ou  bien  les  sucs 
froids  des  herbes  répercussives,  telles  que  solathre,  jou¬ 
barbe,  plantain,  etc.  L'application  de  ces  dêfensifs-réper- 
cussifs  avait  pour  but  d  empêcher  la  production  dapos- 
thème,  c’est-à-dire  de  préserver  la  plaie  de  toute  complicac- 
tion  pouvant  donner  de  la  suppuration. 

Une  chose  étrange  est  la  quantité  du  remède  prescrit 
pour  le  pansement  dune  pldie.  La  moindre  pommade  ab¬ 
sorbait  plusieurs  livres  de  graisse  et  un  nombre  considé¬ 
rable  de  substances  plus  ou  moins  actives.  Ainsi,  on  trou¬ 
vera  dans  le  chapitre  XI  la  formule  d’un  onguent  atteignant 
le  poids  respectable  de  7  kilogrammes  environ,  et  cet  on¬ 
guent  était  destiné  au  pansement  des  petites  plaies  de  la 
rasètê  de  la  main  (le  carpe). 

Les  prescriptions  générales,  dans  le  traitement  des  plaies, 

:  comprenaient  la  phlébotomie,  Fapplicaiion  des  ventouses, 
scarifié  es  ou  non,  soit  aux  épaules,  soit  aux  f  ss c.  If  ca¬ 
rnation  du  ventre  ou  purgation  soit  au  -moyen  des  laxatifs 
ou  purgatifs  proprement  dits,  soit  au  moyen  de  dystéres, 
soit  au  moyen  de  suppositoires.  Le  plus,  le  régime  alimenc- 


Chapitre  I”.  — 


lyres  avec  de  fortes  courroies  et  d’appliquer  de  grandes 
ventouses  sur  les  régions  du  foie  et  de  la  rate.  Il  donne  des 
préceptes  relativement  à  la  trépanation  du  crâne,  qui  se 
pratiquait  très  fréquemment  autrefois. 

Chap.  II.  —  L’auteur  décrit,  dans  ce  chapitre,  les  procé¬ 
dés  d’extraction  des  flèches  de  la  tête. 

Chap.  IX.  —  Salicet  pratiquait  la  suture  des  nerfs.  Il 
blâme  les  chirurgiens  qui  achevaient  la  section  du  nerf 
enta'mé  par  la  blessure,  et  se  contentaient  de  coudre  les 
téguments  sans  faire  la  suture  nerveuse,  ou  simplement  de 
rapprocher  et  contenir  les  lèvres  de  la  plaie  au  moyen 
dun  bandage  approprié.  Il  dit  catégoriquement  que  leur 
procédé  est  une  erreur  qui,  dun  accident  curable,  fait  une 
infirmité  absolument  incurable  par  la  perte  complète  de  la 
sensation  et  du  mouvement  dans  les  parties  actionnées  en¬ 
core  par  le  nerf  avant  leur  malheureuse  intervention. 

Chap.  XII.  —  Salicet  indique,  comme  signe  des  plaies 
pènélranlcs  de  la  poitrine,  l’issue  de  Pair  par  la  plaie,  le 
blessé  ayant  la  bouche  et  les  narines  fermées,  et  le  crache¬ 
ment  dé  sang.  Il  prescrit  la  dilatation  de  ces  plaies,  au 
moyen  de  tentes,  jusqu’à  ce  que  leur  fond  soit  apparent, 
et  ce  n’était  que  lorsque  ce  résultat  avait  été  obtenu  qu’il 
s’occupait  de  la  cicatrisation.  Salicet  prescrit  aussi  des 
. la  plèvre  lorsqu’il  ’. 


plaie  de  celle-ci.  Il  pratiquait  ces  injections  au  moyen 
dune  sorte  de  clystère  auquel  était  adopté  un  embout 
approprié,  et  les  continuait  jusqu'à  ce  que  le  liquide  in- 
Jd  '  '  r 

pide. Dans  les  cas  d/épanchement  pleurétique  consécutif 
aux  plaies  pénétrantes,  Salicet  recommande  instamment 
,V évacuation  en  plusieurs  fois  et  jamais  d/un  seul  coup, 
par  crainte  de  voir  se  produire  une  syncope  qui  pourrait 
être  mortelle,  dipil.  Il  recommande  de  s'opposer  à  Ventrée 
de  Vair  dans  la  cavité  de  la  plèvre,  cet  accident  pouvant 
amener  aussi  la  syncope. 

Chap.XIV.  —  rJn  /  -  tu  creux  de 

J/estomac,  «  os  stomachi»,  Salicet  défend  expressément  d’in¬ 
troduire  trop  profondément  des  tentes,  afin  d  éviter  de  lou¬ 
cher,  de  quelque  manière  que  ce  soit  ,  l’orifice  du  viscère. 

Chap.  XV.  —  L’auteur  recommande  de  faire  lien  atten¬ 
tion,  en  suturant  les  plaies  pénétrantes  de  l’abdomen,  de 
prendre  dans  les  anses  du  fil  une  portion  suffisante  de  la 
surface  interne  de  la, paroi  oldoerd rade,  po  ur  que  pins  lard 
il  ne  sé  produise  pas  en  ce  point  une  rupture  du  siphac 
(péritoine)  et.  i  a,  ^  ,  .  une  ,  soit  de  l’épi¬ 

ploon,  soit  de  l'intestin,  soit  enfin  de  quelque  autre  organe . 
de  V abdomen.  Ainsi,  il  veut  que  les  points  soient  faits  de 
telle  sorte  que  les  bords  externes  ou  cutanés  des  lèvres,  de 
la  plaie  ne  soient  pas,  eux  seuls,  rapprochés  et  retenus 
affrontés  par  la  suture,  mais  encore  et  surtout  les  bords 
internes  ou  abdominaux.  Salicet  indique  deux  modes  de 
suture  pour  les  plaies  pénétrantes  de  Tadbdomen  :  la  suture 
unique,  comprenant  dans  une  même  anse  de  fil  toute  V  épais¬ 
seur  de  la  paroi  abdominale,  et  la  suture  double,  c’est-à- 
dire  une  première  suture  ne  comprenant  que  le  péritoine 
seul,  et  une  seconde  comprenant  les  muscles  et  ta  peau  de 
la  paroi  de  V  abdomen.  Cette  question  delà  suture  des  plaies 
;  abdominales  pénétrantes  a  préoccupé  Salicet  autant  qu’elle 
préoccupe  l  >  , 

radicale  de  la  hernie.  Notre  auteur  dit  que  la  suture 

unique  est  plus  durable,  «  magis  durabüis  »,  mais  que  la 
suture  double  donne  plus  de  garantie  pour  la  solide  réu¬ 
nion  du  péritoine.  H  rappelle  que  les  fils,  de  soie  ou  de  Un, 


doivent  être  bien  cirés.  Si  V épiploon,  sorti  de  Vabdomen, 
avait  mauvais  aspect,  il  le  réséquait  et  il  cautérisait  le 
moignon  avec  le  cautère  de  fer  ou  avec  le  cautère  déor 
avant  de  le  rentrer  dans  la  cavité  du  ventre.  Celte  cauté¬ 
risation  avait  pour  but  non  seulement  dé  arrêter  Fhémor- 
ragie  existante,  mais  encore  de  prévenir  une  hémorragie 
éventuelle.  Telle  était  la  pensée  de  Vautour. 

Salicet  faisait  la  suture  de  l’intestin.  Il  recommande 
pour  celte  suture  le  point  du  pelletier,  qui  est,  ditil,  de 
plus  de  durée  que  les  autres,  condition  essentielle  dans  la 
suture  de  l’intestin.  Il  ne  pratiquait  toutefois  cette  suture 
que  dans  les  cas  de  lésion  longitudinale  et  dans  ceux  de 
lésion  transversale  incomplète;  il  estimait  que  les  divisions 
transversales  complètes  étaient  fatalement  toujours  mor¬ 
telles.  Il  ne  craignait  pas,  avant  de  le  rentrer,  de  mettre 
sur  Fintestin  suturé  la  poudre  préservatrice  de  la  suture 
«  en  bonne  quantité  »,  dans  le  but  de  faire  se  resserrer  les 
lèvres  de  la  plaie  de  l’intestin. 

Il  y  avait,  à  cette  epoque.  des  chirurgiens  qui  faisaient 
M  suture  de  Fintestin  sur  un  tube  de  sureau  ou  autre, 
préalablement  introduit  dans  Fintestin  même,  où  il  était 
ensuite  abandonné.  Salicet  repousse  ce  procédé  trop  dan¬ 
gereux.  Si  l’on  veut  renforcer  Fintestin,  il  conseille  la 
greffe  animale,  au  moyen  Æun  lambeau  d’intestin  pris  sur 
un  animal,  'mais  sans  reconnaître  néanmoins  Futilité  de 
ce  renforcement. 

Quant  aux  plaies  du  foie  et  de  la  rate,  pour  peu  qu’elles 
soient  étendues,  Salicet  les  déclare  mortelles,  à  cause  sur¬ 
tout  de  Phèmorragie  qui  les  accompagne.  Si  ces  organes 
font  issue  au  dehors,  il  n’y  a,  dü-û,  qu’à  les  réduire  et  à 

coudre  la  plaie.  Il  donne  uns  intéressante  observation  de 

plaie  de  Fintestin. 

Chap.  XVIII.  —  Salicet  mentionne  encore  la  suture  des 
mer  fs,  à  propos  de  la  blessure  des  grands  nerfs  de  la  cuisse. 

Chap.  XXI.  —  L’auteur  recommandé  expressément  de 
ne  point  débrider  les  plaies  de  la  rasète  du  pied  (le  tarse), 
de  crainte  que,  de  la  division  possible  de  quelqu’un  des 

filets  nerveux  de  cette  région,  il  ne  résulte  un  trouble  dans 

la  motilité  et  la  sensibilité  de  lapdrtie,  ou  une  déformation. 


Chap.  JJ.  —  Bans  la  fracture  des  maxillaires,  Salicel 
indique ,  comme  moyen  de  contention  des  fragments,  de 
fixer  les  dents  adhérentes  à  ces  fragments  aux  dents  de  la 
portion  non  fracturée,  au  moyen  de  solides  fils  de  soie  bien 
cirés  et  passés  entre  les  dents  à  la  façon  <Vun  clayonnage, 
«  in  modnm  sepis.  »  Extérieurement,  la  partie  était  sou¬ 
tenue  par  un  appareil  de  bandés  serrant  suffisamment,  et, 
s'il  y  avait  plaie  des  téguments,  cet  appareil  était  fenétré. 

Chap.  III.  —  Bans  les  cas  de  fracture  de  la  fnrcule 
(clavicule),  là  courbure  naturelle  dé  Vos  rendant  sa  con¬ 
tention  assez  difficile,  l'auteur  plaçait  d’abord  sur  la  peau 
des  tampons  cV étoupe  bien  imbibés  d’œufs  battus  et  expri¬ 
més  et,  par  dessus,  un  morceau  de  cuir  ramolli  par 
Vébullition,  de  sorte  que  tout  l’appareil  nwulait  parfaite¬ 
ment  la  partie  ;  au-dessus  du  cuir  étaient  placés  d'autres 
tampons  déloupe  humectés  comme  les  premiers,  dans  le 
but  d obtenir  une  compression  uniforme  par  la  bande  qui 
était  enroulée  sur  le  tout,  laquelle  bande  était  de  la  lar¬ 
geur  de  la  main  et  avait  ses  circonvolutions  assujetties 
par  une  couture. 

Ch  ! p  IV.  —  -  T  -  ,  du  ster¬ 

num  l’hémoptysie  peut  conduire  le  blessé  à  la  phtisie. 

Chap.  V.  —  Salicet  admet  que  les  côtes  vraies  peuvent 
être  fracturées  sur  plusieurs  points,  tandis  que  Us  fausses 
côtes  ne  sont  fracturées  que  sur  un  seul  point.  Bans  les 
fractures  des  côtes  et  dans  celles  des  vertèbres,  l’auteur 
recommande  de  faire  tousser  fortement  le  'malade  pendant 
que  le  chirurgien  travaillé  à  la  réduction  des  fragments, 
et  assure  que  cela  aide  beaucoup  la  manoeuvré. 

Chap.  VI.  —  L’auteur  sait  parfaitement  que  la  fracture 
des  spondyles  (vertèbres)  peut  causer  la  compression  de  la 
moelle  et  amener  ainsi  des  troubles  d’innervation  divers  : 
troubles  de  la  motilité,  difficulté  de  la  respiration,  sphacèle 
d’un  membre.  H  recommande  de  ne  pas  laisser  les  blessés 
'  or le  des.  cette  position  favorisant  la  compression 

.  de  lamoellepar  les  fragments. 


•ntif  de  la  fracture  de  la 


spatule  (Vomoplate ),  comme  le  décril  Salicet,  est  d’une 
ingénieuse  solidité. 

Chap.  VIII.  —  Salicet  rassure  les  chirurgiens  de  son 
époque  contre  la  crainte  que  leur  inspirait  la  sortie  de  la 
moelle  des  os  dans  leur  fracture  avec  éclats.  Contraire¬ 
ment  à  la  croyance  admise  en  ce  temps-là,  il  affirme  pre¬ 
mièrement  que  cet  accident  ne  doit  pas  amener  fatalement 
la  mort  du  blessé,  et  secondement  que  la  moelle  se  reforme. 

Chap.  XII.  —  Dans  les  fractures  du  fémur,  Salicet 
recommande  soigneusement  de  placer  sur  le  côté  externe 
une  attelle  solide,  qui  permette  de  g  opposer  à  la  rétraction 
des  muscles  tendant  à  faire  chevaucher  les  fragments  et  à 
déplacer  en  haut  et  en  dehors  le  fragment  inférieur.  La 
bande  qui  assujettissait  les  attelles  était  à  deux  chefs  :  on 
commençait  à  appliquer  la  partie  moyenne  sur  le  point 
fracturé,  en  roulant  un  chef  vers  laine,  l’autre  chef  vers 

Le  traitement  des  fractures  de  Vos  de  l’adjutoire  (l’hu¬ 
mérus)  (chap.  VIII)  peut  être  pris  pour  type  du  traitement 
des  fractures  au  temps  de  Salicet  :  la  fracture  étant  ré¬ 
duite,  le  bras  était  d’abord  entouré  cVun  linge  imprégné 
d’huile;  par  dessus,  on  mettait  un  emplâtre,  puis  des  plu¬ 
masseaux  d’étoupe  imbibés  d’huile  rosat  avec  addition  de 
vinaigre,  des  attelles  habillées  d’étoupe  ou  de  linge,  d’autres 
éloupes  trempées  dans  Veau  et  exprimées,  et  enfin  on  en-  ■ 
roulait  une  longue  bande  à  deux  chefs,  dont  le  milieu,  qui 
était  la  partie  la  plus  serrée,  portait  exactement  sur  le 
point  fracturé,  et  dont  le  chef  supérieur  était  roulé  en 
mentant  vers  l’épaule  et  le  chef  inférieur  en  allant  vers  le 
coude.  Les  tours  de  bande  étaient  cousus  ensemble.  Vn 
deuxième  enveloppement  avec  des  bandes  était  fait  en  com¬ 
mençant  au  coude,  et  toujours  un  peu  plus  serré  au  niveau 
'  de  la  fracture.  Ce  n’était pas  fini  .-pour  maintenir  tout  cet 
appareil,  on  employait  des  bandelettes  qui  constituaient 
une  dernière  enveloppe,  en  entourant  le  membre  à  la 
manière  des  bandelettes  de  l’appareil  de  Scullet.  Salicet 
recommande  spécialement  de  ne  pas  serrer  tout  cela  au 
point  d’amener  la  tuméfaction  et  l’engourdissement  du 
membre  «  stupor  »,  parce  que  la  gangrène  pourrait  en  être 


tion  de  Tèpavle  :  la  luxation  en  bas  (sous-glénoîdienne), 
qu’il  appelle  inférieure  cm  intérieure  ;  la  luxation  en  avant 
(sous-coracoidienne  et  intrcrcoracoidienne)  :  la  luxation  en 
arrière  (sous-acromiale).  L’auteur  estimait  que  les  frac¬ 
tures  de  l’humérus  dans  l’épaule  (fractures  intra-capsu- 
laires  ou  du  col  anatomique,  et  extra-capsulaires  ou  du  col 
chirurgical),  étaient  incurables.  Il  admettait  que  la  cure 
de  la  tumeur  blanche  <  mollificatio  ex  materia  humida 
phlegmatica  mollificans  locum  illnm  >  était  possible  par  le 
moyen  de  la  cautérisation,  soit  actuelle,  soit  potentielle.  Si 
le  mal  résiste  à  ce  traitement,  V auteur  conseille  tout  sim¬ 
plement  d'abandonner  le  malade.  Il  est  souvent  question  de 
ce  procédé  dans  les  auteurs  anciens.  «  In  euratione  te. 
intromittere  nô  cures  cénsulo  :  nâ.  dimittere  huiusmodi 
curas  et  alias  lôgas  et  difficiles  pro  certo  honorabilius 

Chap.  XXII.  —  Salicet  dit  que  la  luxation  du  coude* 
l’entorse,  la  tumeur  blanche,  etc.,  se  traitent  absolument 
par  les  mêmes  topiques.  Il  conseille  la  mobilisation  de  V ar¬ 
ticulation  a  chaque  renouvellement  du  pansement,  pour 
éviter  «  l’induration  de  la  partie  y>,  l’ ankylosé. 

Chap.  XXIII.  —  Salicet  avertit  les  chirurgiens  qu’ils 
parviendront  plus  aisément  à  guérir  V entorse  et  la  tumeur 
blanche  de  la  rasètè  de  la  main  que  sa  luxation  qui  est 
très  difficile  à  bien  réduire. 

Chap.  XXV.  —  Les  luxations  de  la  hanche,  dit  Salicet, 
se  font  le  plus  sauvent  en  arrière  (luxation  iliaque  et  luxa¬ 
tion  ischiatique),  rarement  en  avant  (luxation  sus-pubienne 
et  luxation  sous-pubienne  ou  ovalaire),  quelquefois  en 
dedans  (ce  sont  encore  les  luxations  sus  et  sous-pubiennes), 
jamais  en  dehors.  La  classification  de  Salicet  pour  les 
luxations  de  la  hanche  n’est  donc  autre  que  celle  que  nous 
adoptons  :  luxations  en  arrière  :  iliaque  en  haut,  ischiati¬ 
que  en  bas;  luxations  en  avant  :  sus-pubienne  en  haut , 
sous-pubienne  ou  ovalaire  en  bas.  Quant  à  ce  que  Salicet 
appelle  luxation  en  dedans,  ce  n’est  pas  autre  chose  que  la 
luxation  en  avant.  Et  quant  à  la  luxation  en  dehors,  eüe 
n’ existe  en  aucune  manière,  dit  Salicet.  La  tête  du  fémur 


!!îi 


ne  peut  se  porter  qu'en  avant  ou  en  arrière  de  la  cavité 
cotyloide  (i). 

Pour  Salicel,  une  plaie  compliquant  une  luxation  de  la 
hanche  constitue  un  cas  incurable,  la  plaie  empêchant  la 
réduction  de  la  luxation  et  la  luxation  compromettant  la 
réunion  de  la  plaie.  U  ne  faut  pas,  cependant,  dit  l’auteur, 
abandonner  le  salut  du  malade  et  se  désister  dune  opéra¬ 
tion  raisonnable. 

s  ce  vingUcinquième  chapitré,  Salicet  présente  une 
alion  de  luxation  coxo-fémorale  ancienne,  datant 
m,  pour  la  réduction  de  laquelle  il  a  employé  un 
pour  faire  l’ extension  de  la  jambe  et  delà  cuisse,  la 
contre  extension  étant  obtenue  au  moyen  d’un  linge  passé 

en  sous-cuisse  et  fixé  au  delà  de  lu  tête  à  un  pieu  solidement 

enfoncé  en  tei-re.  La  réduction  fut  opérée  facilement  par 
l’auteur  aidé  de  deux  médecins.  L’appareil  employé  n’était 
autre  que  le  treuil  cCEippocrate  à  peine  modifié. 

Pans  le  troisième  livre  de  Z’Algèbre  ou  restauration  des 
os,  Salicet  mentionne,  mais  à  peine,  l’entorse  «  contorsio  » 
et  la  tumeur  blanche  «  mollificatio  offium  iuncturæ.  » 

Dans  le  traitement  général  des  fractures,  l’auteur  insiste 
sur  le  régime  alimentaire  du  blessé  auquel  il  prescrit  les 
parties  gélatineuses  des  animaux,  comme  les  pieds  et  les 


pour  fonction  de  le* protéger  ».  «  De  même  que  la  dure- 
mère  protège  le  cerveau ,  la  pie-mère  sert  à  sa  nutrition  » 
(Filiaux,  Anat.  topogr.  Pie-Mère).  Pour  Salicet  et  les 
auteurs  de  son  temps,  la  dure-mère  traversait  les  os  du 
crâne  avec  les  vaisseaux  capittaires,  veines  et  artères,  et 
aUait  si  épanouir  sur  tout  le  crâne  pour  former  le  périoste 
crânien.  IP  où,  pour  ces  auteurs,  le  danger  des  incisions, 
raclages  du  crâne  et  trépanation  sur  les  points  d’émer¬ 
gence  dont  faisaient  aussi  partie  les  «  commissures  etjoin- 

Avec  les  anatomistes  de  son  époque,  Salicet  compte  six  os 
composant  le  crâne  :  l’os  du  front  ou  eoronal ,  les  deux  os 
verruals  ou  pariétaux.  Vos  lambdoïde  ou  l’occipital,  les 
deux  os  mendeux  ou  temporaux,  plus  l’os  basilaire  ou  le 
sphénoïde,  sur  lequel,  comme  sur  une  base,  repose  la  voûte 
du  crâne,  et  le  passile  ou  sastentaeulum  qui  est  l’atlas. 

A  propos  du  cuir  chevelu,  que  Salicet  dit,  très  exacte¬ 
ment,  être  comme  tissé  de  veines  et  d’artères,  il  signale  les 
nerfs  dont  les  filets  s’ épanouissent  sur  la  région  occipitale, 
lés  branches  postérieures  des  deux  premières  paires  cervi¬ 
cales  (i),  et  il  indique  nettement  leur  point  d’émergence. 
Il  mentionne  les  muscles  frontaux  et  occipitaux  dans  les 
téguments  du  crâne  -.  «  Fines  parties  charnues  pas  bien 
visibles  ou  du  moins  pas  bien  différentes  de  ladite  peau 
{du  crâne)  qui  font  la  chair  qui  constitue  l’épaisseur  de 
cette  peau.  » 

Salicet  dit  que  la  partie  nerveuse  du  nez,  «  entre  le  nez 
et  le  dessus  »,  dérive  de  la  troisième  paire  des  nerfs.  Or, 
les  nerfs  moteurs  du  nez  :  rameaux  temporaux,  frontaux, 
orbitaires  et  sous-orbitaires,palpébraux,  viennent  du  facial 
(7' paire),  et  les  nerfs  sensitifs  du  nez  :  rameaux  frontaux 
interne  et  externe  ou  sus-orbitaire,  rameaux  naseaux  ex¬ 
terne  et  interne  ou  ethmoïded ,  venant  les  uns  et  les  autres 
de  la.  branche  ophlhalmique  de  Willis,  filets  nasaux  du 
rameau  sous-orbitaire  du  maxillaire  supérieur,  sont  four¬ 
nis  par  le  trijumeau  (5‘  paire).  Il  en  résulte  que  la  troi¬ 
sième  paire  des  anciens  anatomistes  comprenait  les  nerfs 


'  occipital  d’Arnold, 


•tendraient,  cFaprès  Fauteur,  de  la 
très  affirmatif  sur  cette  origine:  «fit 
’.ous  ces  nerfs,  ajouie-t-il,  gui  donnent 
uvemeat  aux  tissus  de  la  face,  du 


palais  et  du  nez.  Or,  la  région  de  la  face  qui  répond  au 
maxillaire  supérieur  est  innervée  par  le  nerf  sous  orbi¬ 
taire ,  le  palais  par  les  branches  et  rameaux  palatins 
du  nerf  maxillaire  supérieur  ( S •  paire),  el  j’ai  rappelé, 
plus  haut ,  l’innervation  du  nez,  tant  sensitive  que 

Les  nerfs  qui  actionnent  les  muscles  qui  meuvent  la 
mâchoire  inférieure  viennent,  dit  Salicei,  des  deuxième, 
troisième  et  quatrième  paires  cervicales.  Or,  ces  paires 
nerveuses  constituent  le  plexus  cervical  dont  la  branche 
antérieure  se  distribue  aux  téguments  de  la  joue  et  du 
m  nton  et  pas  du  tout  aux  muscles  qui ■  meuvent  la  m⬠
choire,  masséters,  temporaux  et  ptérygoïdiens,  qui  sont 
innervés  par  les  branches  terminales  du  nerf  facial. 

En  résumé,  la  première  paire  des  nerfs  crâniens,  pour 
Salicet  (nerfs  concaves,  dest-à^dire  optiques),  répond  à 
notre  deuxième  paire;  la  deuxième  paire  de  nerfs  cr⬠
niens,  pour  Salicet,  «  nerfs  venant  aux  yeux  par  l’orifice 
de  l’œil  qui  est  au  crâne,  lesquels  nerfs  donnent  aux  yeux 
.  le  mouvement  et  la  sensation  »,  répond  à  une  partie  de  nos 
troisième,  quatrième,  cinquième  et  sixième  paires  avec  le 
ganglion  ophthalmique  du  grand  sympathique;  la  troisième 
paire  des  nerfs  crâniens  et  une  partie  des  quatrième, 
cinquième  et  deuxième  paires  cervicales,  pour  Salicet, 
«  donnant  la  sensation  et  le  mouvement  aux  tissus  de  la 
face,  du  palais  et  du  nez,  et  le  sentiment  entre  le  nez  et  le 
dessus  »,  répondent  à  nos  cinquième  et  septième  paires. 

Salicet  mentionne  les  anomalies  qui  se  rencontrent  par 

rapport  au  nombre  des  dents.  Quant  aux  gencives,  elles 

proviennent,  d’après  lui,  du  périoste  des  maxillaires, 
lequel  provient  du  périoste  crânien.  «  La  muqueuse  gingi¬ 
vale  se  confond  intimement  avec  le  périoste  qui  recouvre 
le  maxillaire  et  constitue  une  fibrommqueuse  »  ( Tillaux ,. 

Aaat.  topogr.  Gencives). 

Le  nerf  sensitif  de  la  langue,  dit  Salicet,  lui  vient  de  la 
sixième  paire  crânienne.  Or ,  les  nerfs  destinés  à  la  mu¬ 

queuse  linguale  sont  le  lingual  ou  petit  hypoglosse,  venant, 
par  le  maxillaire  inférieur,  du  trijumeau,  c’est-à-dire  de 

la  cinquième  paire,  el  le  glôsso-pharyngien  qui  fait  partie 
. .  de  la  huitième  paire.  Donc,  là  sixième  paire  crânienne  de 


Salicet  répond  à  nos  cinquième  et  huitième  paires.  D’après 
Salicet,  c'est  la  septième  paire  crânienne  qui  donne  le 
mouvement  à  la  langue,  et  comme,  en  réalité,  c'est  le  nerf 
grand-hypoglosse  qui  se  distribue  aux  muscles  de  la  langue, 
il  en  résulte  que  la  septième  paire  crânienne  de  Salicet 
répond  à  notre  neuvième  paire.  En  résumé,  la  sixième 
paire  de  nerfs  crâniens  de  Salicet  répond  à  nos  cinquième 
et  huitième  paires,  et  sa  septième  paire  à  notre  neuvième. 

L'auteur  indique  la  saignée  des  veines  ranines. 

Il  indique  aussi  le  conduit  auditif  interne  avec  ses  «  in¬ 
validions  et  tortuosités  »,  et  dit  que  le  'nerf  de  Vernie  se  fait 
de  la  cinquième  paire  crânienne.  Si  V auteur  a  voulu  dire 
que  le  nerf  auditif  constituait  la  cinquième  paire,  la  cin¬ 
quième  paire  crânienne  de  Salicet  répondrait  à  notre 
septième  paire. 

Salicet  ne  signale  à  la  région  cervicale  que  sept  paires 
de  nerfs,  au  lieu  de  huit.  Il  dit  que  la  cinquième  paire  se 
distribue  en  partie  aux  muscles  du  diaphragme. 

Bans  sa  description  du  meri  {l’œsophage).  Vautour  dit 
que  ses  nerfs  viennent  de  la  sixième  paire  des  nerfs  cr⬠
niens.  Il  entend  parler  sans  doute  des  rameaux  œsopha¬ 
giens  et  pharyngiens  du  pneumogastrique.  B’où  il  résulte 
que  la  sixième  paire  de  nerfs  crâniens,  pour  Salicet, 
répond  à  notre  huitième  paire. 

Conséquemment,  il  donne  sa  sixième  paire  pour  origine 
aux  rameaux  trachéens  du  pneumogastrique. 

Pour  Salicet,  c’est  l’épiglotte  qui,  par  ses  propres  varia¬ 
tions  de  forme  et  par  celles  qu’elle  détermine  à  V extrémité 
de  la  trachée,  produit  les  diverses  intonations  de  la  voix. 

.  H  signale  le  rôle  de  la  luette  (uvula)  dans  la  phonation  et 
prescrit  son  excision  si  elle  devient  trop  longue.  Il  consi¬ 
dère  comme  nuisible  la  déglutition  de  l’air.  Enfin,  ü  dit 
que  sur  la  trachée  et  l’œsophage  se  trouvent  des  nerfs 
venant  des  sixième  et  septième  paires  des  nerfs  du  cer¬ 
veau.  La  septième  paire  des  nerfs  crâniens,  pour  Salicet, 
répond  donc,  comme  sa  sixième,  à  notre  huitième  paire  (4). 


Chap.  II.  —  Ce  chapitre  traite  de  V anatomie  de  V épaule 
et  du  membre  supérieur.  Le  bras,  ditSalicet ,  se  compose 

de  trois  os  :  la  spatule  arec  sa  boite,  ou  Tomoplale  avec  sa 

cavité  glénoide,  la  fureüle  ou  la  clavicule  et  l'adjutoire  ou 
l’humérus. 

Pour  Salicet,  la  luxation  de  Vaâjvloirc  en  arriére  est 
impossible  à  cause  de  Vacromion.  Toutes  les  luxations  en 
arrière  étaient  sans  doute,  pour  T  auteur,  des  luxations  en 

bas,  car  il  avait  certainement  observé  des  luxations  de  ce 

genre  (l).  Il  admettait  des  luxations  en  dedans,  c’est-à-dire, 
probablement,  les  variétés  sous  et  inira-coracbîdiennes  des 
luxations  en  avant,  et  les  variétés  sous-acromiale  et  sous- 
épineuse  en  arrière. 

Salicet  compte  trois  phalanges  au  pouce  comme  aux 
autres  doigts,  ce  qui  fait  que,  pour  fauteur,  le  pouce  n’a 
pas  de  métacarpien,  afin,  dïiAl,  d’avoir  un  jeu  plus  étendu. 
C’est 'peut-être  la  manière  laplus  logique  d envisager  le pouce 
que  de  compter  son  métacarpien  mobile  pour  une  phalange. 

Salicet  décrit  au  bras  :  1°  deux  veines  apparentes  qu’il 
appelle  la  céphalique  et  la  veine  funis  brachii.  Cette  der¬ 
nière  serait  alors  la  veine  basilique,  quoiqu’on  ait  dit 
(CasleUi,  James,  J.  Cloquet )  que  le  funis  brachii  était  la 
veine  médiane;  5°  une  veine  profonde  au  bras,  qui  devient 
apparente  au  coude,  à  partir  duquel  elle  se  dirige  en  bas 


mites  »  (Ambroise  Paré,  le  cinquiesme  livre,  chap.  VIII). 

(i)  Il  dit  bien,  au  commencement  du  chapitre  XXI  du  troisième  livre, 
que  la  tête  de  l’adjutoire  ne  se  disloque  d’aucune  manière  v ers  la  spatule; 

postérieures,  et  il  en  parle  encore  dans  le  cours  du  chapitre. 


mots  des  mouvements  organiques  indépendants  de  V em¬ 
pire  de  la  volonté.  U  indique  les  veines  mêdiastines,  les 
vertébro-costales,  les  diaphragmatiques  et  les  'mammaires 
internes ,  enfin  la  veine  azygos. 

Il  donne  pour  origine  à  la  veine  cave  inférieure  les 
veines  sus-hépatiques.  Il  signale  des  artères  qui  viennent 
de  «  la  grande  artère,  qui  naît  à  Toreiüette  gauche  du 
cœur  »,  et  dit  que  chaque  veine  est  accompagnée  d’une 
artère.  Il  indique  la.  direction  des  vaisseaux  et  des  nerfs 
intercostaux,  qui  est  parallèle  à  céüe  des  côtes,  et  qu’il 
importe  que. le  chirurgien  connaisse  lien.  L’auteur  répète, 
à,  plusieurs  reprises  que  les  muscles  sont  formés  par  les 
nerfs. 

.  Chap.  IV.  —  La  hernie,  dit  Salicet,  provient  de  la  rup¬ 
ture  du  syphac.  Il  fait  allusion  à  la  hernie  qui  est  la  con¬ 
séquence  du  passage  du  zirbus  (épiploon)  ou  des  intestins 
à  travers  une  rupture  peu  étendue  du  syphac.  Cet  accident 
est  peu  de. chose,  dit  l’auteur,  et  les  médecins  instruits  sa- 
.  vent  qu’il  est  parfaitement  curable  par  les  emplâtres  et  le 
répos  absolu  au  lit  dans  le  décubitus  dorsal,  le  corps  en 
supination,  dest-à^dire,  sans  doute,  les  cuisses  fléchies. 

Comme  plus  tard  Guy  de  Chauliac,  Salicet  appelle  lé 
pubis  os  fœmoris,  l’os  de  la  cuisse.  Il  signale  la  descente 
des  testicules  qui  se  produit  au  moment  de  la  vie  intra- 
utérine  où  «  les  follicules  intérieurs  et  les  bourses  des 
intestins  se  dilatent  et  que  sont  engendrées  '  les  tuniques 
dans  lesquelles  sent  placés  et  se  continuent  les  testicules  ». 

L’auteur  décrit  l’utérus,  ses  annexes  et  son  col  «  verge 
virile  renversée  »;  il  donne  aux  ovaires  le  nom  de  testi- 

«  L’os  ultime  »,  qui  n’est  pas  le  coccyx  ou  l’os  de  la  queue, 
mais  le  sacrum,  parait,  dit  t auteur,  se  composer  de  trois 
os  assimilés  aux  spondyles.  Il  ne  signale  qu’une  branche 
nerveuse  sortant  de  chacun  des  orifices  de  ces  p$eudo~ 
spondyles,  parce  qu’il  n'y  a,  selon  lui,  qu’un  orifice  pour 
chacune. 

L’auteur  signale  exactement  tes  muscles  de  la  paroi 
antéro-latérale  de  T abdomen,  ainsi  que  ses  veines  et  ses. 
artères.  De  même,  le  diaphragme  qui  sépare  . les .  organes 


digestifs  et  les  veines  du  système  porte,  «  membres  nutri¬ 
tifs  »;  du  cœur  et  des  poumons,  <  membres  spirituels  ».  La' 
plaie  du  diaphragme  est  «  incontinent  incurable  et  même 
simplement  mortelle  ». 

H  signale  le  «  réticule  »  comme  étant  V origine  commune 
de  toutes  les  veines.  C’était,  à  cette  époque,  V opinion  admise 
par  les  anatomistes.  On  appelait  réticule  le  réseau  des 
veines  sus-hépatiques.  «  Les  veines  naissent  du  foye,  les 
artères  du  cœur,  »  a  dit  Guy  de  Chavliac  (La  Grande  Chi¬ 
rurgie,  premier  traité,  doct.  I,  chap.  N). 

Salicet  décrit  les  canaux  cystique  et  hépatique  comme 
partant  tous  deux  du  «  follicule  de  la  cholère  »  et  s’abou¬ 

chant  pour  déverser  la  bile,  Vun  dans  T  intestin  et  l’autre 
dans  l’estomac.  L’estomac  recevait  aussi  «  par  les  voies 
dues  »  le  «  peu  de  superfluités  »  que  lui  envoyait  la  rate 
qui  lavait,  elle-même,  reçu  du  foie.  L’auteur  dit  que  la 

rate  est  reliée  au  foie  par  des  vaisseaux  sanguins  et  des 

canaux  de  communication. 

L’estomac,  dit  Salicet,  est  le  lieu  où  s’ accomplit  la  «  di¬ 
gestion  générale  ». 

Les  veines  mésaraîques,  dit-ü,  portent  au  foie  «  la  pureté 

de  l’aliment  digéré  ».  Il  indique  assez  bien  les  origines  de 

la  veine-porte  ventrale. 

Salicet  compare  le  canal  de  l’urèthre  à  une  grosse  veine 

et  lui  reconnaît  deux  orifices  :  le  col  de  la  vessie  et  l’orifice 

du  sperme.  Il  place  les  deux  orifices  qu’il  signale  dans 
«  la  chair  de  la  verge  ».  Il  mentionne  une  autre  ouverture 
qui  pourrait  être  la  cavité  de  l’utricvle  prostatique.  C’est 
par  là  que  se  produiraient  les  pollutions  nocturnes  ;  mais 
il  avoue  qu’il  ne  connaît  pas  celte  dernière  ouverture. 
Chez  la  femme,  dit-il,  son  sperme  va  dans  la  cavité  de  la 
matrice  et  non  au  dehors.  La  brièveté  de  son  urèthre,  lui 
permettant  de  mieux  évacuer  toute  superfluité,  la  met  re¬ 
lativement  à  l’abri  de  la  rétention  des  calculs  urinaires. 
Salicet  signale  une  différence  de  niveau  entre  les  deux 
reins;  c’est  le  rein  droit  qui,  diaprés  lui,  est  plus  haut 
que  le  gauche. 

Chap.  V.  —  Salicet  décrit  Vos  iliaque,  composé,  d’après 
lui,  de  deux  parties  :  les  fosses  iliaques  d'une  part ;  l’ischion 


et  le  pubis  d  autre  part.  C'est  à  Vischwa  et  au  pubis  réunis 
que  Salicet  donne  le  'nom.  d’os  fœmoris  ou  os  delà  cuisse. 
Il  dit  en  passant  que,  dans  le  cas  de  relâchement  ou  de 
rupture  du  ligament  interarticulaire,  il  sera  impossible 
d  empêcher  la  iête  du  fémur  de  ressortir  de  la  cavité  coty- 
loïde,  et  le  malade  boitera  toujours.  Il  appelle  la  cavité 
cotyloïde  la  boîte  de  la  hanche,  et  il  donne  ce  nom  de  boîte 
à  toutes  les  surfaces  articulaires  plus  ou  moins  concaves, 
même  aux  surfaces  articulaires  du  tibia  avec  le  fémur, 
«  piscis  fpixis)  focilis  maioris  eruris  »,  et  même  à  certains 
creux,  comme  le  creux  sus-sternal,  qui  est  le  «  piscis 

Saticet  appelle  œil  du  genou  la  rotule,  que  d'autres 
appellent  la  meule,  et  dit  que  c’est  un  os  cartilagineux.  Il 
semble  ignorer  l’existence  de.  V espace  interosseux  entre  le 
tibia  et  le  péroné,  en  disant  que  ces  deux  os  sont  contigus 
l’un  à  l’autre  dans  toute  T  étendue  de  leur  longueur,  erreur 
relevée  par  Guy  de  Chauliac,  au  premier  traité  de  sa 
Grande  Chirurgie,  doct.  Il,  chap.  VIII.  Salicet  appelle 
le  tibia  focile  majeur  ou  focile  inférieur;  le  péroné  est  le 
focile  mineur  ou  focile  supérieur;  la  crête  du  tibia,  Tèchine 
de  la  jambe.  Ce  sont  encore  ces  qualifications  de  supérieur 
et  d’inférieur  que  Guy  trouvait  mal  appliquées. 

On  verra  (Salicet,  lib.  II,  cap.  XXI)  que ,  pour  notre 
auteur,  l’astragale  constituait  la  cavicula  pedis.  Mais  je 
n’ai  pas  su  retrouver  dans  les  anciens  auteurs  le  mot 
carib,  employé  par  Salicet  pour  désigner,  je  crois,  le  sca¬ 
phoïde.  Je  n’ai  trouvé  que  le  mot  cahab  dans  Guy  de 
Chauliac,  et  cet  auteur  désigne  ainsi  Vaslragale  (premier 
traité,  doct.  Il,  chap.  VIII).  La  description  de  Salicet  in¬ 
dique  que  la  rasèle  du  pied  ne  comprend  pas  tout  le  tarse, 
mais  seulement  une  partie.  :  l’astragale,  le  calcanéum,  le 
scaphoïde  et  le  cuboïde,  car,  dit-il  «  c’est  une  erreur  de  ne 
compter  que  trois  os  à  la  rasète ,  comme  le  font  quelques- 
uns;  il  y  en  a  quatre  ».  Quant  aux  trois  cunéiformes,  ce 
sont,  dit-il,  des  os  de  peu  d'importance.  Les  cinq  métatar¬ 
siens  constituent  le  peigne  du  pied.  Notre  auteur  dit  que 
les  os  de  tout  le  pied  font  un  total  de  trente  et  un  :  il  faut 
savoir  que  tout  le  'membre  inférieur,  Vos  iliaque  compris, 
constituait  pour  les  anciens  le  grand  pied;  or,  somme 


lit  j 


libri  'vulgarmente.  Impressa  in  la  indita  cita  de  Milano  per  Johanne 

—  The  same.  Dalla  chirurgia. 

In  :  Discorsi  di  chirurgia  [etc.].  12®.'  Venezia'  1840, 1-II. 

—  In  nomine  Domini...  liber  magistri  Gulielmi  Placentini  de 
Saleceto,  in  scientia  médicinal!  et  specialiter  perfectis  incipit  :  qui 

[Ad  finem  :  Placentiæ,  1476  ] . 

—  The  same.  In  nomine  Domini  . . .  liber  Gulielmi  placentini  de 
Saleceto  in  sciej'.tia  médicinali  :  et  specialiter  perfectis  incipit  :  qui 
summa  conservationis  et  curationis  appellatur.  178  1.  fol.  [.Venetiis, 
1490-]  Ad  finem  :  Impressus.  Venetiis  anno  Domini  1490  régnante 
d.  Augustino  barbadico  inclyto  venetiarum  principe.' 

—  In  presenti  libello  côntinentür  duo  singulares  et  perutiles.trac- 


Mr-Mî-ii 


GLOSSAIRE 

Pour  pelles  expressioas  emjloyées  tar  Mlame  ie  Mro 


cap.  X). 

Attractivus.  Attractif.  «  Remède  qui  attire  les  fluides  vers  un  lieu 
déterminé,  par  l’irritation  qu’il  produit,  en  ce  lieu  ;  tels  sont  les 
vésicatoires,  les  suppurants,  les  rubéfiants,  etc.  »  (H.  Gloquet,  Dict. 
cit.).  • 

Attriplex,  atriplex.  Arroehe,  plante  de  la  famille  des  atripli- 


Auricalchum,aurichalcum.  Cuivre.  Pour  quelques-uns  (Pline) 

Auripigmentum.  Orpiment,  sulfure  jaune  d’arsenic  naturel. 
Aurum  ignitum.  C’est  le  cautère  d’or  employé,  par  exemple, 
pour  cautériser  la  surface  de  section  de  l’épiploon  après  la  résection 
d’une  portion  de  l’épiploon  altéré,  soit  dans  la  cure  de  la  hernie,  soit 


Balsamum.  Guy  de  Chauliac  dit  que  «  baulme  est  gomme  ou 
huile  ».  D’après  Littré,  Balsamum  est  le  nom  sous  lequel  on  désignait 
autrefois  toutes  les  résines  liquides  et,  par  extension,  une  foule  de 
préparations  officinales  fort  différentes  les  unes  des  autres. 

Barba  hircina.  Barbe  hircine.  Barbe  de  bouc.  Nom  donné  par 
quelques  anciens  aux  Tragopogons  et  à  l’UImaire  (H.  Cloquet,  Dict. 

Barecha.  «■  Species  melonis  »  (Salicet,  Iib.  quint.,  cap.  X). 
Basilare  os.  L’os  basilaire.  Les  anatomistes  anciens  ont  donné  ce 
nom  à  différents  os  :  au  sphénoïde,  à  l’os  palatin,  à  l’occipital,  au  sa¬ 
crum.  Salicet  l’a  donné  au  sphénoïde.  (Voir  lib.  quart.,  cap.  I.) 

Basilica  manus.  La  basilique  delà  main.  C’est  la  veine  salvatelle, 
origine  de  la  basilique  par  la  cubitale.  Les  anciens  avaient  appelé  hé¬ 
patique  la  veine  basilique  du  bras  droit  parce  qu’ils  lui  attribuaient 
des  rapports  avec  le  foie,  et  ils  avaient  donné  le  nom  de  veine  de  la 
rate  ou  splénique  à  la  basilique  du  bras  gauche. 

Basilica  pedis.  La  basilique  du  pied.  Les  anciens  donnaient  le 

portant  dans  l’économie  animale.  La  veine  basilique  .du  pied  est  la 
veiné  superficielle  la  plus  volumineuse  du  pied,  c’est-à-dire  l’origine 
de  la  saphène  interne. 

Basilicum.  Basilic,  Ocymum  basilicum  (Lin.). 

Baurac  ou  Baurach.  Baurac,  synonyme  de  nitre  ou  sel  en  géné- 

treusé.  Autre  chose  est  le  Borax  ou  chrysocolla  des  grecs  (Nicaise,  : 
Gr.  Ch.  de  Guy  de  Chauliac). 

les,  d'extraction  inconnue  et  employée  très  fréquemment  par  les  an¬ 
ciens  au  même  titre  que  la  myrrhe.  Le  bdellium  dont  parlent  Diosco- 

L’odeur  du  bdellium  est  très  agréable. 

Belsegensem.  tCoriandrum  putei»  (Salicet, lib.quint., cap. X). 
Ben  Been.  Ben.  C’est  le  Moringa,  de  Jussieu,  ou  Guilandina  de 
Linné.  Légumineuse  exotique.  (Voir  oleum  de  ben.) 

Binda.  Bande. 

Bindella,  Bindellum.  Bandeau,  bandelette.  C’était  (le  diminutif 


iigiti  pollid  *  (Salicet, 


Blata  bisantia.  On  donnait  le  nom  de  Blatta  bysantia  ou  d' Un- 
guis  odoratus à  une  production  marine#  conchylii  cvjusdam  iniegu- 
menturn  »,  d’une  odeur  agréable,  d’une  teinte  rougeâtre,  et  delà 
figure  d’un  ongle.  On  l’ordonnait  contre  l’épilepsie,  l’hystérie  et  les 
obstructions  de  la  rate.  Rondelet  nous  apprend  que  c’est  l’opercule  de 
la  coquille  appelée  pourpre,  et  que  le  nom  de  blatta  dérive  du  grec 
pXœrroç  qui  signifie  pourpre  (H.  Cloquet,  Dict.  cit.j. 

Eleta.  Corruption  de  Blitum,  blette. 

Bocium.  Botium.  J.  Cloquet  (Dit.cit.),  traduit  par  Bronchocèle. 
Guy  de  Chauliac  ( Gr .  Ch.,  second  traité,  doct.  I,  ch.  III  et  IV)  dit 

Bolus  armena,  B.  Armeniæ,  B.  armenicus.  Bol  d’Arménie, 

ployait  autrefois  à  l’extérieur,  en  applications  sur  les  ulcères  sanieux 
et  dans  les  cas  d’hémorrhagie,  cette  argile  ocreuse.  tonique  et  astrin¬ 
gente,  contenant  de  l’oxyde  de  fer.  On  appelait  Bolus  armenicus 
gypseus  le  bol  d’Arménie  gypseux,  c'est-à-dire  contenant  du  sulfate 

Bombyx.  Cocon  de  ver  à  soie.  Avec  ces  cocons  on  faisait  de  petits 


liac,  Gr.  Ch.).  D’après  Salicet,  «  cacumia  argenti  est  ilia  super flui- 
tas  circa  circumferentiam  lociin  quo  purifîcatur  argentü  »  (lib. 
quint.,  cap.  VII). 

Cœpa  squillitica,  Cœpe  squillitica.  Oignon  de  scille.  Scilla 

donné  par  Dioscoride,  Galien  et  autres  anciens  à  diverses  espèces  de 
mélisse,  à  quelques  menthes,  à  une  cataire  et  à  un  clinopode  (H.  Cio- 


Toutesfois,  ceux  des  petits  se  reünissent  plus  facilement,  et  avec 

(A.  Paré,  liv.  IX,  chap.  IV,  Du  pronostic  des  playes). 

Cancer.  Cancer,  chancre.  Cette  expression  désignait  également 
les  écrevisses  et  les  crabes  marins.  Les  anciens  employaient  l’enve- 
voppe  calcaire  de  ces  animaux  sous  forme  de  poudre  à  laquelle  ib 
reconnaissaient  des  propriétés  absorbantes.  «  Chancres  fl  uviatils  ou  de 

second  tome  de  son  Histoire  des  poissons.  En  lieu  d’iceux,  fort 

Dioscoride)5  les  cancfes  marins  et  non  ïesdiles  ireuices  »  (Nicaise  : 
Guy  de  Chauliac,  Gr.  Chir .,  quatrième  traité,  doct.  I,  ch.  VI). 

ou  chancreuse,  ainsi  appelée  parce  qu’elle  se  rapproche  un  peu  de  la 
gangrène,  par  la  corruption  et  la  puanteur.  (Joubert,  cité  par  Ni- 

entre  les  très  grands  phlegmons,  estant  mortification  de  la  partie 
patiente  »  (Guy  de  Chauliac,  Gr.  Ch.,  second  traité,  doct.  I, 

Canfora.  Pour  camphora,  camphre. 

Canna.  Canne,  roseau.  Arundodonax  (Lin.).  La  moelle  de  roseau 
était  employée  par  Avicenne  comme  mondificative,  et  Guy  de  Chau¬ 
liac  conseille  ce  remède  dans  le  traitement  de  la  fistule  lacrymale  : 

mentionné  par'xicaiL  :  Gu^ de  Chauliac,  Gr.  Chir. ,  p.  326).  P  ’ 

Canna  pulmonis.  Le  conduit  du  poumon,  la  trachée.  «  Calla 


ilfllIiSîllilflIIllilllIl 


îîii'  mu  lïS 1  !  3.  J  ISâPJSlfl'H 


Caulis.  Tige,  hamjJe.  Par  comparaison,  veine  atteinte  de  varice. 
«  Vena  quæ  dicitur  vitis  seu  caulis  »  (Salicet,  lib.  prim.,  cap.  LIV). 
Albucasis  appelle  vignes  les  veines  variqueuses,  *  parce  qu’il  y  a  un 
tel  retortillement  de  ces  veines,  comme  sont  les  fléaux  d’une  vigne  » 
(Joubert). 


Caulis.  Les  anciens  avaient  donné  ce  nom  au  chou  (H.  Cloquet, 
Dict.  ciL).  En  langue  d’Oc,  caoulet. 


Cauterium  ignitun  potentiale.  Cautère  potentiel  ardent. 
L’expression  de  cautère  potentiel ,  étant  employée  par  opposition  à 
celle  de  cautère  actuel  qui  désigne  le  fer  rouge,  cauterium  ignitum 
potentiale  paraît  signifier  le  moxa. 


forme  d’un  fer  de  lance,  plus  effilé  que  le  cautère  menu  ou  radial. 
Le  cautère  aigu  ou  en  aiguille  était  d’or  ou  d’argent  et  était  employé 
dans  les  maladies  des  oreilles,  du  nez,  etc.  (Voir  Salicet,  lib.  quint., 
cap.  IL) 

Cauterium  clavale.  Cautère  claval.  Le  cautère  claval  de  Salicet 
est  une  façon  de  tête  demi-sphérique  de  clou,  coudée  à  l’extrémité  de 
son  manche.  Le  cautère  claval  d’Albucasis  était  aussi  en  forme  de 


mil 


par  le  mot  cathereüques ,  les  putréfactifs  par  le  mot  septiques,  et  les 
plus  énergiques  de  tous  par  le  mot  escharo tiques. 

Cavicula  pedis.  Clavicula  pedis.  C’est  le  tarse  et  l’articula- 

lib.  II,  cap.  XXI).  (Voir  Raseta.)  Cavicula  ou 
les  malléoles  ou  cheville  du  pied.  «  Quelques  ar 
donné  le  nom  de  cavilla  à  l’os  cunéiforme  »  (J.  Cloquet,  Dict.  cit.). 
Quant  à  '  Salicet,  il  donne  le  nom  cavicula  à  l’astragale.  «  Pnms 
eniru  os,  quoi  appellatur  cavicula ,  secundo  a  sub,  quod  est  os  cal- 
canei  :  deinde  alia  ossa  parua  sine  nomine  >  (Salicet,  lib.  II, 
cap.  XXI).  C’est  ainsi  que  Salicet  indique  sommairement  la  compo- 


Cazolus.  Cazolum.  Cazola.  Bassine. 

Cephalica  pedis.  Céphalique  du  pied.  C’est  la  yeine  dorsale 
céphalique  du  pied  parce  qu’elle  y  représente  la  veine  céphalique  de 


baril  et  l’érythrine.  Le  caroubier  s'appelle  ceratonia. 

Cerotum.  Pour  ceratum,  cérat. 

Cerussa.  xr,poç,  cire.  Céruse,  carbonate  de  plomb. 

Cervix.  Le  cou,  et  plus  spécialement  la  partie  postérieure  de 


Chalcanthum.  Chalcantum.  Non  ancien  et  générique  des  sels 
de  cuivre,  de  fer  et  de  zinc,  appelés  aujourd’hui  sulfates  (Nicaise, 
Guy  deChauliac,  Gr.  Ch.,  Glos.). 


turse  æris  triti  aut  abluti  >  (Salicet,  lib.  quint.,  cap.  VII).  — 
«  Chalcitis  ou  calcytis,  ou  chalcutis.  pyrite  de  cuivre  qui,  en  se 
vitriolisant,  produit  le  Misy  ou  sulfate  de  cuivre  »  (Nicaise,  Guy  de 
Chauliac,  Gr.  Chir.,  Glos.). 

Chamedrys.  C’est  le  Chamædrys,  ou  Teucrium  chamædrys 
(Lin.),  germandrée  ou  petit-chêne,  dont  les  feuilles  étaient  réputées 

Cliarta.  «  Dioscoride  nous  aduertit  qu’on  fait  la  charte  du  papy¬ 
rus,  lequel  aujourd’huy  est  cognû  de  peu  de  gens...  Or,  selon  Galen 
et  Dioscoride,  la  charte  bruslée  tant  qu’elle  soit  réduite  en  cendre, 


Corallum.  Corallium.  Corail.  Il  était  employé  autrefois  comme 
astringent  et  comme  absorbant.  On  employait  le  corail  blanc  et  le 

Cordumenus.  Cordumeni.  Nom  arabe  du  cardamome  (Dalé- 


Flos  gris.  Fleur  d’airain.  Vert  de  gris  naturel  qui  se  forme  à  la 
surface  des  objets  de  cuivre  exposés  à  l’air  :  sous-carbonate  de  deu- 
toxyde  de  cuivre  hydraté.  Joubert.  dans  la  Chirurgie  de  Guy  de 
Chauliac ,  dit,  en  parlant  de  cet  auteur  :  «  Presque  toujours  il  appelle 
abusivement,  fleur  d’airain,  ce  qui  proprement  est  verd  de  gins  ou 
verdet,  bien  différent  de  la  fleur  d’airain.  »  Mingelousaulx  dit  de 


Focile.  Focile.  a  Ce  sont  les  deux  os  du  petit  bras  ou  avant-bras, 
et  les  deux  os  de  la  jambe  »  (Nicaise  :  Guy  de  Chauliac,  Glossaire). 
Le  cubitus  et  le  tibia  étaient  appelés  grands  fociles,  fociles  majeurs, 
fociles  inférieurs;  le  radius  et  le  péroné  étaient  les  petits  fociles, 
fociles  mineurs,  fociles  supérieurs  <  Focile  superius,  est  minus  et 
tendit  a  parte  digili  pollids  usque  ad  rotulam  cubiti.  —  Focile 
inferius,  vel  maius  est  longum  et  tenditur  a  digito  auricvXari  ad 
cubilum,  et  supponitur  cum  quadam  emincntia  rostrali  (1)  » 

*  Maius  vero  et  longius  et  grossius,  vocatur  focile  inferius  :  minus 

/  (Salicet,  lib.  quart.,  cap.  V).  Salicet  donne  aussi  le  nom  de  focile 
'  aux  apophyses  en  général.  (Voir  au  commencement  du  chapitre  XXI 
du  deuxième  livre  ) 

Fœditas  unguium.  Infection  des  ongles.  L’auteur  désigne  ainsi 
le  favus  onguéal  ou  teigne  de  l’ongle,  accompagnée  ou  non  d’onyxis 
péri-onguéal. 

Fœda  mulier.  Fœtida  mulier.  Femme  infectée. 

Fœtens.  Quoique  Cicéron  ait  employé  l’expression  fœditas  odoins 
(fœditas,  fœdare,  saleté,  salir),  pour  exprimer  la  mauvaise  odeur, 

sale,  que  Salicet  a  écrit  fœtens,  d’une  latinité  plus  que  douteuse.  Il 
Folliculum  choleræ.  Le  follicule  de  la  cbolère,  ou  la  vésicule 


Folliculus.  Diminutif  de  follis.  Les  anatomistes  employaient  ce 
terme  comme  synonyme  de  crypte.  Quelques  pathologistes  ont  nommé 
follicules  les  petits  kystes  (J.  Cloquet,  Dict.  cit.). 

F orfex.  Forfices.  Ciseaux.  Le  texte  de  Salicet  porte  quelquefois 
forpex. 

Formica.  Formix.  D’après  Chomel  (Dict.  cit.),  le  motformix 

verruqueuse  noirâtre  à  base  large.  «  Le  non  vray  erysipele  est  fait  de 
cholere  non  naturelle  :  lequel  Avicenne  appelle  Formv  »  (Guy  de 
Chauliac,  Gr.  (  hîr.,  second  traité,  doct.  I,.chap.  111).  (Voir  Erysi- 


semblables  à  la  petite  verolle  »  (Amb.  Paré,  le  septiesme  liure, 
ehap.  VI). 

Fragulum.  L*os  de  la  phalangette. 

Fraudulenta  vulnera.  Plaies  suspectes,  de  mauvais  aspect. 
Guy  de  Chauliac .  appelait  fraudulents  les  ulcères  «  sordides  et 
pourrys  »  (quatrième  traité,  doct.  I,  ch.  IV). 

Frigidus.  Froid.  (Voir  Humidus  et  Temperatum  medicamen- 


Frixorium.  —  Réchaud. 

Fumus  capinosus.  C'est  l’air  qui  ayant  été  inspiré  et  ayant 
«  aéré  et  rafraîchi  le  cœur  »,  n’est  plus  bon  qu’à  être  expiré  (voir 
Salicet,  lib.  secund.,  cap.  VII);  l’air  chargé  des  produits  de  la  respi- 

in  Academia  tolosana  professor.  M  DC  LVII.  —  Tractatus  de  vul- 
neribus  capitis,  cap.  XI,  Pifteau,  1895). 

Funis  brachii.  Le  cordon  du  bras.  Les  Arabes  appelaient  ainsi 
la  veine  médiane.  (Castelli,  James,  J.  Cloquet.  Dict.  cit.)  D’après  la 
description  de  Salicet,,  qui  fait  de  cette  veine  une  des  deux  veines 
apparentes  de  l’adjutoire,  le  funis  brachii  serait  la  v.  basilique. 


Furculus.  Furcule.  Expression  employéè  quelquefois  pour  Ÿu- 
runculus.  Au  septième  traité,  doct.  I,  chap.  V  (les  antidots  locals 
des  apostâmes),  Guy  de  Chauliâc  décrit  une  «  composition  merveil- 

Canon  et  rapportée  à  Andromach,  qui  suce  et  extrait  les  os  corrom¬ 
pus,  et  les  espines  et  les  furcules  ». 

Furunculus.  Furonculus.  Furoncle.  C’était,  pour  les  anciens, 
une  variété  de  phlegmon,  et  le  phlegmon  était  une  des  quatre 
tumeurs-type.  Les  trois  autres  étaient  l’érysipèle,  l’œdème  et  le 

Furfur.  Squammes  de  la  tête  (Littré). 

Galanga.  Galanga.  Maranta  galanga,  ou  Kaempfet'ia  galanga, 
L.  La  racine  de  galanga  était  employée  comme  stimulante. 

Galla.  Noix  de  galle. 

Gariophyllus  pour  Caryophyllus.  Caryophyllus  aromaticus ,  le 
giroflier.  C’est  le  bouton  ou  clou  de  girofle. 

Gaulis.  Voir  Stellio. 

Genestra.  Salicet  désigne  probablement  sous  ce  nom  la  genes- 

Glandula.  A  la  même  signification  que  glande  et  indique  tantôt 
la  glande  physiologique,  tantôt  la  glande  pathologique,  c’est-à-dire 
l’engorgement  ganglionnaire.  Glanda  et  Glandula  étaient  employés 
indifféremment  l’un  pour  l’autre. 


Globosum  intestinum.  L’intestin  globuleux.  C’est  le  colon. 
Gluten  chartarum.  Glu  de  chartes  ou  de  parchemins.  Gélatine 

Gluten  piscium.  Glu  de  poissons,  colle  de  poisson,  ichtyocolle. 
Gossonus.  Paracelse  désignait  l’ulcère  du  nez  par  le  mot  latin 
cossum,  dont  l’expression  employée  par  Salicet  paraît  n’être  qu’une 
corruption.  Notre  auteur  désigne  ainsi  les  tannes  des  glandes  sébacées. 
Gossum.  Bronehoceile  (Chomel,  Dict.  cit.).  Le  goitre  a  été  appelé 


Gracile  intestinum.  L'intestin  grêle. 

Gravedo.  Douleur  gravative,  lourdeur,  engourdissement.  Désigne 
très  souvent  le  coryza. 


Ligamentum.  Employé  fréquemment  dans  le  sens  de  tissu  cica- 
Ligare.  Bander  une  plaie. 

Ligatio.  Ligament  articulaire.  Signifie  aussi  bandage,  appareil 
contentif,  et  application  de  bandage. 

Ligatura.  Celte  expression  est  souvent  employée  dans  le  sens  de 

Lingua  arietis.  Langue  de  bélier.  C’est  le  plantain.  Plantago.  - 
Lingua  bovis.  Lingua  bovina.  Langue  de  bœuf.  D’après  H. 

Scolopendre  qui  était  également  appelée  Langue  de  cerf,  Lingua 
cervina  des  officines.  D’après  Littré  (Dict.  de  Nvsten),  Lingua  bovis 
désignait  laBuglosse  officinale,  Buglossum  £oç  Les  botanistes 

che  et  le  lyeopsis. 

Liquiritia.  La  réglisse. 


Lixivimn-  Lessive,  lessive  de  cendres,  c’est-à-dire  solution 
aqueuse  de  sous-carbonate,  sulfate  et  hydrochlorate  de  potasse  ou  de 
soude,  de  silice,  d’oxyde  de  fer  et  de  manganèse.  Très  fréquemment 
employée  par  les  anciens.  Elle  possède  un  pouvoir  bactéricide  très 

Locatio.  En  parlant  d’une  luxation,  signifie  la  réduction. 

Longaon,  seu  rectum  intestinum.  Le  Longaon  ou  intestin 


Lumbar.  Braver,  bandage 
parce  que  le  brayer  est  fixé  à  ur 
Lupa.  Lupus,  biom  donné 


objet  de  s’emparer  de  l’humidité  qui  était  à  la  surface.  Cette  méthode 
était  employée  en  Egypte  (Orfila,  Dict.  cit.). 


Lycium.  Liciet.  Solanée  épineuse  employée  à  faire  des  haies  dans 


Lychinium.  Lycinium.  Barbarisme  employé  probablement 
pour  Ellychnium.  Plin.  Mèche.  De  Lychnus,  Cic.  Lampe.  Les  Latins 
appelaient  Lychnüis,  Plin.,  une  plante  dont  la  moelle  de  la  tige 
servait  de  mèche  pour  les  lampes. 


accompagnée  de  sïccité,  nettoye  et  purge  un  ulcère  de  deux  sortes 
d’excremens  :  desquels  l’un  est  gros  et  espais,  appellé  Sordes,  vul¬ 
gairement  dit  boue  :  qui  est  tiré  du  profond  des  ulcères  au  dehors, 
par  les  qualitez  dudit  mondificatif.  L’autre  est  subtil  et  aqueux, 
appellé  des  Grecs  Ichor  »  (Amb.  Paré,  le  vingt-sixiesme  liure, 
ch.  XIV). 

Mondificatio  corporis  La  mondification  du  corps  :  les  purga- 

Monoculus.  Le  borgne.  C’est  le  Cæcum.  J.  Cloquet  (Dict.  cit.), 
dit  que  Paracelse  désigne  le  Rectum  par  le  mot  Monocolon. 

Morphea.  Morphée.  Maladie  cutanée  consistant  dans  une  tache 
se  montrent  sur  diverses  parties  de  la  peau.  Vitiligo.  Ephelides. 


i.  Huile  d’iris. 


Oleum  de  mastiche.  Huile  de  mastic.  (Voir  Mastiche.) 

Oleum  omphacinum.  «  L’huile  ompbacin  est  l’huile  d’olives 
vertes  et  non  meures  »  (Guy  de  Chauliac,  Gr.  Chir.,  sept,  traité, 
doct.  I,  chap.  IV).  Omphacinus  (Pline),  adjectif  qualificatif  d’un 
fruit  encore  vert.  Le  verjus  se  disait  omphacinum  (Pline).  Cette 
expression  servait  à  désigner,  en  général,  tout  fruit  non  mûr. 

Omentum.  Epiploon.  Omentum  majus,  grand  épiploon  ou  épi¬ 
ploon  gastro-colique.  Omentum  minus,  petit  épiploon  ou  épiploon 
gastro-hépatique. 

Omentum  colicum.  Epiploon  colique  formé  par  un  prolonge- 

l’ouverture  par  laquelle  la  cavité  des  épiploons  communique  avec  la 

grande  cavité  du  péritoine  (J.  Cloquet).  «  . L’autre  utilité  (de 

l’omenlum)  est  qu’en  défaut  d’aliments,  aux  grandes  abstinences,  il 
nourrit  et  entretient  pour  quelque  temps  la  chaleur  naturelle,  tant 

triesme  de  l’usage  des  parties  »  (Ambr.  Paré,  le  troisiesme  liure, 


Onguentum  apostolorum.  Onguent  des  Apôtres,  composé  de 
plusieurs  résines  et  gommes-résines,  de  cire  jaune,  d’huile,  de 
vinaigre  et  de  vert-de-gris,  etc.  Il  a  été  ainsi  appelé,  parce  que  le 

de  douze,  comme  celui  des  apôtres.  Il  était  employé  autrefois  comme 
du  cinquième  livre  de  Salicet,  et  aussi  celle  de  l’onguent  vert,  dont 

Operatio.  N’a  pas  toujours  la  signification  d’opération  chirurgi¬ 
cale.  Cette  expression  désigne  souvent  la  fonction  d’un  organe  ou 
d’un  appareil. 

Oppilatio.  Oppilation.  Synonyme  d’obstruction. 

Oregmo.  «  Oregmon,  disent  les  barbares,  pour  le  souspir  et  san¬ 
glot  pénible,  duquel  trauaillent  plusieurs  qui  tirent  à  la  mort,  à  faute 
de  pouuoir  respirer.  Et  de  là  ils  appellent  dyspnoée  (qui  signifie  dif¬ 
ficile  respiration)  oregmonique,  celle  qui  est  avec  souspirs  et  san¬ 
glots.  Dyspnae  fortis  et  oregmonica  »  (Joubert  :  Guy  de  Chauliac, 
Gr.  Chir.). 

Origanum.  Origan.  Origanum  vulgare.  Lin.  Labiée. 

Os  caudœ.  L’os  de  la  queue,  Jo  coccyx. 

Oscheum.  &r/e ov.  Scrotum.  Extrémité  inférieure  dudidyme.  (Voir 

Os  coxœ.  L’os  de  la  cuisse,  le  fémur.  Il  ne  faut  pas  confondre 

Os  fœmoris.  Cette  expression  a  été  employée  dans  différentes 
acceptions  :  pour  Salicet  os  fœmoris  signifie  le  pubis  et  l’ischion 
(Salicet,  lib .  quart.,  cap.  IV).  Pour  Guy  de  Chauliac,  c’est  le  milieu 
de  Vos  iliaque,  c’est-à-dire  l’ischion  avec  sa  branche  ascendante  : 
«  Et  iaçoit  que  realement  ne  soit  qu’un  os  (l’os  des  Isles)  toutefois 

premier  traité,  doct.  II,  chap.  VII,  Anatomie). 


Pour  les  Latins  c’était  «  l’os  de  la  cuisse  que  les  Latins  appellent 
os  femoris  *  (Amb.  Paré,  le  sixiesme  liure,  chap.  XXXIV),  c’est- 


Pilositas.  Pilosité.  Obstruction  des  petits  conduits,  par  ex 
l’apostème  laiteux  a  lacté  coagulato,  ou  superfluitas  pilosa  ir, 


Potential©  cauterium.  Le  cautère  potentiel.  «  Cauterium  po- 
tètiale,  seu  quod  fit  cum  medicinis  »  (Salicet,  lib.  quint.,  cap.  I). 

Prœdominium.  Principal  symptôme. 

Prassium.  Les  anciens  appelaient  Prasius  (émeraude)  une  pierre 
verte  ayant  beaucoup  d’analogie  avec  celle-ci.  L’émeraude  était  re¬ 
gardée  comme  tonique  et  corroborante.  Le  Prassium  dont  parle 
Salicet  était  peut-être  la  pierre  siliceuse  connue  des  minéralogistes 

Ptisana.  Ptissana.  Ptisane  ou  tisane.  wnccàvTj,  orge.  Les  anciens 

plus  ou  moins  réduite  par  l’ébullition,  administrée  soit  passée, -/uW;, 
soit  non  passée  c’était  alors  une  sorte  de  bouillie  d’orge. 

.  Pulegium.  Pouliot.  Mentha  pulegium. 

Pulla.  Écrit  dans  Salicet  pour  pullus.  ( Pulla  veut  dire  terre 
légère  et  friable.) 

Pulpa  cruris.  Le  gras  de  la  jambe,  le  mollet. 

Putredo.  Putrefactio.  Putrefactivus.  Suppuration.  Suppu- 

Purpurea  vena.  Veine  pourprée.  C’est  la  médiane  ou  la  mé¬ 
diane  commune.  Salicet  la  désigne  aussi  sous  les  qualificatifs  nigra, 


Raphanus.  Le  raifort  cultivé,  Raphanus  niger. 

Raritas.  Rareté.  Salicet  a  employé  ce  mot  pour  exprimer,  en 


ou  la  vésicule  biliaire. 
l’ Arsenicum, 


(Nicaise  :  Guy  dé  Chauliac,  Gr.  Chir .,  Glossaire.  Introduction). 

Spiritus  animalis.  —  «  On  appelait  anciennement  esprits  ani¬ 
maux  un  prétendu  fluide  subtil  qu’on  supposait  formé  dans  le  cer¬ 
veau,  d’où  il  se  distribuait,  au  moyen  des  nerfs,  dans  les  différentes 
parties  du  corps  >  (H.  Cloquet,  Dict.  cit.).  L’idée  d’exprimer  par 


ble  au  chatouillement,  tilillatus.  Guy  de  Chauliac  appelait  titilloirs 
doct.  I,  ch.  V).  C’est  cette  dernière  signification  que  Salicet  donne  à 


Torsio.  La  torsion,  l’entorse,  «  l’entorseure  »  d’Amb.  Paré. 
Tragagantha.  Pour  Tragacantha.  (Voir  Draganthum.) 
Tremor.  Tremblement.  (Littré.) 

Trifolium.  Salicet,  qui  conseille  fréquemment  l’usage  de  cette 
du  Ményanthe,  menyanthes  trifoliata ,  ou  trèfle  d’eau,  plante  amère 

scorbut,  les  scrofules,  la  dyspepsie  par  atonie,  la  chlorose,  les  mala¬ 
dies  de  la  peau,  les  fièvres  intermittentes,  'etc.  (H.  Cloquet,Dict.cit.). 
Trypanizare.  Trypanus.  Trépaner  (le  crâne).  Trépan. 
Tryphera  sarraceniea.  Trvphère  sarracénique,  nom  d’un  élec- 
tuaire  composé. 


Ulcerativa  medicina-  Médicament  ulcératif.  Ce  sont  les  Escha- 
roliques.  (Voir  Cauterizativus.) 

Ulceratus.  Signifie  fréquemment  blessé  proprement  dit,  c’est-à- 

Ulcus.  Est  pris  souvent  dans  le  sens  de  plaie,  même  plaie  opéra- 
ratoire.  Pour  prescrire  l’ouverture  d’un  apostème,  Salicet  dit  parfois  :  ' 
«  fiat  ulcus.  »  «  XJlcere  (selon  l’intention  de  Galen  au  quatriesme  de 
la  Thérapeutique)  est  solution  de  continuité  en  la  chair,  en  laquelle 

tion,  desquelles  (ainsi  qu’adjouste  Avicenne)  est  causée  sanie  ou 


Ulcus  ambulativus.  Ulcère  ambulatif.  «  S’il  (l’ulcère)  chen 
çà  et  là  sans  profonder  beaucoup  en  la  chair,  il  est  dit  ambu 
(Guy  de  Chauliac,  Gr.  Chir.,  quatrième  traité,  doct.  I,  ch.  II). 
Uncinus-'^Uncinus  uncatus.  Erigne,  crochet. 

Undatio.  Fluctuation. 

Unguis  tignosa.  Ongle  teigneux.  C’est  le  favus  unguéal. 
Unguia.  Unguis.  Maladie  de  l’œil  connue  sous  le  nom  d’on 


Uvea  tunica.  Tunique  uvée.  Cette  expression  a  ( 
pour  désigner  la  face  postérieure  de  l’iris  à  cause  < 


humore  crystallino  operatio  visualis  perficiatur,  et 


lib.  quart-,  cap.  I);  Ambroise  Paré  entendait  aussi  l’iris  par  le 
mot  uvée,  «  ainsi  appelée  par  la  similitude  qu’elle  a  en  couleur  auec 
un  grain  de  raisin  noir  (i’entends  quant  à  la  partie  extérieure),  est 
produite  de  la  Pie-Mère,  et  enuironne  tout  l’œil,  horsmis  la  pupille, 
auquel  endroit  elle  est  trouée  »  (le  sixiesme  liure,  chap.  VI). 

Uvula.  La  luette.  «  Factum  est  super  radicem  linguæ,  quodda 
instrumentum  quod  adhæret  palato  in  fine ,  quod  dicitür  uvula  » 
(Salicet,  lib.  quart.,  cap.  I). 


Valania.  Pour  Valantia,  valance,  croisette  ou  crucianelle.  Ru- 
biacée.  Vulnéraire,  astringente. 

Valdura.  Mot  employé  par  Salicet  pour  désigner  le  goitre. 

Vas  primum.  Le  vase  premier.  C’est  l’estomac,  ainsi  appelé 
parce  que  le  premier  temps  de  la  digestion,  selon  les  anciens,  se  fai¬ 
sait  dans  l’estomac.  C’était  la  «  digestion  générale  »  (voir  Salicet, 

la  première  digestion,  generatif  du  chyle...  C’est  comme  quelque 

milieu  de  l’animal  »  (Guy  de  Chauliac,  Gr.  Chir.,  premier  traité, 
doct.  Ii;  ch.  VI). 


du  foye,  les  artères  du  cœur  »  (Guy  de  Chauliac,  Gr.  Chir.,  premier 
que  les  membres  ou  les  organes  étaient  nourris  par  les  veines.  «  La 

substance  spermatique  »  (Ambr.  Paré,  le  troisiesme  liure,  chap.  X). 
—  (Voir  Arteria.) 

Ventosatio.  Ventosare.  Application  des  ventouses.  Appliquer 


Verrualia.  Les  anatomistes  anciens  appelaient  les  pariétaux  os 
verruals.  (Voir  Salicet,  lib.  quart.,  cap.  I.) 


SUPPLÉMENT  AU  GLOSSAIRE 


Apostema  phlegmaticum.  c<  Les  apostèmes  phlegmatiques  sont 

tème  est  comme  avant.  »  (Monde  vil  le.  Chirurgie ,  troisième  traité, 

Apostema  radicis  antiquæ.  L’apostème  d’ancienne  racine  est 
la  tumeur  ancienne,  soit  par  sa  cause,  soit  par  sa  manifestation. 


Collocynthis. 


Iis  étaient  au  nombre  de  cinq.  On  leur  adjoignait  parfois  quelques 
autres  minéraux.  On  attribuait  à  ces  pierres  des  propriétés  curatives 

cit).  Salicet  ajoutait  quelques  substances  aux  cinq  fragments  pré- 


Fraxinus.  Le  Frêne  est  parfois  appelé  Arbre  des  -punaises ,  soit 


Inviscari  in  lacertis.  S’attacher  à  un  muscle.  Se  dis 
Kabitegi.  Synonyme  de  lupin  sylvestre.  (Voir  lupinus). 


paraît  pas  remonter  au  delà  de  1220.  Guillaume  de  Bretagne  distingue 
alors  cet  instrument  d’un  phlébotome,  sur  lequel  on  frappait  pour 
ouvrir  la  veine.  —  Nicaise,  Gr.  Chirurgie  de  Guy  de  Chauliac.  • 
Lenitivus.  Synonyme  d’émollient  et  de  relâchant. 


Macis  gariophylorum.  Arilles  de  gi; 


Macula.  Tache  ou  simple  coloration  anormale  de  la  peau. 
Mantile.  Serviette,  employée  pour  divers  bandages. 

Medicina  calida  ustiva.  Les  médicaments  chauds  et  brûlants 

tives  »  (Salicet,  lib.’qufntjcap.  IX.)  (Voir  Combustivus). 


Medicina  localis.  Tous  les  médicaments  topiques.  On  comptait 
neuf  espèces  de  topiques  chirurgicaux  :  huiles,  onguents,  emplâtres, 
épi  thèmes,  encathismes  ou  bains  locaux,  cataplasmes,  bouillies,  em- 


Medieus  manualis.  Médecin  faisant  œuvre  manuelle.  «  Parmi 
les  maîtres  en  médecine,  lesquels  étaient  clercs,  un  très  petit  nombre 
exerçaient  la  chirurgie.  Celle-ci  était  en  effet  considérée  comme  un 

un  acte  avilissant  (1).  Parmi  ceux  qui  pratiquaient  la  chirurgie,  les 
médecins-chirurgiens  étaient  les  plus  instruits,  et  quoique  peu  nom¬ 
breux,  seuls  ils  ont  fait  faire  des  progrès  à  cette  science  pendant  le 

(tels  ont  été  G.  de  Salicet,  Lanfranc,  Mondeville,  Guy  de  Chauliac.) 
(Nicaise,  Chirurgie  de  Maître  Henri  de  Mondeville,  Préface.) 

Mel.  Le  miel  était  employé  à  l’intérieur  et  à  l’extérieur  et,  dans 
ce  dernier  cas,  c’était  le  miel  rosat  qui  était  employé  toutes  les  fois 
qu’on  voulait  atténuer  les  qualités  chaudes  du  miel. 

Mel  anthosatum.  Miel  au  romarin,  du  nom  officinal  de  ses  fleurs 

Mel  mellimis.  Le  miel  mellin  était,  je  pense,  le  miel  simple,  non 

Melega  terarum.  Entrait  dans  la  composition  d’une  poudre 
stomachique.  (V.  Salicet,  lib.  secund.,  cap.  IX.) 

Meligalata.  Entrait  dans  la  composition  du  Diagingembre  avec 
le  gingembre,  la  réglisse,  le  girofle,  le  cardamome,  la  noix  muscade, 
le  galanga,  la  cannelle  et  le  sucre  taberzet.  (V.  Salicet,  lib.  quint., 
cap.  HI.) 

Membra  simplicia.  «  Il  appert  que  le  corps  humain  est  vn  tout 


Mordicatio.  Stypticité.  Mondeville  disait  que  le  vin  peut  être 
considéré  comme  «  mordicact  chaud .*  (Chirurgie,  deuxième  traité, 
doet.  I,  ch.  I,  part.  III.  Des  topiques  des  plaies.) 


costus  d’Arabie,  résolutive  et  mondiûcative.  Dans  sa  préparation, 

Oleum  de  gallis.  Huile  de  galles.  Styptique. 

Oleum  myrtinum.  Huile  myrtin,  ou  de  myrte.  «  Conforte  par 
sa  stypticité,  »  dit  Salicet. 

Oleum  de  spica.  Huile  de  spic  ou  de  spicanard. 

lier  ou  giroflier  jaune,  Cheiranthus  cheiri.  «  La  seconde  espèce  de 


Keyri,  a  une  fleur  pourpre,  à  odeur  de  girofle  :  c’est  pourquoi  on 
l’appel  le  giroflée,  Carvophyllata.  »  (Mondeville,  Chirurgie,  cinquième 
traité.  Antidotaïre)'. 

Olibanum.  Oliban  ou  encens  mâle  ou  femelle,  résine  d’un  téré- 
binthe  d’Afrique,  très  employée  jadis  comme  astringent 


On  distinguait  huit  espèces  de  phlegme  non  naturel  :  aqueux,  muei- 
lagineux,  vitreux,  gypseux,  salé,  doux,  pontique,  acide.  (V.  Pklegma, 
Phîegma  gypseum.) 


Phlegmatieus-  Celte  expression  était  synonyme  de  lymphatique, 
lorsqu’elle  s’appliquait  à  la  «  complexïon  >  générale  du  corps.  On 
appelait  aussi  «  locus  phlegmatieus  »  la  région  riche  en  ganglions 


Pinguedo  ericii.  Graisse  de  hérisson. 

Pinguedo  strutii.  Graisse  d’autruche.  Entrait,  comme  la  précé- 

Pix.  La  poix  et  ses  diverses  espèces.  (Voir  Pix  alba,  p.  græca, 
p.  nigra ,  p.  navalis,  p.  liquida .) 

Plana.  Partie  de  l’os  fœmoris,  probablement  le  pubis.  <  Os  /te¬ 
nions,  qd  quasi  factum  est  ad  modû  semi-circuli ,  nisi  quia  in 

dicitur  fana.  »  (Salicet,  lib.  quart,  cap.  IV.) 

Plicatio.  Courbure  accidentelle  des  côtes  dans  leur  fracture  in- 

Porrus  virgœ.  On  appelait  ainsi  les  condylomes.  (Voir  Porrus .) 
Ptissana  liquida.  Décoction  d’orge  passée.  On  disait  aussi  <*  suc 
de  p  tisane,  suc  d’orge  »  (Voir  Ptissana .) 

Pupilla.  Ouverture  du  pannicule  uvée  (iris).  (V.  Salicet,  lib. 
quart.,  cap.  I.) 

Puritas  cibi  jam  digesti.  C’est  le  chyle. 

Reticula.  Réseau  des  veines  sus-hépatiques,  et  plus  exactement 

épiploïques,  mésentériques,  etc.  Reticula  est  aussi,  pour  Salicet, 
synonyme  de  Zirbus  et  d’Omentum.  (V.  lib.  quart.,  cap.  IV.) 

Retinus  panniculus,  aut  tunica  retina.  Pannus  retinus.  La 
rétine.  «  Et  comprehendit  inter  se  iste  pannus  retinus ,  mediatem 
crystallini  humoris .»  (Salicet,  lib.  quart.,  cap.  I.) 

Rosa.  La  rose  à  cent  feuilles,  Rosa  damascena  des  pharmacies, 
est  laxative,  comme  les  roses  blanches.  La  rose  de  Provins,  Rosa 
gallica,  est  légèrement  astringente.  Les  fruits  de  l’Eglantier  sont 

c’est  sur  lui  que  se  développe  le  Bendegard.  Les  roses  entraient  dans 
de  nombreuses  préparations  :  huiles,  onguenl s,  vinaigre,  miel  rosats. 


Stupefactivus.  Synonyme  de  Stiipidus.  (Voir  ce  dernier.) 
Stypticare.  Employer  des  slyptiques.  Rendre  le  corps  stvptique. 
(Voir  Stypticus.) 


Suffocatio  caloris.  Perte  ou  «  estouffement  de  la  chaleur  >. 
Superfluitas.  Synonyme  de  sécrétion  en  général  :  les  superfluités 

Superfluitas  pilosa.  Salicel  donne  ce  nom  à  une  espèce  d’abcès 
de  la  mamelle.  (V.  lib.  prim.,  cap.  XXXV.) 

grosseur  du  doigt,  faits  de  miel  cuit  avec  sel,  de  savon,  de  lard.  On  y 
incorporait  de  la  mercuriale  pilée,  des  concombres  asinins  (fruits  du 

Temperamentum.  Temperantia.  Mots  employés  par  Salicet 
comme  synonymes,  pour  exprimer  certaines  propriétés  des  médica- 


Teneritas.  Salicet  emploie  cette  expression  pour  exprimer  la  fra- 


XJlcus  formicale .  C’est  l’ulcération  de  la  Formy. 

Dlcus  infrigidatum.  <t  Des  ulcères,  les  uns  sont  accompagnés 
•  de  chaleur,  les  autres  de  froid  »,  dit  Mondeville.  L’ulcère  infrigidé 
est  un  de  ceux  que  Guy  de  Chauliac  appelait  «  ulcères  dyscrasiés.  s 
Ambroise  Paré  les  appela  s:  ulcères  intempérés.  L’intempérature 
froide  se  cognoistra  par  la  couleur  blanche,  par  l’attouchement  du 


(1)  D’après  la  Chirurgie  de  maître  Henri  de  Mondeville,  par  Nicaise. 
cyrurgiens  ».  (Nicaise). 


CHIRURGIE 

GUILLAUME  DE  SALICET,  PLACENTIN 

MÉDECIN  TRÈS  RENOMMÉ 

RétaMie  laiatenant  par  la  première  Ms  âans  soi  Milité. 


CHIRURGIE 


GUILLAUME  DE  SALICET,  PLACENTIN 

MÉDECIN  TRÈS  RENOMMÉ 

Rétablie  maintenant  pur  la  jremiéro  fois  dans  son  intégrité. 


Je  me  propose,  bon  lecteur,  de  publier  pour  toi  un  livre 
sur  l’opération  chirurgicale  manuelle,  afin  de  donner  pleine 
satisfaction  à  ta  demande  et  à  celle  de  tes  compagnons.  Il 


Le  troisième  comprendra  i  aigeore,  c  est-a-uue  ta  iBiau- 

ration  qu’il  convient  d’opérer  pour  une  fracture  osseuse 
et  une  luxation.  Le  quatrième  aura  pour  objet  l’anato¬ 
mie  générale  des  membres  et  de  leurs  formes,  considéra¬ 
tions  dont  il  faut  te  préoccuper  dans  l’incision  et  la  cauté¬ 
risation.  Le  cinquième  comprendra  les  cautères  selon 
qu’ils  peuvent  être  employés  sur  les  membres,  ainsi  que  les 
formes  des  instruments  et  celles  de  tous  les  membres. 
Enfin,  les  médicaments  nécessaires  et  utiles  à  cet  art  par 
rapport  à  chaque  opération. 

ce  qu’est  i,a  chirurgie,  et  de  la  conduite  du  médecin 

AUPRÈS  DU  MALADE. 

La  chirurgie  est  une  science  qui  enseigne  les  règles  et 
les  procédés  pour  opérer  manuellement  dans  les  chairs,  les 
nerfs  et  les  os  de  l’homme.  Qu’on  ne  croie  pas  que  telle- 
opération  en  particulier,  qui  est  faite  manuellement  par. 
l’homme,  constitue  la  chirurgie,  attendu  que  la  chirurgie 
est  une  des  sciences  spéciales  qui  n’existent  que  par  l’ac- 


SOMMEE  DES  CHAPITBES  DE  CE  LME 


Chap.  XXIV.  —  De  la  hernie  du  gosier  ou  gossum  (1)  et  de  la  pro¬ 
dura  (3}  par  les  laïques,  lorsque  cela  se  produit  au  cou. 

Chap.  XXV.  —  De  l'apostème  chaud  ou  froid  sous  les  aisselles. 

Chap.  XXVI.  —  Des  scrofules  et  nodus,  et  de  certaine  dureté  et 
carnosité  sous  les  aisselles. 

Chap.  XXVII.  —  De  l’apostème  chaud  ou  froid,  sanieux,  à  l’adju- 
toire  (4). 

Chap.  XXVIII.  —  De  l’apostème  chaud  ou  froid,  sanieux,  et  de  la 


Chap.  LIII.  —  Des  croûtes,  da  phlegme  faux  (1),  des  pustules,  des 
gangrènes  et  autres  choses  de  ce  genre  qui  se  manifestent  aux 
jambes. 


Chap.  L1V.  —  De  la  veine  qui  est  appelée  vigne  ou  tige  (2)  et  des 
varices  qui  se  produisent  aux  jambes. 

Chap.  LV.  —  De  l’apostème  ou  dureté,  tumeur  ou  croûtes  qui  se 
font  aux  talons  à  cause  du  froid  en  hiver  et  qui  sont  appelés  par 
les  laïques  elpito  ou  liugantia  (3). 

Chap.  LVI.  —  De  chaque  fistule,  selon  qu’elle  peut  se  faire  dans 
Chap.  LVII.  —  De  la  dureté  et  callosité,  des  nodosités  et  poireaux  (4) 
Chap.  LVIII.  —  Du  cancer  et  de  la  mordication,  ou  de  la  mortifica- 
que  ce  soit  du  corps  humain,  ou  des  fistules  dans  l’os. 


Chap.  LIX.  —  Des  carboncles  et  de  l’anthrax  (6),  selon  qu’ils  peu¬ 
vent  se  ^produire  en  toute  partie  du  corps,  et  qui  sont  appelés 


■  dépendant  dans 


Chap.  LXVI.  —  De  l'incision  snr  les  vers  engendrés  sous  la  peau, 
et  cette  maladie  est  appelée  bovina  (1). 


point  au  moy< 


comparaison 


dans  un  hôpital  de  Crémone,  q 
de  la  nature,  mais  très  à  la 
ensuite  pendant  longtemps,  j 
emprunté  à  un  travail  tel  de  1 
d’après  mes  idées  personnell 
à  peu  au  moyen  des  dessicatif 


du  cerveau,  car  dans  cette  espèce  d’infirmité  il  faut  pro¬ 
céder  avec  plus  d’appréhension  et  de  délicatesse  que  dans 
l’autre  espèce  dont  il  a  été  d’abord  question. 


CHAPITRE  II 


limai  châtré  (1),  < 


danger  quelconque  et  sans  appréhension,  et  sans  aucun 
affront  d’ignorance. 


CHAPITRE  III 

DE  LA  TEIGNE  OU  ALOPÉCIE,  HUMIDE  OU  SÈCHE,  OU  DES  POUX 

La  teigne  est  le  dessèchement  de  la  peau  de  la  tête  par 
des  croûtes  ou  à  cause  des  croûtes,  sans  aucun  écoulement 

(4)  Nô  cdkfLatibus. 


_  ..  .  „  ilpellée  (5)  sur 

le  point  malade,  afin  qu’il  s’écoule  nne  grande  abondance 
de  sang,  et  immédiatement  après  l’écoulement  du  sang, 
que  toute  la  partie  scalpellée  soit  lavée  avec  l’eau  de  dé- 


pas  cette  coupe,  mais  son  application  ne  peut  se  faire 
aussi  commodément. 


CHAPITRE 


les  (X)  et  sons  le  menton  (2),  et  que  l’on  fasse  une  notable 
attraction  du  sang  (3)  si  le  malade  est  robuste.  On  procè- 


tü  fi 


pied  comme  une  figue,  consiste  à  l’inciser  en  totalité  avec  le 
rasoir  pointu  (2;  par  delà  sa  racine  et  son  pied  et,  après 
son  incision  complète  et  son  extirpation  (3),  à  cautériser 
fortement  le  point  incisé  avec  le  fer  ardent  jusqu’à  l’os  de 


après  que  la  plaie  sera  mondifïée,  soit  l’endroit  incarné 
au  moyen  de  la  poudre  incarnative  indiquée  plus  haut,  au 
chapitre  précédent  de  la  loupe  (1).  Soit  ensuite  consolidé 
au  moyen  de  la  poudre  consolidative  déjà  dite  aussi  dans 
le  même  chapitre.  Mais  dans  l’apustème  qui  n’a  pas  de 
pédicule  à  la  manière  d’une  figue,  mais  qui  est  partout  de 
forme  égale,  que  son  incision  soit  faite  selon  une  forme  trian¬ 
gulaire,  et  que  soit  enlevé  tout  ce  qu’il  contient  de  fétide  et 
d’altérè.et,  cela  fait  autant  que  possible,  soit  ensuite  l’en¬ 
droit  rempli  aussitôt  avec  des  tentes  de  lin  roulées  dans 
de  l’alun  de  roche  (2),  avec  vin  et  jaune  d’œuf,  et  mêlé  aussi 
à  blanc  d’œuf.  Mais  s’il  en  était  ainsi  que  l’écoulement  du 
sang  devint  nuisible,  n’emploie  pas  le  vin  pour  le  moment 
et  ne  prends  que  le  blanc  d’œuf  avec  le  jaune  et  les  pou¬ 
dres  constrictives  du  sang  (3;,  comme  encens,  bol  d’Armé¬ 
nie,  gypse,  sang-dragon,  aloés,  toile  d’araignée,  farine 
folle  du  moulin  (4),  poussière  qui  est  à  la  bouche  du  four, 
poils  de  lièvre  et  autres  choses  de  ce  genre,  jusqu’à  l’arrêt 
de  l’écoulement  du  sang.  Et  que  la  place  ne  soit  point 
débarrassée  de  cette  application  pendant  au  moins  tout 
un  juur  et  une  nuit.  Mais  après  la  répression  de  l’écoule- 

dit,  avec  alun  de  sucre,  vin,  jaune  d’œuf  et  miel,  et  que 
cela  suffise  j  usqu’au  troisième  ou  cinquième  jour.'  S’il  faut 
faire  ensuite  une  mondification  plus  forte,  soit  la  par¬ 
tie  mondifiée  avec  l’onguent  des  apôtres,  noir  ou  vert,  qui 
se  prépare  avec  alun  de  roche,  fleurs  de  cuivre  (5)  et  miel, 
en  prenant  parties  égales  de  chaque.  La  mondification 
étant  faite,  soit  l’endroit  incarné  avec  la  poudre  incarna¬ 
tive  susdite,  et  l’incarnation  étant  faite,  soit  consolidé 
avec  la  poudre  consolidalive  dont  il  a  été  aussi  question 
précédemment,  ou  bien  avec  les  onguents  faits  avec  ces 
mêmes  poudres  jointes  à  une  suffisante  quantité  de  cire  et 
d’huile. 


(5)  Flosêris. 


antres  humeurs,  et  alors  il  n’est  pas  appelé  orgelet,  mais 
podus,  dont  nous  ferons  mention  dans  le  chapitre  suivant. 
Les  signes  de  l’orgelet  sont  une  tumeur  dans  la  paupière 


:  chaque 


il  fasse  usage  d’anis  préparé  et,  pour  son  régime,  de  fenouil, 
de  bourrache,  d’épinards,  de  persil  cuits  ensemble  avec 
bouillon  de  poulet,  de  chevreau  et  d’animaux  châtrés.  Qu’il 
boive  le  vin  non  pas  pur,  mais  étendu  d’eau  de  décoction  de 
fenouil,  de  rue  et  de  sauge,  et  que  cë  soit  du  vin  blanc  et  par¬ 
fumé.  Or,  la  diète  et  le  genre  de  vie  étant  réglés  comme  il  a 
été  dit,  et  un  purgatif  général  ayant  été  donné  s’il  a  été 


jugé  utile,  que  chaque  jour,  à  l’aurore,  le  malade  mette 
dans  son  œil  un  peu  de  fiel  de  bouc,  ou  d’ours,  ou  de  pore, 


pendant  dix  ou  quinze  jours,  on  les  mettra  sur  le  feu  et 
on  leur  fera  faire  une  seule  ébullition,  bonne  mais  non 
pas  cependant  violente  ;  on  décantera  ensuite  maintes  et 
maintes  fois,  jusqu’à  ce  que  la  liqueur  soit  limpide.  Elle 
sera  enfermée  alors  dans  des  ampoules  de  verre  bouchées, 
et  on  fera  usage  de  ce  collyre  quand  cela  sera  nécessaire. 


qui  s’appelle  cataracte 


Cette  maladie  se  produit  à  cause  de  la  descente  de  l'hu¬ 
meur  aqueuse  du  cerveau  dans  l’œil,  dans  la  place  qui  est 


Il  I 


mis  en  pratique  et  non  point  celui 
i  (6),  qu’il  boive  du  vin  étendu  d’eau 


CHAPITRE  XI 


Cette  maladie  est  faite  le  plus  souvent  de  phlegme  faux 
ou  momentanément  mélangé  de  cholère,  ou  de  sang  cholé¬ 
rique  un  peuaduste(l).  Onia  reconnaît  à  la  démangeaison 
et  à  quelques  croûtes  existant  aux  paupières,  à  la  manière 
des  dents  qui  avancent  hors  de  la  bouche  (2). 

.  La  cure  consiste  à  mondifier  le  corps  et  la  tête  au  moyen 
des  pilules  indiquées  au  chapitre  de  la  cataracte.  Après 


feuilles  de  ces  plantes.  Mais  il  est  nécessaire  de  mettre 
dans  l’œil  la  pondre  dessicative  décrite  au  chapitre  de  la 
cataracte,  ou  bien  celle  que  je  vais  t'indiquer  tout  de  suite, 
et  cette  application  doit  se  faire  le  soir.  Et  lorsque  tu  vou¬ 
dras  mettre  cette  poudre  dans  l’œil,  le  soir,  avant  de  l’y 
mettre  baigne  d’abord  lès  yeux  avec  du  vin  dans  lequel 
a  cuit  alun  de  sucre  et  sel  de  nitre  (1),  et  bien  décanté,  et 
passé  à  travers  un  linge.  Cela  fait,  mets  très  délicate¬ 
ment  (2)  dans  l’œil  la  poudre  susdite  ou  celle  que  je  te 
dirai.  Applique  ensuite  sur  les  yeux  et  leur  pourtour  un 
emplâtre  ainsi  composé  :  Prenez  de  farine  de  fenugrec  3 
onces,  de  îarine  d’orge  1  once,  de  fleurs  de  camomille, 
graines  de  lin,  mélilot,  de  chaque  2  onces,  deux  jaunes 
d’œuf,  de  l’eau  de  décoction  de  calament  (3),  de  mauves,, 
d’origan  (4),  du  vin  blanc  malvatique  ou  du  vin  de  groseil¬ 
les  en  quantité  suffisante  pour  donner  à  l’emplâtre  la  Con¬ 
sistance  convenable.  Faites  un  emplâtre  dont  on  mettra 
sur  l’œil  comme  il  a  été  dit. 

Mais  la  cure  de  la  scabie  et  des  croûtes  des  yeux,  avec 
rougeur  et  prurit,  est  la  même  que  celui  du  larmoiement 
déjà  dit  quant  à  la  purgation  de  tout  le  corps  et  surtout 
de  la  tête,  mais  elle  ne  lui  est  pas  semblable  en  tout  quant 
aux  applications  locales,  parce  qu’il  y  a  pour  ces  cas  plus 
grande  pauvreté  de  médication  pénétrante  et  dessicative 
que  pour  l’autre.  Donc  la  poudre  convenant  à  la  scabie  et 
aux  croûtes  des  yeux,  avec  rougeur,  ardeur  et  prurit  est 
celle-ci .  Prenez  d’antimoine  5  onces,  de  tutie  et  d’orpi¬ 
ment,  de  chaque  2  drachmes,  d’hématite  (5),  de  litharge, 
d’aloès  1  drachme  ;  pilez  le  tout  et  le  pulvérisez  très  fine¬ 
ment  au  moyen  de  l’alcool  (6),  broyez-le  au  moins  trois  fois 
sur  le  marbre,  tamisez-le  à  travers  un  linge,  et  mettez  de 
cetté  poudre  sur  l’œil,  sur  la  croûte  et  sur  la  scabie,  après 
avoir  fait,  comme  toujours,  une  fomentation  avec  l’eau  de 


(6)  Secudu  alchool. 


été  pincée  par  les  aiguilles,  et  j’ai  observé  cela  dans  mon 
temps.  Mais,  comme  je  te  l’ai  déjà  dit,  une  méthode  claire 
des  cures  de  ce  genre  ne  peut  être  exposée'par  écrit,  mais 


dans  des  conditions  parfaites,  etc. 


il  s’insinue  le  fera  se  reformer  à  coup  sûr  dans  les  caron¬ 
cules  maxillaires  du  nez  (1).  que  la  vue  n’atteint  point,  et 
la  cure  ne  sera  pas  complète.  Que  le  régime  du  malade, 
dans  le  manger  et  le  boire  et  les  autres  choses  non  natu¬ 
relles  (2)  soit  tel  qu’il  a  été  indiqué  au  chapitre  de  la  sur¬ 
dité  et  de  Foppilatïon  des  oreilles. 


CHAPITBE  XVIII 


DES  PUSTULES  BLANCHES,  OU  LIVIDES,  OD  ROUGES,  OU  NOI¬ 
RES,  ETC.,  SE  MONTRANT  AU  NEZ,  ET  DE  L’ENFLURE  AVEC 
ROUGEUR  DE  L’tEIL,  ETC.,  QUI  EST  APPELÉE  VULGAIREMENT 
GOUTTE-ROSE 


Cette  maladie  est  appelée  saphati  (3)  et  fait  partie  des 
signes  qui  dénotent  la  lèpre  (4)  et  la  précèdent.  Et  elle  est 
faite  de  phlegme  faux,  aduste,  ou  de  sang  aduste,  ou  de 
cholère  aduste,  chaude  et  sèche,  ou  de  mélancholie.  Les 
signes  qu’elle  est  faite  d’un  phlegme  faux,  c’est  l’étendue 
des  pustules  sur  le  nez  ou  les  mâchoires.  Le  malade 
éprouve  en  même  temps  un  prurit  considérable,  et  il  appa¬ 
raît  dans  ces  pustules  une  humeur  quelquefois  blanche, 
quequetois  citrine  qui  transude  parfois,  et,  il  se  montre 
autour  de  ces  pustules  quelques  croûtes  petites,  parfois 
étendues,  et  elles  se  multiplient  sur  toute  la  face.  Ce  genre 
de  pustules  ne  présente  pas  une  grande  rougeur.  Mais  les 
signes  de  pustules  qui  sont  faites  de  cholère  aduste  sont 


CHAPITRE 


a  lotion  susdits  dai 
>dus  on  procédera  a 
petit  sac,  soit  qu’il 


sans  qu’il  y  ait  altération  .notable  dn  sang,  ce  qui  se  pré¬ 
sente  raremen  ss  -  n  ie  et  nettoie  le  corps  au 
moyen  de  pilules  ou  de  décoctions  appropriées  â  l’altéra¬ 
tion  de  l’humeur,  et  indiquées  plus  haut  dans  plusieurs 
chapitres.  Le  jour  suivant  soit  fait  un  clystère  avec  l’eau 
de  décoction  de  blette  (1),  de  mauve,  de  violettes,  de  che¬ 
veux  de  Ténus,  de  chaque  1  once,  de  fleurs  de  camomille, 
de  semences  de  fenouil,  de  semences  d’ammi  (2),  de  roses, 
de  chaque  5  onces,  de  miel  rosat  4  drachmes,  d’huile  de 
violettes  6  onces,  de  sel  1  drachme,  et  qu’on  prenne,  une 
fois  chaque  jour,  un  semblable  clystère  dérivatif  (3).  Et 


et  un  sang  épais. 


CHAPITRE  XXIV 


DE  LA  HERNIE  DD  GOSIER  OD  BOCIÜM  (3),  ETC. 


Cette  maladie  se  fait  le  plus  souvent  de  phlegme  descen¬ 
dant  de  la  tête  à  la  gorge,  et  quelquefois  de  mélancholie. 
Lorsqu’elle  est  restée  longtemps  en  cet  endroit  sans  être 


CHAPITRE 


-97  - 

usage  de  viande  de  poulet,  de  chevreau,  en  préparant 
une  panade  dans  le  bouillon  de  ces  viandes,  en  prenant 
avant  son  repas  un  ou  deux  bols  de  laitue  ou  de  chicorée 
bouillies  de  la  sorte  et  roulés  dans  de  fort  vinaigre  avec 


de  chaque  3  draeh- 
ites  de  nouveau  la 


malade,  dans  son  genre  de  vie,  s’abstienne  autant  que  pos¬ 
sible  de  tous  mets  phlegmatiques  et  mèlancholiques  détail¬ 
lés  plusieurs  lois  dans  les  précédents  chapitres,  qu’il  fasse 


sucrée,  ou  d’eau  de  décoction  de  sauge,  de  romarin,  de 
macis,  de  cannelle,  etc. 


CHAPITRE  XXXIII 

DE  L’APOSTÈME  AUX  MAMELLES 


pitre  de  l’apostème  froid  au  cou  et  à  la  gorge,  ou  au 
chapitre  de  l’apostème  à  Padjutoire  et  autres  nombreux 
chapitres  que  je  ne  répéterai  pas. 


CHAPITRE  XXXIV 

DES  SCROFULES,  DURETÉ  ET  CHANCRE  (1)  AUX  MAMELLES 

Les  scrofules  des  mamelles  et  leur  dureté  sclirotique  (2) 
se  font  toujours  de  matière  chaude,  phlegmatique  ou  mé- 
lancholique  indurée  de  froid  (3).  Le  cancer  (4)  se  fait  de 

Ci)  Cancrum. 


trochisque  de  turbith  ou  avec  la  décoction  indiquée  au 
chapitre  du  saphati.  Que  des  ventouses  avec  scarification 
soient  mises  aussi  sur  les  épaules  avant  l’application  des 
remèdes  locaux.  Que  sa  diète  soit  tempérée,  composée  de 


Sa  cure  est  donc  qu’au  début  on  fasse  vomir  avec  ceci, 
si  le  malade  est  vigoureux  :  Prenez  de  semence  d'aneth , 
d’arroche  (1),  de  rave  et  de  moutarde,  de  chaque  5  onces, 
de  racine  de  raifort  contuse  et  pilée  1  once;  pilez  le  tout 
grossièrement,  faites  bouillir  dans  1  ou  2  livres  d’eau,  jus¬ 
qu’à  diminution  de  moitié  et  faites  la  colature;  ajoutez  à 
cette  colature  2  onces  d’oxymel  composé;  mêlez.  Que  le 
malade  en  prenne  4  onces,  tiède,  pendant  l’heure  qui  sui¬ 
vra  le  repas,  et  attende  ainsi  une  demi-heure  avant  de 
s’exciter  au  vomissement  avec  une  plume  frottée  d’huile  (2). 
Le  vomissement,  en  effet,  diminue  principalement  la  ma¬ 
tière  et  pareillement  l’apostème.  Et  si  le  vomissement  ne 
pouvait  pas  être  obtenu ,  qu’on  administre  au  malade  la 
décoction  dite  au  chapitre  des  pustules  du  saphati  au  nez, 


CHAPITRE  XXXIX 


résolution  par  médecines  au  chapitre  des  apostèmes  du 
foie  doit  être  répété  dans  ce  chapitre- ci,  sauf  pour  la 
dureté  delà  rate  pour  laquelle  on  procède  avec  un  empl⬠
tre  molliflcatif  plus  fort  et,  à  la  fin,  avec  le  cautère,  si 
cette  dureté  n’arrive  pas  à  maturité  ou  à  résolution  au 


d'agaric,  d’aloès  et  de  turbith,  ou  avec  les  pilules  fétides 
dites  aux  précédents  chapitres.  Quant  à  la  fomentation, 
embrocation,  emplâtre,  incision,  mondification,  incarna- 


raître,  si  la  partie  n’est  pas  ulcérée  (S),  fais  cet  onguent 
qui  est  excellent  et  éprouvé  :  Prenez  d’huile  de  roses  et  de 
violettes,  de  chaque  2  onces,  de  céruse  1  once,  de  litharge 
5  onces,  de  cire  blanche  5  onces,  d’opium,  de  jusquiame,  de 
chaque  1  drachme,  de  pavot  blanc,  de  semences  d’ache, 
de  semences  d’aneth,  d’écorce  de  mandragore,  de  chaque 
1  drachme;  pulvérisez  ce  qui  doit  être  pulvérisé  et  faites 


CHAPITRE 


dans  la  cure  de  ces  cas. 


CHAPITRE  XL VII 

DE  L’EXTRACTION  DE  LA  PIERRE  DANS  L, 

L’opérateur  doit  d’abord  avoir  constaté 


substances  déjà  dites,  en  ajoutant  quelques-unes  plus  for¬ 
tement  constrictives.  Couds  ensuite  la  plaie  avec  un  seul 


III  si 


CHAPITRE  L 


comme  celaa  été  rendu  évident,  à  notre  époque,  par  la  pra¬ 
tique  et  opération  dans  ce  cas. 


CHAPITRE  LII 


CHAPXT1 


Prenez  de  plomb  brûlé  pulvérisé,  d’iris,  de  tuthie  pré¬ 
parée,  d’écorces  d’encens  pulvérisées,  autant  de  chaque, 
mêlez  et  appliquez  sur  l’ulcère  préalablement  mondifié. 


CHAPITRE  U 


—  166  — 


dragon  mêlés  à  blanc  d’œuf.  Et  soit  la  partie  défendue 
contre  l’afflux  des  humeurs  et  la  complexion  chaude  (1). 
Et  après  ces  trois  jours  soit  la  veine  incisée  ouverte  avec 
le  phlébotome  à  sa  partie  inférieure  aux  environs  du  cal¬ 
canéum  (2),  de  manière  que  tout  le  sang  s’en  écoule  et 
que  cette  partie  de  la  veine  reste  entièrement  vide.  Et  soit 
ensuite  la  partie  affermie,  incarnée  et  consolidée  comme 
précédemment.  Et  remarque  que  les  ligatures  et  incisions 
susdites  doivent  toujours  être  faites  à  la  partie  supérieure 
de  la  jambe,  à  la  partie  domestique  de  la  cuisse  (3),  à  une 
largeur  de  main  au-dessus  du  genou,  autant  que  possible. 
Et  je  loue  ces  deux  modes,  et  ils  sont  bons  et  plus  possi¬ 
bles  au  malade  (4)  ;  le  dernier,  cependant,  est  le  meilleur 
de  tous,  j 'en  ai  usé  dans  mon  temps,  et  il  m’a  donné  un  bon 


CHAPITRE  LVII 

DES  CALS  ET  NODOSITÉS  AUX  PIEDS 


Le  médecin  peut  se  livrer  à  deux  considérations  dans  la 
cure  de  ces  affections,  l’une  dans  le  but  de  les  prévenir, 
de  crainte  qu  elles  se  produisent,  l'autre  relative  à  la  ma¬ 
ladie  établie.  Premièrement  donc,  pour  empêcher  qu’elles, 
se  produisent,  qu’on  impose  au  malade  d’éviter  de  tout 
son  pouvoir  les  chaussures  étroites,  et  d’avoir  des  chaus¬ 
sures  doubles,  par  jambes  (5),  ou  doublées  de  peau  (6)  et 


de  lauréole,  autant  de  chaque,  introduite  jusqu’au  fond  de 
la  fistule  par  les  orifices,  la  mondifie  admirablement,  jus¬ 
qu’à  produire  l’écoulement  du  sang.  La  fumée  d’ésule  (3) 
et  de  centaurée,  envoyée  au  moyen  d’un  roseau,  fait  aussi 
la  même  chose.  Huile  corrosive  :  Prenez  de  cendie  de 
chêne,  de  pierre  de  chaux  vive,  de  vitriol  romain,  de  réal- 
gar,  d’arsenic,  de  vert  d’airain,  de  tout  parties  égales,  ou 
plus,  ou  moins  d’après  quelques-uns,  d’huile  rosat  une 
partie,  faites  bouillir  et  faites  la  eolature.  Préparation 
mortifiant  (4)  les  fistules  et  les  cancers  :  Prenez  de  miel 
5  livres,  d’ache  cru,  de  pyrêthre  pilés,  de  chaque  5  onces, 
de  fleur  de  farine  de  froment  autant  qu’il  en  faut  pour 
épaissir.  Cela  soit  mis  sur  un  morceau  d’étoffe  et  soit 


(1)  Conglutinando. 

(2)  Ce  qai  suit  du  chapitre  LYH  paraît  être  la  tin  du  chapitre  LV I 

(3)  Esula. 


de  la  viande  de  poulet  préparée  avec  herbes  susdites  et 
vinaigre,  ou  suc  de  grenades,  ou  verjus  purifié  avec  quatre 
parties  d’eau  cuite,  avec  èlectuaire  indiqué  pins  haut;  ou 
qu’il  boive  du  vin  acerbe  (3)  avec  quatre  parties  d’eau  sus- 


chées  (5),  de  sel  de  nitre,  de  moutarde,  de  tartre  (6),  de 
chaque  5  onces,  10  limaçons  avec  leur  coquille,  de  miel  4 
onces,  de  suc  d’ache  3  onces,  d’huile  de  lis  blancs,  d’huile 
de  rue,  de  chaque  2  onces,  de  lard,  d’axonge  de  pore,  au¬ 
tant  qu’il  en  faut  pour  que  l’emplàtre  soit  parfaitement 


Cette  maladie  provient  des  humeurs  et  principalement 
du  sang  se  portant  à  une  partie  lésée,  quand  ce  sang  ne  va 


ment  incorporées  l’une  avec  l’autre,  et  soit  fait  onctions 
sur  la  partie  avec  lesdites  substances  froides,  l’infusion  et 
lotion  susdites  étant  faites;  et  cela  soit  fait  jusqu’à  8  ou 
4  jours.  Soit  ensuite  appliqué  cet  onguent  :  Prenez  d’huile 
rosat  4  onces,  de  cire  blanche  2  onces;  soit  la  cire  fondue 
avec  l’huile  et  soit  fait  la  colature  et,  lorsqu’elles  seront  re- 
frodies,  soit  ajouté  céruse  parfaitement  lavée  avec  eau 
de  roses,  en  quantité  suffisante  pour  épaissir  les  susdi¬ 
tes  substances,  en  les  mêlant  bien  continuellement  avec 


(2)  Sempervivum. 

(3)  Onguentum  Nicolaï. 


CHAPITRE  LI 


et  séchée  comme  ci-dessus,  et  soit  iait  ensuite  onctions 
avec  l’onguentsnsdit,  jusqu’à  ce  que  la  maladie  soit  gué¬ 
rie.  Et  si  elle  n’était  pas  encore  guérie  par  ce  moyen,  soit 
alors  mis  sur  Ja  partie  cantharides  pilées  et  mêlées  à  mou¬ 
tarde,  levain  et  vinaigre,  en  forme  d’emplàtre,  afin  que 
la  partie  soit  excoriée  et  nettoyée  des  croûtés  et  de  la  ma¬ 
tière  (1)  qui  est  au-dessous  d’elle.  Alors,  après  l’excoria¬ 
tion  (2)  et  complète  mondification,  soit  fait  onctions  sur  la 
partie  avec  onguent  de  céruse  tel  :  Prenez  de  cire  blan¬ 
che  1  once,  d’huile  rosat  4  onces.  Soit  la  cire  liquéfiée  avec 
l’huile  sur  le  feu  et  soit  fait  la  colature  ;  et  alors  soit  ajouté 
de  poudre  de  céruse  autant  qu’il  en  faut  pour  épaissir  le 
tout,  afin  que  soit  pris  consistance  d’ongnént,  ensuite 


CHAPITRE 


’EKTOSITÉ  DÉAMBULANTE 


Cette  maladie  est  toujours  faîte  de  matière  ou  vapeur 
vénéneuse,  de  laquelle  matière  s’élève  cette  fumée  se  diri¬ 
geant  vers  les  membres.  Ses  signes  sont  un  mouvement  en 
forme  de  vent  allant  d’un  membre  à  l’autre,  et  une  douleur 

insupportable  provenant  de  l’acuité  de  la  fumée  vénéneuse. 

Et  il  y  a  alors  chaleur  ardente  et  souvent  fièvre,  et  grande 

chaleur  dans  la  partie  où  se  fixe  la  fumée  (1).  Lors  donc 
que  le  médecin  aura  reconnu  au  moyen  de  ces  signes  qu’il 
s’agit  de  cette  maladie,  il  faudra  qu’aussitôt,  dès  le  début, 
le  patient  soit  purgé  avec  les  pilules  fétides  de  Mésuè  ou 
les  nôtres,  ou  le  sirop  approprié  qui  est  connu  et  a  été  dit 
en  premier  lieu  (2).  Et  je  dis  cela  si  la  force,  l’âge  et  les 
autres  conditions  ne  sont  pas  contraires.  Cela  fait,  que  le 
médecin  prenne  le  membre  et  le  lie  à  sa  partie  supérieure 
et  à  sa  partie  inférieure,  de  telle  sorte  qu’il  comprenne 
cette  fumée  ou  ventosité  entre  ces  deux  ligatures,  et  qu’au 
milieu  de  cet  espace  il  fasse  une  incision  avec  son  rasoir 
ou  son  phlébotome,  et  qu’il  fasse  écouler  cette  ventosité. 
Cela  fait,  qu’il  remplisse  la  partie  avec  aloès,  bol  d’ Armé¬ 
nie,  huile  rosat  et  vinaigre,  pendant  trois  ou  quatre  jours. 
Soit  ensuite  la  partie  mondifiée,  incarnée  et  consolidée 
comme  précédemment.  Que  le  patient  s’abstienne  de  toutes 
choses  venteuses,  douces,  piquantes  et  très  chaudes;  qu’il 


CHAPITRE  PREMIER 


cernent  des  instruments  ne  soit  pas  entendu  par  le  malade 
à  ce  moment,  ou  du  moins  qu'il  soit  peu  entendu.  Et  ce 
sera  pour  cette  cause  que  le  malade  ne  redoutera  pas  l’opé¬ 
ration  manuelle.  Et  alors,  les  choses  étant  ordonnées, 
procède  avec  ton  trépan  (6)  et  en  décharnant  ou  en  èvi- 
dant  (7)  pour  enlever  l’os  fracturé,  selon  la  figure  et  la 
forme  de  la  lésion,  comme  selon  sa  longueur,  si  la  frac¬ 
ture  est  linéaire,  longue.  Ou  bien  tu  enlèveras  l’os  frac¬ 
turé  selon  une  figure  circulaire,  si  la  fracture  est  circu¬ 
laire  ;  ou  selon  la  figure  semi-circulaire,  si  la  fracture  est 
semi-circulaire.  Si  la  fracture  est  linéaire,  soit  cachée, 
soit  manifeste,  elle  n’a  besoin  de  rien  si  ce  n’est,  en  déchar- 


(5)  Abradere. 


liant,  ou  en  creusant,  ou  en  râpant,  de  procéder  dans  une 
telle  scissure  manifeste  ou  cachée,  en  la  dilatant  jusqu’à 
son  fond,  en  enlevant  avec  la  gouge  (1),  de  chaque  côté, 
jusqu’au  fond  de  la  lésion  et  de  la  scissure,  jusqu’à  la 
dure-mère,  si  la  lésion  est  tellement  considérable  et  pénè¬ 
tre  ainsi.  Dans  la  fracture  linéaire  cachée  procède  d’une 
manière  semblable  à  celle  que  j’ai  dite  plus  haut,  soit  jus¬ 
qu’à  la  dure-mère  si  cette  lésion  a  pénétré  jusqu'àelle;  etsi 
elle  n’a  pas  ainsi  pénétré  jusqu’àelle,  procède  alors  seule¬ 
ment  jusqu’à  l’extrémité  du  processus  de  la  fracture  et  de 
sa  profondeur,  en  opérant  avec  tes  instruments,  toujours 

que  possible,  \lais  si  le  crâne  a  été  déprimé  et  non  séparé 
des  parties  environnantes  de  l’os  sain,  alors,  procède  en 
perforant,  en  râpant  et  en  faisant  autres  opérations  de  ce 
genre,  jusqu’à  ce  que  tu  arrives  au  fond,  afin  que  tu  élè¬ 
ves  l’os  déprimé,  ou  que  tu  l’emportes,  selon  qu’il  te  paraî¬ 
tra  meilleur  que  la  chose  puisse  être  faite.  Mais  si  le 
crâne  a  été  déprimé  et  séparé  des  parties  environnantes, 
alors  il  faut  tenter  d’enlever  quelque  peu  de  l’os  sain  ou 
du  crâne,  et  d’amollir  la  partie  déprimée  avec  de  l’huile 
rosat,  avec  de  la  soie  imbibée  de  cette  huile,  de  sorte  qu’au 
moyen  de  l’ablation  de  l’os  sain  et  de  son  amollissement, 
cette  partie  déprimée  du  crâne  puisse  être  relevée  par  le 
médecin,  légèrement,  sans  douleur  et  sans  tiraillement  ou 
déchirure  des  méningés  (2),  ou  des  membranes  et  des 
nerfs.  Mais  si  la  partie  déprimée  est  entrée  sous  le  crâne 
sain,  ou  bien  cette  partie  qui  est  ainsi  entrée  est  plus  petite 
que  la  fracture  apparente  du  crâne,  ou  plus  grande.  Si 
elle  est  plus  petite,  alors  mollifle  cette  partie  plus  petite 
qui  est  entrée  sous  le  crâne,  avec  huile  rosat  et  comme 
j’ai  dit  plus  haut,  et  lorsqu’elle  sera  mollifiée,  alors 
extraie-la  légèrement  et  délicatement,  sans  douleur  autant 
que  possible  et  sans  aucune  violence,  avec  quelque  tien 
instrument  de  fer.  Cela  fait,  qu’il  soit  procédé  ensuite 
comme  je  te  le  dirai  plus  bas.  Mais  si  la  partie  déprimée 
est  plus  grande  que  la  fracture  du  crâne  qui  t’apparaît 

(1)  Seavignator. 

(2)  Uïrynga. 


soit  en  été  on  en  hiver.  Remarque  aussi  qu’il  est  bon  et 
suffisant  que,  dans  l’hiver,  le  malade  soit  pansé  une 
seule  fois  par  jour  :  mais,  en  été,  deux  fois ,  et  prin¬ 
cipalement  lorsque  la  chaleur  de  l’air  sera  forle  et 
intense.  Et  ces  choses  sont,  d’une  certaine  manière, 
les  précautions  générales  dans  les  plaies  de  ce  genre. 
Mais  pour  ce  qui  concerne  les  médicaments,  pour  ce  qui 


a  trait  à  l'inconstance  des  saisons  (1),  ou  en  raison  de  cette 
insconstance,  et  pour  ce  qui  a  trait  à  la  diète  dn  malade, 
que  le  mode  de  traitement  des  plaies  de  ce  genre  soit  tel  : 
premièrement,  lorsque  tu  arriveras  après  du  malade,  ses 
ses  cheveux  étant  rasés,  comme  cela  a  été  indiqué  plus 
■  haut,  que  sur  toute  la  partie  autour  des  bords  de  là  plaie 
soit  fait  onction  avec  l’huile  rosat  chaude,  ensuite,  s’il 
y  a  là  ouverture  ou  blessure,  qu’il  soit  procédé  avec  les 
remèdes  susdits  qui  arrêtent  le  sanget,  s’il  n’y  a  pas  d’écou¬ 
lement  de  sang,  qu'il  soit  procédé  avec  le  jaune  d’œuf, 
l’huile  rosat  et  le  safran  mêlés  et  dits  aussi  plus  haut, 
dans  le  chapitre  précédent,  ensuite  tu  recouvriras  toute 


benthine,  huile  et  cire,  en  parties  égales,  avec  mastic, 
sarcocolle,  myrrhe,  et  iris.  Ensuite  soit  mis,  par-dessus, 
gâteaux  d’étoupe  trempés  dans  vin  noir  styptique  chaud, 
du  moins  en  hiver,  et  bien  exprimés  de  l'humidité  du 
vin.  Soit  ensuite,  toute  la  tête,  parfaitement  et  délicate¬ 
ment  liée  avec  un  bandage  convenable.  Soit  ensuite  su¬ 
perposé,  comme  je  l’ai  dit.  un  béret  de  peau  d’agneau 
neuve.  Autre  poudre  :  Prenez  d’iris,  de  myrrhe,  d’écorce 
d’encens,  d’aristoloche  ronde,  de  chaque  1  drachme,  de 
stcechas  d’Arabie  (1),  de  marjolaine  (2)  pulvérisée,  de 
chaque  5  drachmes;  mêlez  et  faites  usage  comme  j’ai  dit. 
Autre  poudre  :  Prenez  de  momie,  d’encens,  d’adragant,  de 
gomme  arabique,  de  myrrhe,  de  mastic,  d'écorce  de  grena¬ 
des,  debalaustes,  de  chaque 5  drachmes;  faites  une  poudre 
dont  vous  vous  servirez  comme  précédemment.  Et  remar¬ 
que  que  de  ces  choses  pourrait  être  fait  onguents  et  qu’ils 
seraient  excellents  dans  cette  sorte  d’incarnation,  étant 
donné  que  les  poudres  susdites  ne  seraient  pas  pulvérisées 

raient  enduits  du  dit  onguent  et  seraient  placés  sur  la  par¬ 
tie,  des  bourdonnets  de  lin  ayant  été  mis  auparavant  dans 
la  plaie,  selon  la  règle  ordinaire  et  habituelle.  Les  poudres 
susdites,  pour  faire  des  onguents,  demandent  cire,  huilé, 
résine,  térébenthine  et  colophonie,  dans  la  proportion 
voulue.  Par  exemple,  dans  une  livre  d'huilé  pour  faire  un 
onguent,  il  est  demandé  3  onces  de  l’une  ou  de  l’autre  des 
deux  poudres  susdites,  de  cire,  de  résine,  de  térébenthine, 
de  chaque  4  onces,  de  colophonie  1  once.  Soit  le  tout  mis 
ensemble  dans  une  bassine  sur  le  feu,  parfaitement  dis¬ 
sous  et  passé  à  colature,  et  lorsque  ce  sera  refroidi  soit 
ajouté  l’autre  des  poudres  susdites,  et  incorpore  bien  en¬ 
semble  en  mêlant  avec  la  spatule.  L’incarnation  étant  ob¬ 
tenue  au  moyen  des  remèdes  susdits,  alors  procède  avec 
les  poudres  consolidatives,  .exactement  selon  le  mode  dit 
plus  haut,  lesquelles  poudres  se  font  ainsi  :  Prenez  de  noix 
de  cyprès,  de  galles,  de  balaustes,  d’écorces  de  grenades, 
.de  momie,  de  sang-dragon,  de  mastic,  de  chaque  5  drach- 


du  crâne,  et  si  la  plaie  est  petite,  non  étendue,  ni  suffisante 
pour  l’ablation  de  l’os  lésé,  soit  alors  cette  plaie  agrandie 
et  la  peau  incisée -selon  une  figure  triangulaire,  ou  dé 
crois,  de  sorte  que  le  médecin  puisse  aisément,  avec  ces 
instruments  manuels,  opérer  légèrement  et  délicatement  , 
dans  l’ablation  de  l’os  lésé.  Soit  ensuite  procédé,  polir 
l’ablation  de  cet  os,  aü  moyen  de  la  trépanation,  ou  de  la 


ment,  sans  grande  douleur  du  patient.  Couds  ensuite  la 
plaie  selon  la  règle  donnée  dans  le  précédent  chapitre,  et 
tais  que  les  parties  .adhèrent  solidement  Tune  à  l’autre  ; 
procédé  ensuite  comme  il  à  été  indiqué  plus  haut.  Et  con¬ 
sidère  bien  que  si  l’os  coupé  et  séparé  ne  se  tient  pas  par¬ 
tout  avec  l’os  sain,  de  sorte  qu’il  ne  soit  pas  retenu  dans 
toute  sa  circonférence,  alors,  comme  cela  a  été  indiqué 
plus  haut,  comprime  l’os  lui-mêmè  et  mets-le  bien  à  sa 
place  et  joins  ses  parties  l’une  à  l’autre  avec  ta  suture, 
d’après  la  règle  donnée  plus  haut,  et  procède  au  moyen 


dait  dans  le  lit,  sans  le  sentir,  les  superfluités  de  la  pre¬ 
mière  et  de  la  seconde  digestion  (3).  Bref,  après  avoir 
exposé  aux  parents  ma  désespérance  de  sa  vie  et  le  pro¬ 
nostic  de  mort,  je  l’ai  guéri  et  je  l’ai  tellement  rétabli, 
qu’il  pouvait  s’en  aller,  avec  deux  bâtons,  à  travers  la 


CHAPITRE  VII 


OU  FLECHE,  E 


Ta  sauras  que  les  plaies  faites  à  la  gorge  avec  épée,  ou 
autre  de  ce  genre,  ou  flèche,  soit  eu  long,  soit  en  large,  sont 
très  redoutables,  et  à  cause  du  conduit  du  poumon  qui  est 
appelé  trachée-artère  (1),  et  à  cause  de  la  voie  et  conduit 
de  l’estomac  qui  est  appelé  meri  ou  œsophage  (2),  lesquels 
conduits  sont  manifestement  placés  à  la  gorge.  Tant  aussi 
à  cause  de  deux  grandes  veines  qui  ont  été  appelées  gui¬ 
des  (3)  par  les  auteurs,  qui  sont  à  droite  et  à  gauche  du 
conduit  lui-mème  du  poumon,  dans  la  partie  apparente  de 
la  gorge  (4)  ;  au-dessus  desquelles  deux  guides  traversent 
deux  artères,  grandes  aussi,  qui  sont  deux  veines,  et  les 
deux  artères  se  divisent  immédiatement  et  se  dirigent  vers 
le  poumon  et  le  cœur  (5),  par  la  blessure  desquelles  un 
dommage  est  tout  de  suite  communiqué  au  poumon  et  au 
cœur,  à  cause  •  de  leur  sympathie  (6)  pour  ces  veines  et 
artères  par  l’affinité  et  liaison  (7)  qu’elles  ont  avec  elles. 
Car  le  sang  s’épanche  alors  du  poumon  au  cœur  et  le  dé¬ 
prime,  gênant  le  poumon  dans  son  mouvement  nécessaire 


étant  lésé,  il  en  résulte  un  dommage  et  un  obstacle  dans 
l’expulsion  des  fumées  de  la  respiration  (1)  et  des  super¬ 
fluités  de  l’air  attiré  (2),  non  nécessaire  ni  convenable  à 
l’aération  du  cœur  (3).  Mais  le  dommage  du  conduit  de 
l’estomac  empêche  le  passage  du  manger  et  du  boire  et, 


qui  t’ont  été  assignées  pins  haut  pour  cela,  jusqu’à  la  fin 
de  la  cure. 


CHAPITRE 


lade,  soit  aussi,  par  hasard,  que  le  médecin  prudent  n’ait 
pu,  avec  ses  instruments  et  médecines,  tant  locales  qu' au¬ 
trement,  préserver  la  partie  de  manière  que  cet  apostème 
ne  soit  pas  arrivé,  ce  qui,  à  la  vérité,  sera  un  mauvais 
signe  touchant  la  faiblesse  et  défaut  de  la  nature  ét  l’alté- 


avec  amandé,  ou  panade  légère  de  pain  iuonâé-(l),  parfai¬ 
tement  fermenté,  on  avec  bouillon  de  petit  poulet  ou  petite 
poule  jeune  cuit  et  assaisonné,  avec  lequel  petit  poulet  aura 


puisse  supporter  le 
àlaselle(4)  soit  a r 


lif  de  bol  d’Arménie,  huile 
mtè  d’opium  1  scrupule,  de 
t  blanc,  de  chaque  5  drach- 


CHAPITRE 


porté,  fat  gnéri  au  moyen  d’ablations  de  seul  vin  faites  as¬ 
sidûment,  et  vécut  ensuite  longtemps.  Je  ne  l’ai  pas  soigné, 
mais  cela  est  croyable  et  non  point  à  nier,  ce  qui  est  dans 
l’ordre  raisonnable  (1)  se  produisant  dans  la  vie. 


CHAPITRE  XV 


La  cure  des  plaies  de  ces  endroits,  si  elles  ne  sont  pas 
pénétrantes,  ne  diffère  pas  de  la  cure  de  la  plaie  non  péné¬ 
trante  du  chapitre  supérieur,  mais  si  elle  a  été  pénétrante, 
avec  flèche  ou  autre  instrument,  extrais-la  pour  peu 
que  tu  le  puisses,  si  tu  la  vois,  en  observant  les  règles 
comme  au  chapitre  de  la  plaie  à  la  tête.  Si  tu  ne  la  vois  pas 
et  si  tu  ne  peux  la  trouver,  laisse-la  et  ne  fatigue  plus  le 
malade,  parce  qu’en  telles  flèches  cachées  qui  ne  peu¬ 
vent  être  retrouvées,  la  nature,  si  l’homme  reste  vivant, 
agit  merveilleusement  en  lui  avec  le  temps,  et  les  repousse 
vers  quelque  organe  du  corps  extérieurement  manifeste 
ou  émonetoire,  de  manière  qu’elle  peut  être  extraite 
facilement,  et  même  elle  sort  quelquefois  d’elle-même, 
comme  je  l’ai  vu  plusieurs  fois  dans  mon  temps.  Il  convient 
aussi,,  dans  une  telle  plaie,  de  considérer  lequel  des  deux, 
du  zirbus,  ou  réticule,  ou  omentum,  ce  qui  est  la  même 
chose  (2),  ou  bien  de  l’intestin  ou  portion  du  foie  ou  delà 

sorti  par  là,  tu  dois  faire  attention  si  quelque  portion  en 


tions  de  chair  et  de  peau  existant  sur  le  siphac,  comme  j’ai 
dit.  Mais  si  une  telle  plàiè  n’est  pas  suffisante  à  la  réduc¬ 
tion  du  zirbus,  à  cause  de  son  peu  d’étendue,  ou  de  la 
quantité  considérable  de  zirbus  plus’  étendue  que  la  plaie, 
ou  à  cause  d’un  autre  motif,  agrandis  alors  celle-ci  délica¬ 
tement  avec  le  rasoir,  puis  tu  réduiras  le  zirbus,  et  couds 
la  partie  comme  j’ai  dit  plus  haut.  Procède  ensuite  comme 
il  a  été  dit  dans  les  autres  plaies;  et  si  cela  est  expédient, 
pourvois  de  suite  à  la  répression  du  sang,  comme  tu  l’as 
appris  plus  haut,  et  à  la  mollification,  et  à  la  sédation  de  la 
douleur  avec  jaune  d’œuf,  huile  rosat  et  antres  de  ce 
genre,  avec  tentes,  et  sur  la  plaie  avec  tampons  d’ètôUpe 
roulés  dans  ce  médicament-,  jusqu’à  trois  ou  cinq  jours, 
jusqu’à  ce  que  la  sanie  commence,  mais  ensuite  que  la 
plaie  soit  mondifiée,  incarnée  et  consolidée  comme  plus 
haut,  ou  bien  avec  décoctions,  ou  avec  emplâtres  et  on¬ 
guents  mondificalifs,  incarnatifs  et  consolidatifs.  Tu  remar¬ 
queras  cependant  que  la  suture  de  cet  endroit  peut  être 


(1)  Siphac. 

(Z)  Le  siphac  qui  recouvre  cette  partie  charnue. 


—  307  — 

chaque  jour,  selon  la  quantité  des  aliments  pris 
y  ait  même  toujours  quelque  évacuation  par  r: 
superfluité  du  résidu.  Que  la  diète  du  malade 
de  manière  à  pencher  vers  la  frigidité,  au  mo 


CHAPITRE  X1 


séquent,  à  la  formation  de  l’apostème,  sont  cependant, 
par  leur  subtilité  et  acuité  à  s’introduire,  plus  avanta¬ 
geuses  en  amenant  avec  elles  et  en  faisant  pénétrer  l’huile 
susdite  sédative  de  la  douleur,  et  en  subtiliant  (3)  et  dis¬ 
solvant  la  matière  épanchée  (4).  J’approuve  cependant, 
comme  je  l'ai  dit,  que  de  suite  après  le  début,  si  cela  peut 
être  fait,  il  soit  procédé  dans  une  telle  piqûre  avec  seule 
et  pure  huile  rosat  et  safran.  Mais  dans  la  suite,  et  dans 


CHAPITRE  XXIV 


.  Lorsqu’un  chien  ou  autre  semblable  aura  blessé  un 
membre,  qu’on  applique  aussitôt  sur  la  partie  mordue 
emplâtre  attractif  et  mondificatif  tel  :  Prenez  un  oignon 
ou  deux  et  soient  parfaitement  pilés,  ainsi  crus,  et  mêlez-y 
de  sel  2  drachmes,  d’huilecommune  2  onces,  de  miel  rosat 
de  1  à  5  onces.  Mêlez  et  mettez  de  ce  mélange  sur  la  plaie, 
comme  j’ai  dit,  et  qu’il  soit  fait  ainsi,  sans  discontinuer, 
jusqu’au  temps  de  la  mondification.  Autre  emplâtre  pour 
le  même  cas,  attractif,  mondificatif,  subtiliatif,  qui  enlève 
aussi  de  l’endroit  mordu  la  malignité  de  la  morsure  :  Pre¬ 
nez  1  oignon  cru-  bien  pilé,  eu  2  ou  3  porreaux  crus  pilés, 
ou  deux  têtes  d’aulx  Si  l’on  ne  peut  se  procurer  les  autres, 
ou  autres  choses  piquantes,  incisives,  qui  dilatent  la  plaie, 
et  l’empêchent  de  se  consolider,  et  attirent  la  malignité  de 
la  morsure,  avec  lesquelles  choses  mêlez  de  scordeon  (1), 
de  praze  (2),  de  chaque  5  onces,  de  chicorée,  de  sel,  de 
chaque  3  drachmes,  d’huile  commune  2  onces,  de  miel 
roSat  ou  non  rosat.  de  térébenthine,  de  chaque  de  1  à 
5  onces.  Mêlez  et  employez  comme  j’ai  dit.  Autre  pour  la 

comme  j’ai  dit,  de  roquette  (3)  et  de  rue  vertes  écrasées, 
ou  sèches,  de  noix  communes,  ou  d’amandes  amères  pilées, 
d’amandes  de  pêchés  ou  d’oranges  (4)'  pilées,  de  chaque 


Donc,  la  cure  des  dits  coups  et  flagellation  et  étirement 
ou  torsion,  avec  corde  et  autres  de  ce  genre,  si  les  mem¬ 


bres  ont  été  plus  lésés  au-dessus  de  l’ombilic,  que  la 
phlébotomie  de  la  cheville  ou  des  chevilles  des  pieds  (5) 


@  sLPor.  9 

(3)  Lacertorum  contractio.  ( Cûm  trahere.) 
(5)  Cavieula  pedis. 


résine,  térébenthine  et  huile,  fondues  ensemble  dans  une 
bassine,  sur  le  feu,  soient  passées  à  eolature,  et  lorsqu’elles 
seront  refroidies  leur  soit  ajouté  les  poudres  susdites, 
qu'elles  soient  parfaitement  mélangées  avec  la  spatule 
pour  qu’elles  s’incorporent  bien  les  unes  avec  les  autres. 
Et  que  toute  la  partie  lésée  soit  frottée  de  cet  onguent  deux 


ces  d’aneth,  de  cumin,  de  calament,  de  pouliot,  de  rue,  de 
baies  de  Iauriér,  de  vitriol,  de  roses  et  d’origan  ;  et  que 
le  patient  ne  reste  pas  longtemps  dans  le  bain  ;  et  lorsqu’il 
sortira,  qu’il  soit  parfaitement  séché  avec  linges  chauds. 
Ensuite  qu’il  soit  frotté  avec  le  susdit  onguent,  et  enve¬ 
loppé  avec  des  linges  chauds,  et  lié  avec  une  bande.  Ou 
bien,  l’onction  étant  faite,  qu’un  linge  de  lin  bien  chaud 

suceide  (2)  chaude,  ou  que  la  seule  laine  chaude  soit  mise 
immédiatement  sur  l’onction,  et  soit  liée  comme  j’ai  dit, 


LIVRE  TROISIÈME 


De  l’Algèbre  (1),  c’est-à-dire  de  la  restauration  qui  con¬ 
vient  à  l’endroit  de  la  fracture  et  dissolution  (2)  des  os. 


Chap.  III.  -  De  la  fracture  de  la  furcule  (4),  avec  et  sans  plaie. 
Chap.  IV.  -  De  la  fracture  des  os  de  la  cage  de  la  poitrine  (5)  ou 

Chap.  V.  -  De  la  fracture  des  os  des  côtes,  avec  leur  inclinaison  (6). 
Chap.  VI.  —  De  la  fracture  des  spondyles  (7),  avec  et  sans  plaie. 
Chap.  VII.  —  De  la  fracture  de  l’os  de  la  spatule,  avec  et  sans  plaie. 
Chap.  VUI.  —  De  la  fracture  de  l’os  de  ladjutoire,  sans  plaie  et  avec 
plaie  et  apostème. 

Chap.  IX.  —  De  la  fracture  des  fociles  du  bras,  avec  et  sans  plaie. 
Chap.  X.  —  De  la  fracture  des  os  du  peigne  et  des  doigts  de  la  main, 
avec  et  sans  plaie. 

Chap.  XI.  —  De  la  fracture  de  l’os  de  la  hanche,  avec  et  sans  plaie. 
Chap.  XII.  -  De  la  fracture  de  l’os  de  la  cuisse,  avec  et  sans  plaie. 

(2)  I^^t- 

(4)  Furcula. 

(5)  Cossus  pectoris  aut  thorax. 

(6)  Inclinatio. 

(7)  Spondylus. 


Lira  TroMème  le  la  CUrariie  le  Guillaume  le  Saliceto.  PlacenHn 


elquefois  enfoncé  (1) 


délicate  avec  les  mains,  remis  en  contact  et  rèengrenés 
dans  les  fragments  ou  parties  de  côte  enfoncés,  alors  la 
partie  qui  était  auparavant  élevée  étant  ainsi  déprimée 


dents.  Mais  aussitôt  après  la  pose 
phlébotomie  de  la  salvatelle  hépaî 
main  opposée  à  partie  lésée.  Que  ] 


et  s’il  s’est  mieux  et  plus  commodément  reposé  sur  l’épine, 
qu’il  se  couche  en  sécurité  sur  elle,  malgré  que  se  coucher 
sur  l’épine  augmente  sur  les  spondyles  la  poussée  vers 
l’intérieur.  Mais,  dans  ce  cas,  puisque  par  cette  manière 


avant  la  restauration  et  opération  de  tes  mains,  prescris 
de  confectionner  et  préparer  tel  emplâtre  :  Prenez  de  farine 
de  fèves,  ou  de  ciceroles,  ou  d’orobe,  ou  de  farine  folle 
qu’on  trouve  sur  la  meule  supérieure  ou  autour  des  meu¬ 
les  5  livres,  de  mastic,  d’adragant,  de  gomme  arabique, 


fois  chaque  jour  la  plaie  puisse  être  pansée  sans  défaire 
aucunement  le  bandage  de  la  fracture  qui  ne  doit  être  dé¬ 
fait,  commé  je  l’ai, dit,  que  de  4  en  4  ou  de  3  en  3  jours. 
Sur  toute  la  fracture. et  suture,  excepté  sur  l'orifice  de  la 
plaie,  soit  . mis  la  poudre  conservative  de  la  suture  plusieurs 
fois  dite.  Mais  dans  l’orifice,  à  la  première  visite,  soit  placé 
une  tente  roulée  dans  jaune  d’œuf,  huile  rosat  et  safran, 


ît,  en  disposant  exactement  1 
bandes  de  telle  manière  qu'u 
dans  la  suture  de  la  plaie. 


moins'  qu’il  ne  soit  pas  omis  non  plus,  après  la  seconde 
visite  qui  doit  être  faite  dans  le  cinquième  jour  ou  environ, 
comme  il  te  semblera  de  la  tolérance  du  malade  et  autres 
conditions  dites  au  chapitre  de  l’adjutoire,  de  suspendre  le 
bras  au  cou  avec  une  écharpe.  Et  toujours,  au  début,  fais 
la  phlébotomie  de  la  main  opposée,  Ou  la  scarification  avec 


mon  temps,  et  j’ai  eu  un  bon  succès,  etc.  Soit  aussi  la 
diète  ordonnée  exactement  telle  que  ci-dessus,  pour  ne 
la  point  répéter,  etc. 


CHAPITRE  XII 

DE  LA  FRACTURE  DE  L’OS  DE  LA  CUISSE  (1). 


fracturé, 


mette  cette  seule  attelle  de  bois  indiquée 
tampon  de  filtre  ou  de  soie.  etc.  Et  soit 
depuis  le  commencement  jusqu’à  la  fin, 


m 


CHAPITRE  XVII 


DÉ  LA.  DISLOCATION 


GÉNÉRAL  ' 


Pour  plus  grande  clarté  des  choses  qui  doivent  être 
dites,  tu  sauras  que  l’os  se  continue  ou  est  maintenu  en 
contiguïté  (1)  avec  l’os  de  4  manières  :  le  premier  mode 
est  aussi  le  principal  et  a  lieu  seulement  dans  les  jointu¬ 
res,  comme  la  continuation  de  l’adjutoire  avec  l’os  de  la 
Spatule,  ou  de  la  cuisse  avec  la  hanche,  ou  en  un  mot 


égaliser  la  fracture  et  la  dislocation,  si  c’est  possible,  et  ce 
sera  mieux;  et  alors,  après  égalisation  convenable,  il 
doit  rapprocher  les  parties  de  la  plaie  avec  une  suture,  s’il 
enestbeoih;  il  doit  procéder  ensuite  avec  tampons  d’étou- 
pes  dans  blancs  d’œufs,  avec  poudres  constrictives,  empl⬠
tre  constrictif,  huile  rosat,  attelles  enveloppées  et  bandage 


CHAPITRE 


esque  tous  les  précédents  chapitres.  Ou  b 
'emplâtre,  soit  mis  tampons  d’étoupe  col 
ts.  et  trempés  premièrement  dans  eau 
'  styptique  et  exprimés,  roulés  ensuite  * 
battu,  mêlé  aux  poudres  constrictives  ."' 
cités  ;  et  soit  la  partie  ainsi  liée  et  traité» 


CHAPITRE  XIX 


ISLOCATION  DE  L’ÉPINE 


disloquer 


plaie,  en  lavant  préalablement  celle-ci  avec  vin  noir 
styptiqne  chand,  ou  avec  vin  de  décoction  des  choses  sus¬ 
dites,  en  séchant  bien  ensuite  la  partie  avec  un  linge 
chaud,  puis  en  mettant  la  pondre  dessus  comme  j’ai  dit, 
La  diète,  l’évacuation  du  ventre  et  toutes  autres  choses 
ne  sont  point  modifiées  ici  de  celles  dites  ci-dessus. 


CHAPITRE  XXI 

DE  LA  DISLOCATION  DE  L’ÉPAULE  OU  DE  L’aDJUTOIRE 


Le  plus  souvent,  la  tête  de  l’adjutoire  se  disloque  dans 
l’épaule  vers  la  partie  inférieure  (1)  et  vers  la  supé¬ 
rieure  (2),  mais  elle  ne  se  disloque  d’aucune  manière  vers 
la  spatule  (3).  Et  cette  dislocation  est  reconnue  lorsqu’elle 
est  vers  la  partie  inférieure  ou  intérieure,  vers  le  creux 
de  l’aisselle  (4),  même  sous  l’aisselle,  par  le  toucher,  et 
aussi  la  vue,  parce  qu’une  certaine  éminence  et  tumeur, 
en  forme  de  noix  ou  d’œuf,  apparaît  dans  l’aisselle,  sous  lé 
creux  de  faisselle,  et  cela  à  cause  de  la  descente  de  la 
tête  du  vertèbron  (5)  ou  de  l’os  appelé  adjutoire  vers  les 


et  l’étende  et  relâche  à  la  volonté  du  réparateur,  et  un 
autre  servant,  ou  peut-être  deux,  capables,  qui  tiennent 
toute  la  personne  du  patient  et  sa  tête,  afin  qu’au  moment 
de  l’égalisation  il  ne  puisse  se  mouvoir  de  quelque  manière 
que  ce  soit.  Lesquelles  choses  étant,  préparées,  que  le  ré¬ 
parateur  ait  alors  une  pelote  (3)  de  fil  ou  d'étoupe,  ronde, 
ou  de  linge,  dure  et  solide,  dont  lé  volume  et  forme 
soient  à  la  façon  du  vide  du  titilloir  ou  de  l’aisselle,  et 
mette  cette  pelote  et  la  place  convenablement  sous  l’ais¬ 
selle,  à  l’endroit  où  apparaît  la  saillie  delà  tête  de  l’ad- 
jutoire  Et  qu’il  ait  alors  une  serviette  bien  tordue,  et  la 
place  vers  son  milieu  sur  cette  pelote,  et  saisisse  avec  une 

main,  et  tire  et  pousse  fortement  sur  la  tête  de  l’adjutoire 

ment  de  cette  traction,  relâche  peu  à  peu  et  très  délica¬ 
tement  le  coude  et  le  bras  et  les  plie  vers  la  poitrine  du 
patient.  Mais  que  les  deux  autres  servants  tiennent  cons¬ 
tamment  et  fortement  le  malade  aux  endroits  dits,  afin 
que  l’os  revienne  mieux  à  sa  place  propre  et  s’y  fixe.  Et 


cation,  ni  l’évacuation  naturelle  ou  artificielle  du  ventre, 
chaque  jour,  ni  la  diète  dite  au  chapitre  de  la  dislocation 


haut  la  partie  contraire  de  celle  qui  a  été  opérée  premiè¬ 
rement  (3),  par  exemple  qu’il  ordonne  au  premier  servant 
tenant  le  genou,  et  à  l’autre  gouvernant  la  jambe,  qu’à  ce 
moment  ils  tirent  en  bas  violemment  l’os  disloqué  de  la 
cuisse,  cependant  avec  intelligence  et  délicatement,  et  lui 


les  poudres  constrictives  plusieurs  fois  dites,  ou  bien,  à  la 
place  des  étoupes,  soit  appliqué  l’emplàtre  constrictif  dit 
au  chapitre  de  la  fracture  de  l’adjutoire,  avec  un  linge 


—  425  — 

cation  de  I’adjntoire,  et  plnsieurs  fois  aillenrs.  Et  que  le 
premier  bandage  ne  soit  pas  défait  jusqu’à  5,  on  pent-être 
7  ou  10  jours,  comme  il  te  semblera  d’après  la  grande 
douleur  du  patient,  ou  la  grande  tumeur  d’apostème  de  la 
partie,  ou  d’une  restauration  défectueuse  et  autres  cir¬ 
constances  de  ce  genre,  ou  de  choses  opposées.  Mais  que 
le  bandage  soit  ensuite  défait  et  changé  de  4  en  4.  Mais 
si,  avec  telle  dislocation,  il  y  a  plaie  demandant  suture  à 
cause  de  son  étendue,  déclare  alors  que  cette  dislocation 
sera  incurable,  tant  à  cause  de  la  difficulté  de  la  réduc¬ 
tion,  tant  à  cause  de  la  grosseur  du  membre  qui  empêchent 
la  cicatrisation  de  cet  endroit,  avec  plaie;  et  la  plaie 
empêcherait  l’égalisation,  restauration  et  affermissement 
convenables  de  l’endroit  disloqué  et  la  réunion  des  parties 
ensemble.  Mais  tu  ne  te  désisteras  pas  pour  cela  d'une 
opération  raisonnable  et  du  salut  du  patient,  autant  que 
possible.  Donc,  dans  ce  cas,  soit  le  membre  réduit  pre¬ 
mièrement  à  sa  place  avec  les  moyens  dits,  ou  avec  moyens 
plus  faciles  si  c’est  possible,  et  soit  mis  sur  la  partie  les 
susdites  étoupes,  ou  l’emplâtre  dit  avec  ces  étoupes  ;  soit 
fait  ensuite  la  ligature  avec  la  susdite  bande,  en  laissant 
dans  le  bandage  une  ouverture  à  l’orifice  de  la  plaie  que 
tu  as  laissé  ouvert  dans  la  suture,  afin  que  la  plaie  puisse 
être  pansée  tous  les  jours  sans  défaire  tout  le  bandage, 
en  mettant  sur  la  suture  la  poudre  conservative  plusieurs 
fois  dite,  et  en  observant  dans  la  suture  ses  règles  dites 
au  chapitre  de  la  plaie  au  cou  et  à  la  gorge,  au  livre  IL 
Et  mondifie  et  conforte  la  plaie  avec  l’emplâtre  dit  au  cha¬ 
pitre  de  la  séparation  de  la  furcule  de  l’os  de  la  spatule; 
ou  bien,  tu  traiteras  la  plaie  elle-même,  depuis  le  début 
jusqu’à  la  fin,  comme  tu  l’as  su  dans  presque  tous  les  cha¬ 
pitres  du  livre  IL  Et  que  le  bandage  ne  soit  pas  remué,  si 
ce  n’est  de  4  en  4  ou  environ,  mais  que  la  plaie  soit  chan¬ 
gée  deux  fois  par  jour;  et- tu  traiteras  avec  les  mêmes 
choses  la  plaie  n’ayant  pas  besoin  de  suture.  Tu  sauras, 
néanmoins  qu’il  y  a  beaucoup  de  chirurgiens  qui,  dans 
semblable  dislocation  avec  plaie  réclamant  suture  dans  les 
gros  membres,  rapprochent  premièrement  et  cousent  en¬ 
semble  les  parties  de  la  plaie,  et  la  préservent  avec  la 
poudre  dite,  et  lient  ainsi  jusqu’à  3  jours,  et  pansent  la 


qu’ils  pussent  envelopper  la  hanche,  trempés  dans  le  vin 
noir  styptique,  et  exprimés,  et  roulés  dans  blanc  d’œuf  et 
poudres  constrictives  de  mastic,  adragant,  bol  d’Arménie, 
sang-dragon,  encens  et  autres  de  ce  genre,  dites  au  cha¬ 
pitre  de  la  fracture  de  l’adjutoire  et  de'sa  dislocation.  Et 
ils  avaient  préparé  aussi  l’emplàtre  constrictif  dit  en  cet 
endroit  et  d’autres  tampons  d’étoupe,  longs,  trempés  dans 
petit  vin  noir  et  exprimés,  et  du  fil,  et  une  aiguille,  et 
toutes  choses  nécessaires.  Et  ces  deux  hommes  en  taisant 
alors  tourner  délicatement  le .  tourniquet,  comme  j’ai  dit, 
selon  mon  commandement,  délogèrent  au  bout  de  peu  de 


LIVRE  QUATRIÈME 


DE  D’ANATOMIE 


Dans  lequel  sont  contenus  cinq  chapitres  sous-inscrits, 


Chapitre  premier.  —  De  l’anatomie  et  figure  de  la  tête,  de  la 
gorge  (1)  et  du  cou  jusqu’aux  épaules,  et  des  membres  existant  en 


Chap.  II.  —  Dé  l’anatomie  et  figures  de  l’épaule  (2),  du  bras  (3)  ou 
soubaisselle  (4),  cè  qui  est  de  la  main,  des  doigts  et  de  l’adju- 
toire  (5). 

Chap.  III.  —  De  l’anatomie  et  figure  de  la  furcule  (6),  des  côtes,  du 
thorax,  du  rentré  antérieur  (7)  et  de  son  épine  jusqu’au  creux  de 


CHAPITRE  PREMIER 


DE  L’ANATOMIE  ET  FIGURE  DE  LA  TÈTE,  DE  LA  GORGE,  ETC. 


Quoiqu’il  soit  promis  de  décrire  l’anatomie  (3),  l’inten¬ 
tion  n’a  pas  été  cependant  de  détailler  tous  les  membres  (4) 
en  particulier  et  de  les  diviser  et  nombrer  dans  chaque 


deux  grands  os  qui  s’appellent  verruals  (6),  et  ii  se  fait  là 
une  figure  à  la  manière  d’une  croix  (7)  dont  la  ligne  supé¬ 
rieure  serait  enlevée.  Ces  deux  verruals  se  continuent 
entre  eux  au  milieu  de  la  tête  à  la  manière  d’une  scie  avec 
l’os  lambdoïde  (8)  nommé  de  la  lettre  A,  et  au-dessous  de 
cet  os  est  placé  l’os  basilaire  (9)  qui  ne  se  continue  pas 
avec  lui  (10),  mais  le  soutient  et  parfait  la  figure  de  la  tête. 
Cependant  cet  os  basilaire  est  appliqué  à  l’os  lambdoïde  et 
est  placé  et  assujetti  entre  lui  et  l’os  de  la  mandibule  supé- 


rieure,  et  par  ce  mode,  continuation  et  position  de  ces  os, 
la  figure  de  la  tête  est  complétée.  Mais  sur  les  côtés  de  la 
tête,  à  savoir  à  la  partie  droite  et  à  la  partie  gauche,  sont 
deux  os  sur  lesquels  sont  les  os  et  les  oreilles  (1).  et  ils 
s’appellent  os  mendeux  (2),  qui  ne  se  continuent  pas  avec 
les  os  verruals  et  grands,  si  ce  n’est  pas  superposition  de 
partie  à  partie.  Et  plus  bas,  dans  ces  os,  vers  la  mandibule 
intérieure,  est  un  orifice  tortueux,  dans  l’os  qui  est  appelé 
pétreux,  c’est-à-dire  très  dur,  lequel  os  est  de  la  substance 
de  l’os  mendeux,  à  travers  lequel  le  nerf  de  l’ouïe  passe 
sur  ces  os  de  la  tête  renfermant  le  cerveau,  au  nombre  de 
6,  et  un  qui  est  appelé  basilaire,  qui  est  à  la  partie  supé¬ 
rieure,  soutenant  les  autres  et  parfaisant  la  figure  de  la 
tête.  Immédiatement  sur  ces  os  est  un  pannicule  lié  aux 
commissures  du  crâne,  fait  des  panniculés  intérieurs  et 
sortant  par  ces  commissures,  et  ce  pannicule  devient  fin, 
et  ce  pannicule  s’étale  sur  tous  les  os  du  crâne  (3)  et  les 
relie  par  les  parties  extérieures.  Sur  ce  pannicule  est  une 
peau  épaisse,  velue,  qui  est  tissée  et  faite  des  veines  et  ar¬ 
tères  (4)  ainsi  que  des  nerfs  venant  et  du  premier  orifice 
du  premier  spondyle  (5),  et  de  l’orifice  qui  est  entre  le  pre¬ 
mier  spondyle  et  le  second  (6)  lesquels  nerfs  sont  emmêlés 
avec  les  veines  et  artères  et  panniculés  tissant  le  panni¬ 
cule  recouvrant  l’os  de  la  tête  (7);  et  cette  peau  devient: 
dure  et  elle  a  en  elle  de  fines  parties  charnues  pas  bien 
visibles,  ou  du  moins,  différentes  de  ladite  peau,  qui  font 


complétée  par  l’humeur  cristalline(l)  Et  il  comprend  dans 
son  intérieur  toute  l’humeur  aibuginée  (2)  qui  est  néces¬ 
saire  à  la  conservation  et  défense  de  l’humeur  (3).  Et  cette 
humeur  blanche  sortirait  par  l’ouverture  du  pannicule 
üvè,  si  elle  n'était  recouverte  par  quelque  chose.  La  pro¬ 
duction  d’an  autre  pannicule  qui  est  dit  corné  (4)  ou  tu¬ 
nique  cornée,  à  cause  de  la  ressemblance  qu’il  para.it 

cessaire.  Et  ce  pannicule  ou  cette  tunique  se  fait  du  pan¬ 
nicule  ou  de  la  tunique  sclirotique  susdite  et,  avec  lui,  il 
est  liant  (7)  tout  l’œil  circülaîrement.  Et  parce  que  ce  lien 
n’était  pas  encore  bien  ferme,  la  sagace  et  docte  nature  a 
voulu,  pour  le  mieux  (8),  pour  que  le  lien  fut  plus  solide, 
faire  un  autre  pannicule  plus  fort'  que  les  dits  autres,  et 
alors  elle  a  fait  avec  art,  elle  a  composé  un  certain  panni- 
eule  ou  tunique  qui  est  appelé  conjonctive  (9),  qui  com¬ 
prend  tout  l’œil,  excepté  la  noirceur  (10),  et  elle  naît 
du  pannicule  recouvrant  le  crâne  à  l’extérieur,  dit  almu- 
chate  (11),.  duquel  nous  avons  parlé  plus  haut,  qui  est 
composé  et  tissé  des  parties  panniculaires  et  pénétrant  la 
commissure  du  crâne,  et  aussi  des  pannicules  du  cerveau. 
Et  pour  ce,  il  est  manifestement  évident  qu’inciser  les 
veines  ou  phlébotomi.-er  en  travers  (i2)  celles  qui  sont 
apparentes  au  iront  est  avantageux  contreles  humeurs  qui 
affluent  de  la  tête  aux  yeux,  et  tu  feras  soigneusement 
attention  à  cela  dans  la  pratique.  En  outre  de  cela, 


chair  (1}  qui  lui  sont  propres,  e’est-à-dire  la  peau  recou¬ 
vrant  ledit  os  lui-même.  Et  les  nerfs  qui  sont  dans  cet 
ensemble,  venant  des  nerfs  des  paires  nerveuses  (2)  qui 

le  mouvement  aux  membres  de  la  face,  du  palais  et  du 
nez  (3).  Et  il  eu  est  surtout  ainsi  lorsque. ces  nerfs  entrent 
dans  la  composition  des  muscles  mouvant  ces  parties.  Il 
convient  donc  et  tu  feras  bien  attention  que  les  incisions 
qui  se  font  à  l'endroit  de  la  mandibule  supérieure  et  du 
nez  se  fassent  selon  le  plissement  (4)  de  çet,  endroit.  Car 
dans  ce  membre  les  rides  vont  dans  le  sens  de  la  direction 
dés.  nerfs  et  des  muscles  de  la  face  et  du  nez,  Mais  de  la 
deuxième,  et  troisième  paire  des,  nerfs  de  la  nuque  et  aussi 
de  la  quatrième  viennent  les  nerfs  aux  muscles  des  m⬠
choires  et  de  la  mandibule,  (5),  qui  meuvent  les  mâchoires 
et  la  mandibule  inférieure  (6).  Mais  cette  mandibule  infé¬ 
rieure  se  compose  de  deux  os.  qui  se.  réunissent  l’un  à 
l’autre  au  menton  à  la  manière  de  scie  (7),  et  par  la 
partie  postérieure  ils  se  réunissent  par  une  nodosité  avec 
la  mandibule  supérieure  (8),  dans  laquelle  f9)'  SPUt  implan¬ 
tées  16  dents  Chez  quelques  hommes,  14  chez  d’autres  et  20 


(9)  Mandibule  inférieure. 


sure  et  empêche  là  voix,  on  le  conpe  afin  qu’il  soit  un 
meilleur  instrument  pour  les  diverses  voix.  Mais  sur  ces 
conduits  sont  diposês  des  nerfs  grands  et  pèlits,  visibles 
et  cachés,  qui  viennent  de  la  6'  paire  ou  de  la  7*  des  nerfs 
du  cerveau  et  se  mêlent  aux  muscles  du  cou  et  de  là  gorge, 


—  454  - 

veine  de  la  gorge  a  an-dessons  d’elle  une  artère  cachée 
au  moyen  de  laquelle  elle  a  très  grande  et -immédiate  affi¬ 
nité  avec  le  cœur  et  le  poumon,  pour  quoi  toute  ■incision 
de  cet  endroit  est  redoutable  pour  les  causes  dites,  comme- 
il  est  manifestement  évident  aux  sens.  Et.  tu  sauras  ici 
que  la  gorge  se  continue  avec  lafurcule  de  la  poitrine  (1) 
à  l’endroit  qui  s’appelle  boite  de  la  gorge  ou  -concavité  (2)  ; 
et  le  cou  se  continue  avec  la  partie:  postérieure,  avec.  le 
huitième  spondyle  qui  est  le  commencement  des  spondyles 
du  thorax;  et  il  se  continue, aussi  avec, l’os  de  la  spatule 
quasi  jusqu’à  l’épaule  (3),- afin  de.se  mouvoir  plus  solide¬ 
ment  et  mieux-lorsque.ee  sera  nécessaire,  pour  que  sa.forme 
paraisse  plus  belle,  plus  noble  et, -plus  artistique  (4;,  etc. 


CHAPITRE' Il 


Après  le  cou  et  la  gorge,  au  côté  droit  et  gauche  est  dis¬ 
posée  une  épaule  (5),  dans  laquelle  trois  os  sont  assem¬ 
blés,  à  cette  fin  que  sa  forme  paraisse  et  -soit  meilleure, 
plus  belle  et  plus  avantageuse  pour  le  mouvement  et  opé¬ 
ration;  desquels  le  premier  est  l’os  de  la  spatule  (6)  dont 


(4)  Artificiosio 


dans  le  petit  focile  aussi  manifestement  que  dans  le  grand, 
il  y  a  là,  cependant,  certaine  rareté  ou  porosité  (5)  de  la 
substance  de  ce  petit  focile,  dans  laquelle  se  trouve  cer¬ 
taine  humidité  en  manière  de  moelle,  ou  qui  a  l’apparence 
de  moelle.  Mais  après  les  os  de  la  rasète  de  la  main  sont 
disposés  les  os  du  peigne  qui  sont  quatre  (6),  et  ils  sont 
reliés  avec  eux  par  une  sorte  de  voisinage  (7),  et  ils  se  joi¬ 
gnent  par  l'autre  extrémité  noueuse  avec  les  quatre  ôs  des 
doigts  et  non  avec  les  os  du  pouce,  parce  que  le  premier 


sur  le  bras,  duquel  muscle  se  détachent  diverses  cordes 
aidant  vers  l’intérieur  et  l’extérieur  selon  la  nécessité  (7). 
Après  ces  muscles  sont  disposées  les  veines  apparentes  et 
cachées,  l’une  desquelles  vient  d’une  division  de  la  veine 
axillaire  ou  de  la  veine  qui  se  montre  dans  l’aisselle  et 
elle  se  dirige  à  travers  l’épaule  et  la  partie  supérieure  du 
coude  et  s’appelle  céphalique  (8),  laquelle  vient  de  la  veine 
dont  une  partie  moule  au  cerveau  et  l’imbibe  avëc  ses 
membres  (9),  et  cellè-ci  nourrit  les  membres  des  bras;  elle 


eubiti, , 


nément  aux  parties  inférieures,  à  cause  de  cela  elle  est 
appelée  commune  (7),  et  sous  chaque  veine  apparente  est 
placée  une  artère  cachée  (8).  De  ces  muscles  ainsi  placés, 
artères,  chair  et  de  quelques  autres  parties  des  nerfs  sen¬ 
sibles  venant  de  sa  composition,  se  fait  cette  peau  extè- 


en  deux  parties  dont  l’une  vient  au  diaphragme  (1)  et 
l’autre  va  à  la  capsule  du  cœur,  et  àsa  sortie  de  cet  endroit 

l’oreillette  droite  du  cœurfet  alors  elle  se  divise  en  3  ra¬ 

meaux  dontl’un  entre  dansla  concavité  du  cœur, le  second 
s’étend  sur  la  surtace  du  cœur,  et  le  troisième  s’étend  à 

travers  les  parties  i  ntèrieurés  de  la  poitrine  jusqn’à  la 
furcule  (2).  De  ce  rameau  delà  lureule  naît  un  rameau  qui 
va  à  l’épaule  et  à  l’aisselle  (3),  et  un  autre  rameau  passe 
par  les  parties  intérieures  de  la  gorge  et  va  au  cerveau  et 
à  la  tête  (4)  et  aux  membres  supérieurs,  et  là  il  se  termine 
selon  la  nécessité  due.  De  là  apparaît  donc,  d’après  cette 
dite  division,  combien  grande  est  l'affinité  des  dites  veines 
avec  la  tête,  le  cœur  et  le  foie. 


CHAPITRE  III 


DE  L’ANATOMIE  ET  FIGURE  DE  LA  FURCULE,  DU  THORAX, 
DES  CÔTES 


Sous  la  gorge,  à  la  partie  anterieure,  sont  disposés  les 
deux  os  de  la  furcule,  qui  sont  bossus  à  l’extérieur,  mais 
concaves  à  l’intérieur,  des  deux  têtes  desquels  l’une  se 
continue  avec  l’épaule,  et  1  autre  avec  le  sommet  de  la 
poitrine  ;  et  à  l’extrémité  de  chacun  de  ces  os  est  un  car¬ 
tilage,  et  l'étendue  de  ces  os  se  prolonge,  avec  continuité, 
de  la  boite  de  la  gorge  (5)  jusqu’un  peu  au-dessous  des 
mamelles  (6)  ;  et  là,  dans  cet  endroit,  est  exactement  et 


proprement  le  creux  de  l’estomac  (1),  ou  vacuité  inférieure 
de  là  poitrine;  et  cette  vacuité,  avec  ladite  continuité  de 
longueur  (2),  s’appelle  proprement  le  thorax  (3).  Mais  l’ar¬ 
rangement  de  ces  os  avec  les  côtes  existant  en  cet  endroit 
même,  e(  avec  l’épine  postérieure,  s’appelle  en  terme  pro¬ 
pre  la  poitrine  (4).  Mais  toutes  les  côtes  du  corps  sont  12 


—  465  — 

de  quelle  manière  doivent  être  incisés  les  apostèmes  de 
ces  endroits,  parce  qu’il  convient,  le  plus  souvent,  que 
cette  -opération  soit  faite  selon  la  direction  des  côtes.  Et 
ainsi  il  n’y  aura  aucune  appréhension  qu'il  ne  résulte  une 
lésion  du  nerf  selon  le  contraire  de  sa  direction,  ce  qui  est 
fort  utile  pour  le  malade  et  pour  les  opérations  finales  (1). 
En  effet,  telles  incisions  qui  se  font  selon  la  direction  des 
rides  et  des  côtes  rendent  plus  rapides  la  guérison  de' 
l’endroit,  et  la  cicatrice  plus  belle  et  plus  convenable  pour 
la  propre  et  due  figure  et  forme  du  membre  lui-même. 


CHAPITRE  IV 


CHAPITRE  Y 


DE  L’ANATOMIE  DE  LA  HANCHE,  DD  JARRET  (1),  DE  LA  JAMBE, 
DD  PIED,  DES  DOIGTS  ET  DES  MEMBRES  EXISTANT  EN  EUX. 


Les  os  des  hanches  sont  deux,  Ttin  placé  à  la  partie 
droite,  l’autre  à  la  gauche,  et  dans  chacune  de  leur  partie 
chacun  se  continue  avec  l’os  ultime  de  l’épine  et  il  (2)  se 
compose  de  trois  parties  qui  sont  semblables  aux  spon- 
dvles  des  reins.  Et  dans  cette  partie  de  la  hanche  est  un 
cartilage  très  large,  dont  la  forme  est  faite  à  la  manière 
d’un  demi-cercle,  et  à  l’autre  extrémité  il  a  une  grosseur 
manifeste  dans  laquelle  est  une  certaine  cavité  qui  est 

appelée  boîte  de  la  hanche  (3),  dans  laquelle  est  contigu  (4) 

ou  entre  l’extrémité  ronde  de  l’os  de  la  cuisse  qui  est 
appelé  vertébron,  et  cet  endroit  est  lié  par  de  forts  liga¬ 
ments  insensibles.  Au  milieu  de  la  boîte  est  un  certain  liga¬ 
ment  au  moyen  duquel  le  vertébron  est  attaché  à  cette  boîte, 
lequel  ligament  (5),  , lorsqu’il  est  brisé  on  distendu,  quand 
l’os,  du  vertébron  sort  de  sa  place,  bien  qu’il  soit  rétabli 
par  le  médecin,  la  jointure  ne  reste  pas  à  sa  place  mais 
elle  s'échappe  (6J,  et  n’est  pas  guérie  parfaitement  sans 
que  le  patient  boite.  Et  le  signe  de  la  malice  (7),  de  ce 


U)  Popies.  ^  ^  .  • 


en  étendant  (1)  tons 
nerfs  avec  les  muscles  et  ligaments  selon  la  longueur 
la  jambe  (2).  Sont  faits  aussi  des  rameaux  de  ces  n< 
venant  des  orifices  des  spondyles  des  reins  et  de 
ultime,  les  muscles  grands  et  petits  dans  la  jambe, 


LIVRE  CINQUIÈME 


DES  CAUTÈRES 


3,  et  des  for 


CHAPITRE  PREMIER 


CHAPITRE  II 


que,  d’opopanax,  de  semences  de  ciguë,  de  pulpe  de  colo¬ 
quinte,  d’aloès  succotrin  (4;,  d’épi thyme,  de  chaque  5  drach¬ 
mes,  de  scammonée  3  drachmes,  de  cannelle,  de  spic,  de 


des  h  ameurs  froides  et  apostèmes,  et  il  sert  admirablement 
à  la  résointion  des  serofules.  Prenez  de  litharge  4  onces, 
de  mucilage  d’alihée,  de  mucilage  de  graines  de  lin,  de 
fenugrec,  de  chaque  de  1  à  5  onces,  d’huile  commune 


Emplâtre  parement  maturatif  des  apostâmes  froids.  Pip- 


CHAPITRE 


—  506  — 


dit  onguent  de  térébenthine,  et  on  le  met  pour  mondifier 
les  plaies  et  aussi  les  ulcères  nerveux  (1).  Il  produit  chair, 
et  il  est  mis  au-dedans  le  plus  souvent  et  quelquefois  à 
l’extérieur. 


l’herbe  susdite  2  onces,  d’encens  pulvérisé,  de  vernis,  de 
colophonie,  de  farine  de  fenugrec,  de  chaque  3  onces; 
faites  comme  j’ai  dit  plus  haut.  Ces  poudres  mondifient 
toutes  superfluités  venant  des  plaiés  et  ulcères,  et  purgent 
l’endroit  de  puanteur,  et  lui  rendent  son  odeur,  etc. 


(t)  Vlcera  etium 
(2)  Sanaticula. 


î,  de  farine  de  fenugree,  de  mastic,  d’adragant,  de 
3  arabique,  de  chaque  2  onces,  d'huile  rosat  4  on- 
soient  mélangés.  Et  celui-ci  s’appelle  onguent  de 
(4). 


—  509  — 

Antre  qui  est  aussi  conservative  de  la  suture  des  plaies. 
Prenez  de  sang-dragon,  de  mastic,  dé  gomme  arabique, 
d’aloès,  d’adragant,  d’encens.  Mêlez  et  faites  comme  ci- 


—  516  — 


Alcanna  (1)  est  froide  et  sèche  et,  à  cause  de  sa  froideur 
et  siccité,  son  emplâtre  convient  aux  apostèmes  pblegma- 
tiques  (2)  au  principe,  et  aussi  aux  apostèmes  chauds,  à 
cause  de  sa  froideur.  Sa  décoction  est  bonne  à  la  brûlure 
du  feu  et  sa  poudre,  préparée  avec  farine  d’orge,  en  empl⬠
tre  sur  les  os,  les  fortifie,  et  mêlée  à  blanc  d’œuf  elle  arrête 
le  sang  qui  coule,  et  si  elle  est  mêlée  à  la  cire,  elle  fait  le 
pore  sarcoïde. 

Ail  (3)  est  très  chaud  et  sec.  L’ablution  de  sa  décoction 
dans  le  vinaigre  ou  la  lessive  tue  les  poux  et  les  lentes  (4). 
Telle  décoction,  ou  sa  poudre,  ou  sa  cendre,  lorsqu’elle 
sont  mêlées  au  miel  sont  aussi  lénitives  (5).  Sur  la  mor- 
phée,  elle  la  fait  disparaître,  etaussi  sur  le  sangà  l’œil  (6). 
Elle  convient  aussi  à  la  teigne  putride  (7).  Sa  potion  et 
son  emplâtre  ouvrent  les  apostèmes  intérieurs  et  exté¬ 
rieurs.  Sa  cendre  se  met  sur  le  botor  (8)  et  le  résout.  Et 
l’ail  sylvestre  fait  adhérer  les  plaies  fraudulentes  lorsqu’il 
est  appliqué  frais  sur  elles. 

Aloès  est  chaud  et  sec.  En  poudre,  il  consolide  les  plaies, 
et  mis  en  emplâtre  avec  du  miel,  il  enlève  les  vestiges  de 
la  percussion  (9),  et  s’il  est  mis  avec  du  vin  sur  les  ves¬ 
tiges  de  la  percussion  ;  et  sur  les  cheveux  qui  tombent  il 
empêche  leur  chute;  et  il  convient  aux  apostèmes  de 
l’anus,  et  des  testicules,  et  des  laeertes  qui  sont  de  chaque 
côté  de  la  langue.  11  convient  aux  ulcères  de  difficile  gué¬ 
rison  et  proprement  à  l’anus,  à  la  verge,  au  nez,  à  l’oreille 
et  aux  fistules. 

Althée  (10)  est  chaude  avec  égalité  ;  sa  racine  et  sa  se¬ 
mence  mollifient,  adoucissent  et  mûrissent  et  résolvent  en 
partie  les  apostèmes  et  scrofules.  Et  elle  est  mêlée  à  la 


—  518  — 


eschares  de  cette  manière,  de  même,  lorsqu’on  les  frotte, 
les  nœuds  qui  se  font  à  un  endroit  après  le  prurit. 

Anacarde  (1)  est  chaud  et  sec.  II  arrache  les  Termes  et 
efface  l’albara,  les  pustules  noires  et  la  teigne  humide. 

Aneth  (2)  est  chaud  et  sec.  Il  mûrit  les  apostèmes  et 
les  résout,  et  sa  cendre  convient  aux  ulcères  humides. 

Anis  (3)  est  chaud  et  sec.  Il  est  bon  dans  les  maladies 
des  yeux,  car  il  fait  disparaître  leur  scabie  et  prurit,  et 
dessèche  l’humidité  qui  s’en  écoule.  En  fomentation  ou 
cataplasme  dans  les  plaies  et  apostèmes,  il  les  résout.  Il 
résout  l’enflure  et  tumeur  pour  cause  froide.  Il  convient 
aussi  aux  apostèmes  froids  aux  extrémités  des  membres. 

Antimoine  (4)  est  froid  et  sec.  S’il  est  mis  en  emplâtre 
sur  les  plaies,  avec  blanc  d’œuf,  il  arrête  l’écoulement  du 
sang  dans  les  plaies  et  ulcères,  et  fait  disparaître  les  végé¬ 
tations  de  chair  molle  (5),  et  consolide.  S’il  est  mêlé  à 
graisse  et  cèruse,  il  consolide  les  vieux  ulcères.  Et  son 
emplâtre  avec  eau  de  roses  et  blanc  d’œuf  conserve  aussi 
l’œil  en  santé.  Sa  poudre  emporte  l’ordure  des  ulcères  et 
sèche  aussi  la  scabie. 

Ache  (6)  est  chaude  et  sèche.  L’ache  sauvage  pilée,  mise- 
sur  les  poireaux  et  verrues,  les  enlève  et  résout.  Mais  là 
domestique  et  la  sauvage  résolvent  les  apostèmes  froids  et 
durs  et  aussi  les  chauds.  Si  la  sauvage  est  mise  pilée  en 
emplâtre  sur  un  membre,  elle  y  produit  vésication  par  sâ 
chaleur  et  acuité  et,  à  cause  de  cela,  sa  friction  convient 
à  la  scabie,  impétigo  et  prurit. 

Toile  d’araignée  (7)  arrête  l’écoulement  du  sang  et,  par 
sa  froideur  et  sécheresse,  empêche  Tapostème  de  se  faire 

Argent  vif  (8)  est  froid  et  humide.  S’il  est  éteint  avec  la 
salivé  et  mêlé  à  huile  rosat,  où  chaux,  ou  soufre  et  quel- 


et  lorsqu’elle  est  mise  dans  les  emplâtres  des  grands  apos- 
tëmes  incisés,  elle  leur  est  avantageuse  et  mondifie  bien 
leur  ordure,  sans  préjudice  ;  et  si  elle  est  mise  sur  les 
apostèmes  froids,  ou  si  l’on  en  fait  un  emplâtre  sur  les  scro¬ 
fules,  seule  ou  avec  autre,  elle  les  mûrit  et  résout;  et  si 
on  la  met  sur  l’impetigo  elle  l’enlève. 

Assarum  (3)  est  herbe  chaude  et  sèche,  avantageuse  à 
l’enflure  et  apostémation  de  la  cornée  de  l’oeil,  soit  en 

Assefan,  c’est-à-dire  squinanthe  (4).  S’il  est  appliqué  avec 
oignon  et  miel,  il  convient  à  la  morsure  du  chien,  placé 

Asphodèle  (5)  est  chaud  et  sec,  résolutif  et  abstersif.  Il 


consolide  merveilleusement  plaies  et  ulcères. 

Centaurée  (6)  est  chaude  et  sèche.  Elle  mondifie  les 
plaies  récentes  et  sigillé  les  vieux  ulcères.  Et  sèche,  est 
mise  dans  emplâtres  et  consolide  ulcères  mauvais,  et  fis¬ 
tules,  et  ulcères  profonds.  Et  les  ulcères  sont  remplis  de 
centaurée  pulvérisée,  et  sont  liés  ainsi,  et  elle  les  rectifie, 
et  aussi  les  fistules. 

Cèruse  (7)  est  froide  et  sèche.  Elle  lénifie  les  apostèmes 
froids  et  durs.  Elle  est  mise  dans  les  emplâtres  des  plaies 
et  ulcères,  et  remplit  les  ulcères  et  produit  chair,  conso¬ 
lide,  et  sèche,  et  répercute. 

Camomille  (8)  est  chaude  et  sèche.  Elle  est  résolutive  et 


—  524  — 

Chamedrys  (1)  est  chaud  et  sec.  Avec 
aux  vieux  ulcères. 

Chalcante  (2),  c’est-à-dire  vit r ici,  est  chaud  et  sec.  Je 
dis  ceci  de  celui  dont  on  fait  l’encre.  Il  conforte  les  fistules 
du  nez  et  se  met  aux  ulcères,  soit  avec  autres  poudres, 
pour  absterger,  et  il  absterge.  Il  subtilie  la  grosseur  des 
paupières  (3). 

Chélidoine  (4)  est  chaude  et  sèche.  Celle  qui  est  préparée 
et  mise  sur  la  formy  et  l’impétigo  les  enlève  et  leur  con¬ 
vient.  Lorsque  son  suc  est  mis  à  bouillir  sur  la  braise  jus¬ 
qu’à  la  réduction  de  la  moitié,  il  rend  la  vue  perçante  ;  et 
lorsque  le  petit  de  l’hirondelle  a  perdue  la  vue,  l’hirondelle 
lui  en  porte  une  plante  et  la  vue  est  rendue. 

Pois  chiche  (5)  est  chaud  et  sec.  Il  convient  aux  apos- 
tèmes  chauds  et  durs  et  autres  apostèmes  et  glandules  (6). 
Et  son  huile  convient  à  l’impétigo  et  ulcères  fraudulents 
et  prurit.  Et  sa  potion  avec  décoction  d’ache  et  de  sa 
semence  chasse  l’istèritie  (7). 

Citron  (8).  Son  écorce  est  chaude  et  sa  chair  froide  et 
humide  et,  d’après  certains,  sa  substance  et  aigreur  (9) 
sont  froides  et  sèches.  Son  liniment  est  bon  contre  l’im¬ 
pétigo. 

Ciprum  (10)  est  chaud  et  sec.  Il  consolide  les  ulcères  de 
difficile  consolidation  fixés  et  putrides. 

Climie  (11)  d’or,  ou  d’argent,  ou  de  plomb,  ou  de  ce 
genre,  est  froide  et  sèche,  et  la  superfluité  qui  se  trouve  à 
l’endroit  où  cuisent  l’or  ou  l’argent  remplit  les  plaies,  et 
mondifie  leurs  ordures,  et  ronge  leurs  végétations,  et  in¬ 
carne  les  ulcères  fraudulents,  et  convient  à  l’albugo  de 
l’œil.  Le  liniment  de  son  eau  ou  la  lotion  le  confortent. 


Laitue  d’àne.  Vois  dans  la  di 
Lentille  (1)1  Sa  substance  est 
est  cuit  quelquefois  avec  le  vi 


leurs  de  chute  et  percussion,  et  à  la  paralysie,  et  à 
ture  (1) ,  bue  et  superposée  en  mode  d’onguent. 

Myrrhe  (2)  est  chaude  et  sèche.  Elle  convient  aux  apos- 
tèmes  phlegmatiques,  elle  consolide  et  recouvre  les  os 
dénudés  de  chair  et  mondifie  les  plaies  pourries  (3).  Avec 
le  safran  elle  convient  à  l’impétigo. 

Myrte  (4)  est  chaud  et  sec.  Par  sa  stypticité  il  conforte 
tout  membre  où  se  portent  les  humeurs,  et  il  convient  aux 
apostèmes  chauds,  au  commencement.  Et  lorsqu’il  est 
cuit  avec  le  vin,  il  guérit  les  plaies  de  la  paume  des  mains 
et  des  pieds  (5)  et  leurs  scissures;  et  sa  cendre  avec  le 
cérat  (6)  fait  aussi  la  même  chose. 

Narcisse  (7)  est  assimilé  au  persil  romain.  Il  est  chaud 
et  sec.  Si  l’on  fait  un  emplâtre  de  sa  racine  avec  miel  et 
orobe  (8),  il  rompt  les  apostèmes  de  maturation  difficile  et 
convient  aux  apostèmes  des  nerfs  ;  il  sèche  les  plaies  et 
les  fait  adhérer  fortement  ;  et  il  conglutine  fortement  les 
cordes  ;  et  écrasé  avec  le  miel  il  convient  à  la  brûlure  du 
feu,  dans  les  plaies  des  nerfs  et  les  ulcères  profonds.  S’il 
est  mêlé  à  l’orobe  et  au  miel,  il  mondifie  les  ordures  des 

Cresson  (9)  est  chaud  et  sec.  H  convient  aux  apostèmes 
phlegmatiques  et  aux  carboneles  ;  et  si  l’on  en  fait  un 
emplâtre  avec  l’eau  et  le  sel,  il  convient  à  la  scabie  ulcé¬ 
reuse  et  à  l’impétigo  ;  et  avec  miel  mellin  (10)  il  arrache 
le  feu  persique. 

Oliban  (11)  est  chaud  et  sec,  et  il  se  met  dans  les  emplà- 


(3)  Vulnera  putrefacta. 


duite  dans  les  fistules  et  ulcères  ambulatifs,  elle  convient 
et  les  mondifie. 

Peau  (6).  On  voit  dans  sa  complexion  quelle  est  la  na¬ 
ture  de  l'animal  à  qui  elle'  a  appartenu.  On  dit  que  la 
peau,  lorsqu’elle  est  vieille  et  mise  sur  le  bothor,  le  re¬ 
froidit,  et  la  cendre  de  la  peau  des  mules  (7),  mise  sur  la 
brûlure  du  ieu  et  les  ulcères  chauds,  lorsqu’ils  ne  sont  pas 
avec  apostème  chaud.  C’est  le  médicament  de  l’excoria¬ 
tion  des  pieds  par  la  chaussure  et  les  fistules,  et  sa  peau 
fraîche  (8),  sur  la  percussion,  au  moment,  empêche  ses 


(1)  -Vlcera  ostacrata. 

(2)  Opopanax. 

(3)  Oua. 

(5)  Papyrus. 

(7)  Pellis  mularû. 


Aitriplex,  115. 


—  540  — 


Bacca  populi,  408. 
Baccar,  183. 
Bacculatio,  46. 
Balaustia,  74,  524. 
Balsamum,  521. 

Barecha,  521. 
Basilare  os,  442. 


Basilicon,  292. 
Bdellium,  80. 


Brachalis,  132. 
Brachium,  437. 


Carbunculus,  11,  175. 

Cardamomum,  83. 

Carib,  475. 

Carmmgella,  499. 

Carnositas,  9,  491 . 

Camosilas  superflua,  149. 

Carnosus,  381. 

Caro  addita,  8,  518. 

Caro  boni  nutriment!,  88 
Caro  mortua,  504. 

Caro  simplex,  458. 

Caro  superflua,  8. 

Caro  virgæ,  472. 

Caro  unctuosa,  mollis  et  superflua,  216,  265,  328. 
Carolus,  509. 

Carpobalsamum,  494. 

Cartanus,  150. 

Carvus,  150. 

Cassatio,  290. 

Cassia,  494,  523. 

Cassia  fistula,  59,  178,  205. 

Cassia  lignea,  494. 

Cassia  tracta,  190,  496. 

Cassus,  202,  282.  294,  343. 

Castoreum,  83,  523. 

Catarhacta,  37. 

Cauda,  10,  124,  468. 

Cauda  equina,  523. 

Caulis,  11,  29,  210. 

Cauteria  medicinalia,  491 . 

Cauterium,  15,  42,  56,  157, 161,  174,  199,  487. 
Cauterium  acutum,  491. 

Cauterium  clavale,  485. 

Cauterium  linguale,  491. 


Cerdomus,  146. 
Cerebrum,  439,  441,  461. 


Chirurgus  m: 


Chrysomelum,  332. 
Chrystallinus  humor,  38. 
Cicatrix,  230. 


Goagulum,  110,  182. 
Goctana,  218. 
Cogitatio,  440. 
Cognitio,  31. 


Cueurbita,  121,  186. 
Cufa,  356. 

Cura  blauditiva,  170. 
Curvatura  genu,  393. 
Cuscuta,  62,  135. 
Cyminum,  301,  525. 
Cyperus,  2J4,  500. 
Cypressus,  525. 
Cystin,  67. 

Cystis  fellis,  470. 
Cytonium,  60,  526. 


D 


Dactylus,  358 

Deambulatio,  169,  513,  514. 
Debilitare,  204. 

Defcedatio  et  dedecoratio,  192. 


—  546  — 

De fendere,  86. 

Denegatio  æris,  259. 

Dens  allii.  490. 

Dens  mollificata.  8,  71. 

Dentes,  447,  448. 

Depressus,  360. 

Diacyconiten,  218. 

Diagridum,  90,  495. 

Diamagarico,  180. 

Diaphragma,  451 , 461, 464,  469, 476. 
Diarrhodon  triasandalus,  32. 
Diazinziber,  494. 

Dieta  vaporabilis,  38. 

Digerere,  24. 

Digestio,  23,  439,  470,  498. 

Digestio  universalis,  470. 

Digestivus,  193,  479,  498. 

Dilatatio,  271. 

Discas,  142. 

Dislocatio,93, 335, 344, 398, 399, 400. 
Dissolvere  locum,  242. 

Dissolutio,  343. 

Diversio  sanguinis,  305. 

Diversivus,  73. 

Domesticus,  275,  447. 

Dorsum,  293. 

Draganthus  mollïficativus,  161. 
Dragoncellus  inguinis,  125. 

Dura  mater,  14,  441. 

Durities,  249,  509,  510. 

Durities  in  mamillis,  107. 

Dydymus,  Didymos,  131,  467 


443,  445,  446,  449, 


Passula,  19,  73. 

Patella,  508. 

Peccatum,  72. 

Pecten,  202,  322,  378,  454,  475. 
Peetus,  282,  462,  464. 

Pectub  medium.  463. 

Pellis  seu  cutis,  203,  531. 

Pellis  mularû,  531. 

Permute  tio  verborum,  204. 

Phantesia,  440. 

Pharmacum,  <94. 

Phlebotomia  diversiva,  271,  39»). 
Phlegma  falsum,  11. 

Phlegma  gypseum,  26. 
Picicarolus,  54. 

Pilium.  492. 

Pilulæ  fætidæ,  163. 

Pilus  inversa  lus  in  oculo,  43. 
Pinguedo  eiicii,  510. 

Pinguedo  strulii,  510. 

Pinguitudo  renum  castrati,  17. 
Piscis  anchse,  473. 

Piscis  gulæ,  454,  461. 

Piscis  spalhulæ,  413,  455. 

Pix,  532. 

Pis  ngvalis,  357. 

Plana,  34,  172,  466. 

Plantago,  529. 

Plenus,  72,  197. 

Plicatio,  341,  359,  406. 

Plumbum  adustum,  156,  532. 
Polypus  in  naso,  54. 
Pouderositas,  112. 


Respirare,  144. 
Resta urafor,  4,  364. 


Rostrurn  porcinum,  178. 

Rotula  cabiti,  456,  460. 

Rotula  genu,  344,  389,  429. 
Rubedo  oeuli,  40. 

Rugatio,  130,  142,  448. 
Rumpere.  Ruptorium,  87,  511. 
Ruptura,  7,  23. 

Ruptura  corne».  32. 


,  81,  185,  291,  330,  338. 


Sübtilians,  Subtiliare,  Subtiiiativus, 
Succus  caulium,  494. 

Succus  ordei,  65,  217. 

Sudatio,  185. 

Suerein  modum  zupeti,  133. 
Suffocatio,  74,  451,  453. 

Suffocatio  caloris,  260. 

Suffumigatio,  39. 

Superfluitas,  173,  252,  287. 
Superfluitas  pilosa,  9,  110. 

Supinus,  361. 

Surditas,  50. 

Sustentaculum,  442. 

Sutura,  300,  301,  302, 303, 304,  305. 
Syela,  333. 


T 


Tartarus ,  182. 

Tassus,  510. 

Tela  aranea,  38.  ’ 
Temperantia,  315,  327,  328, 
Tenaculæ  dentales,  234. 
Tenaculum,  43. 


Tertiana,  481. 


Testiculus,  467,  468. 
Testula,  33. 
Thamarindus,  65. 
Thorax,  355,  462,  464. 
Tignosus  unguis,  103. 
Tinea,  7, 17,  18,  516. 


—  564 


v 


Vestigia  persici,  523. 

Vestigia  variolarum,  514. 

Vigilia,  204. 

Villi  et  prmcipia  nervorum,  123. 
Villus,  326.  508. 

Villas  carais,  225. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Sommaire  du  Livre  quatrième,  traitant  de  l’Anatomie  .... 
Sommaire  du  Livre  cinquième,  traitant  des  Cautères,  selon 


cet  art  et  utiles  par  rapport  à  chaque  opératio 
Répertoire  selon  l’orthographe  du  texte .